La situation est catastrophique. Conséquence de la crise, entre 2009 et 2011, la caisse d'allocations familiales des Bouches-du-Rhône a accueilli 8.000 personnes supplémentaires. Fin avril, plus de 50.000 dossiers étaient en stock et 16.000 en attente d'être scannés. Le plus gros centre d'accueil, rue Malaval (2e), reçoit quotidiennement près de 1.200 allocataires.
Chaque jour, depuis le 9 mai, 70% des cadres et agents des 14 centres d'accueil du département débraient 55 minutes afin de pénaliser le moins possible les usagers. Soutenus par l'intersyndicale CGT, FO, UNSA, CFTC, UGICT-CGT et SNFOCOS, ils ont déjà observé un arrêt de travail de 24 heures le 22 mai dernier et manifesté devant le siège administratif du chemin de Gibbes, dans le 14e arrondissement de Marseille :
Bien que la direction déplore ces débrayages, ils ne cèdent pas. N'ayant pas obtenu gain de cause auprès du directeur général de la CAF 13, ils poursuivent leur mouvement. Ce mardi 12 juin, alors que doit se tenir à partir de 14h un Conseil d'administration extraordinaire au siège administratif de Gibbes, ils manifesteront sur place dès midi autour d'un barbecue de lutte. Le comité Chômeurs & Précaires CGT 13 sera présent aux côtés des grévistes et déposera la motion ci-dessous à l'attention des membres du Conseil d'administration :
CAF 13
215 chemin de Gibbes
13348 MARSEILLE CEDEX 20
LETTRE OUVERTE à
Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur,
Depuis plusieurs semaines, les salarié-e-s de la CAF sont en grève pour revendiquer des conditions de travail qui leur permettent de remplir leurs missions de service public et d'assurer correctement le traitement de nos droits.
Le comité Chômeurs et Précaires CGT 13 et les comités locaux sont solidaires avec les salariés de la CAF 13.
Les graves dysfonctionnements qui existent aujourd'hui ont de lourdes conséquences sur les allocataires et en particulier pour les privés d'emploi. A cela s’ajoutent les fermetures régulières ou définitives de guichets ainsi que les temps d'attente : tout cela est insoutenable. Cette situation complexifie la résolution des situations rencontrées par les allocataires.
Le retard dans le traitement des dossiers entraînent des problèmes de vie voire de survie. Particulièrement en ce qui concerne les allocataires du RSA, en cas de première demande ou de réexamen des droits chaque trimestre, les conséquences sont très graves car les allocations ne sont pas payées. Avec 418 euros par mois, on ne vit pas, on survit ! Donc il est inadmissible que cette allocation ne soit pas calculée et payée à temps à cause du manque de moyens que subissent les salariés de la CAF.
Nous exigeons le déblocage immédiat des fonds.
Nous avons déjà fait savoir notre désaccord profond au moment de la mise en place du RSA, car ce dispositif ne fait que maintenir et approfondir la pauvreté. Fin 2011, c’est plus de 179.000 allocataires qui sont bénéficiaires du RSA (socle+activité). Avec l’aggravation de la crise économique, l’augmentation des licenciements, des contrats précaires, des emplois sous-payés… ce chiffre a considérablement augmenté ces dernières années.
Non seulement c’est un dispositif inefficace, mais en plus la politique du chiffre menée par les services sociaux représente une pression énorme sur les salariés privés d’emploi qui sont aujourd’hui sanctionnés, comme c’est le cas dans les Bouches-du-Rhône, s’ils ne produisent pas les preuves de leur recherche d’emploi, soit sont obligés de travailler 7 heures par semaine sans rémunération supplémentaire, comme c’est le cas dans de nombreux départements déjà.
Nous ne sommes ni des fraudeurs, ni des profiteurs, ni le cancer de la société ! Nous revendiquons des emplois stables, choisis et correctement rémunérés avec des contrats à durée indéterminée, ouvrant des droits à la formation.
C’est pourquoi, lors du Conseil d'administration extraordinaire prévu le 12 juin, nous vous demandons de prendre en compte les revendications des salariés de la CAF en augmentant les effectifs, en ré-ouvrant les lieux d'accueil de façon régulière, en revenant sur la fermeture des sites de proximité, en reconnaissant les métiers et les fonctions des salariés. Répondre à ces demandes est aujourd'hui urgent tant pour vos salariés que pour les allocataires.
Nous vous prions d’agréer, Messieurs, nos salutations distinguées.
Le comité Chômeurs et Précaires CGT 13
A suivre...
SH
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