L'onde de choc provoquée par la mort de ce chômeur en fin de droits, qui devait par ailleurs rembourser un indu de quelques centaines d'euros à Pôle Emploi, "a été vécue des deux côtés du guichet. C'est un travail ensemble qu'il faut engager", a estimé lors d'une conférence de presse commune Jean-Charles Steyger, membre du bureau national du SNU-FSU, l'un des trois principaux syndicats à Pôle Emploi.
Le SNU a réclamé au plus vite une "conférence nationale de lutte contre le chômage et l'exclusion" avec les représentants des personnels de Pôle Emploi, des chômeurs, des partenaires sociaux qui gèrent l'assurance-chômage et les pouvoirs publics, afin de "répondre aux besoins des demandeurs d'emploi en fin de droits".
Alors qu'environ 90.000 personnes épuisent chaque mois leurs droits à une indemnisation, les deux syndicats et le MNCP souhaitent qu'ils puissent bénéficier automatiquement d'une allocation "de solidarité" ou "de crise", les minima sociaux (ASS, RSA), qui ne sont pas attribués individuellement mais selon les ressources du foyer fiscal, étant soumis à des conditions que tous ne remplissent pas. Ils appellent aussi à "un moratoire sur les indus".
"L'absence d'un demandeur d'emploi à une convocation ne devrait pas être un motif de radiation", a souligné Nicole Allier (SUD). Dans son rapport présenté jeudi au conseil d'administration de Pôle Emploi, le médiateur national Jean-Louis Walter recommande d'abroger les radiations pour les "absences à convocation", sanctionnées en général par la perte de deux mois d'allocation, au profit d'un dispositif de "graduation ou de sursis".
Sauf pour les cas de fraude avérée, la suppression des radiations voulue par le MNCP est jugée "raisonnable" par le SNU. Elle "allègerait aussi notre batterie administrative et nous permettrait de nous recentrer sur notre métier", a fait valoir M. Steyger.
Des mesures d'urgence doivent aussi, selon eux, s'accompagner "de nouveaux droits pour les chômeurs". Les lois de 2005 et 2008 sur les droits & devoirs des chômeurs sont jugées trop coercitives par le MNCP.
A l'occasion de la future négociation de la convention d'assurance-chômage qui s'ouvrira dans quelques mois, "il faut absolument que les chômeurs soient représentés. Michel Sapin, ministre du Travail, veut un dialogue social réformé. Dont acte", a insisté M. Steyger. Son syndicat appelle en outre à "une négociation sur les conditions de travail et une réorientation de la stratégie de Pôle Emploi", trop axée selon lui sur la recherche "de gains de productivité" avec pour effet une "déshumanisation" du service aux chômeurs.
(Source : Le Parisien)
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