Voici leur communiqué :
Conférence sociale : les chômeurs à table ou à la porte ?
Les 9 et 10 juillet prochains se tiendra, au palais d’Iéna, la grande réunion qui doit fixer le cap et l’agenda social des cinq années à venir. Préparée au plus haut niveau de l’Etat depuis fin mai, elle doit être le symbole d’un dialogue social "nouvelle formule".
Patronat et organisations syndicales seront présents. Mais de quoi sera-t-il question ? De revenus, d’emploi et de protection sociale. Qui restent ignorés et terriblement absents ? Les chômeurs, les précaires et les allocataires des minima sociaux, les premiers concernés et une fois encore les derniers concertés.
Le Mouvement National des Chômeurs et Précaires, organisation représentant les personnes sans emploi et sans revenu, exprime fortement sa volonté de participer à ses débats pour y porter la voix des chômeurs. A cette conférence, le MNCP souhaiterait porter 3 revendications urgentes et essentielles.
• Concernant Pôle Emploi : le renforcement massif et rapide d’effectifs formés pour un accompagnement efficace et humain des chômeurs, le retour du contrôle du parcours des chômeurs aux directions du travail (DIRRECTE) et la pleine participation des chômeurs à la gouvernance du service public de l’emploi.
• Concernant les revenus : au-delà d’une vaste réforme fiscale et d’une refonte du système d’indemnisation du chômage que nous portons, nous appelons une hausse immédiate de 250 euros des minima sociaux et une correction forte du système actuel pour inclure les jeunes qui n’entrent dans l’emploi que par la précarité, et les plus âgés qui n’en sortent que par le même chemin.
• Concernant l’emploi : nous ne sommes pas hostiles au projet de "contrats de génération" et d’emplois "d’avenir", sous réserve que ces aides soient dévolues à ceux, employeurs comme salariés, qui en ont besoin, que les effets d’aubaine soient endiguées et que ces dispositifs permettent de faire passer les politiques publiques de l’emploi du palliatif au curatif.
Reçus à Matignon le 18 juin dernier, nous y avons fermement portés notre demande légitime de participation, mais nous sommes ressortis avec un faible espoir et une forte déception. Comment imaginer une seule seconde que les chômeurs et précaires, qui représentent près de 15% de la population, soient écartés de la discussion et une fois de plus baillonnés ?
Porteur de revendications construites collectivement par les chômeurs, le MNCP souhaite les mettre au débat lors de la conférence sociale de laquelle il n’envisage pas d’être absent. Le MNCP attend donc du gouvernement qu’il se signale par un geste fort et courageux, en invitant les chômeurs & précaires organisés aux discussions qui les concernent.
Si cette attente légitime n’était pas satisfaite, il est évident que nous nous inviterons à la fête, que nous ferons entendre fortement notre voix et nos propositions, et que nous serons d’autant plus actifs ces 9 et 10 juillet que l’on nous refuserait l’entrée de la conférence sociale.
Jacques-Henri Vandaele, président du MNCP
www.mncp.fr
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