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Hausse des dépenses contraintes
«Avec la crise, ces foyers modestes, déjà en prise avec des difficultés pour boucler leurs fins de mois, sont les premières touchés par l’augmentation du chômage. Dès lors, partir en vacances semble, pour ces groupes, de plus en plus improbable», constate une récente étude publiée par le Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie).
L’augmentation des dépenses dites «contraintes» ou «pré-engagées» (logement, énergie, abonnements téléphoniques, assurances, etc.) limite les marges de manœuvre financières des foyers. Elles prennent une part de plus en plus importante dans leur budget (34% aujourd’hui contre 27% en 1980, d’après l’Insee). L’engouement pour les nouvelles technologies a aussi généré, d’une certaine façon, de nouvelles dépenses, note le Credoc.
L’argent n’explique pas tout
Si les freins financiers expliquent deux tiers des non-départs des personnes se situant en bas de l’échelle des revenus (contre 15% des raisons de non-départ des personnes les plus fortunées), d’autres facteurs font obstacle. Le Credoc constate que les plus modestes sont moins équipés d’une voiture (49% contre 95% chez les catégories aisées) et disposent d’un réseau relationnel moins étendu que les autres. Or aujourd’hui, la grande majorité des Français qui partent en vacances se rendent en automobile chez des amis ou de la famille.
ils sont moins connectés à internet (66% contre 94% chez les catégories aisées). Or, «le développement des offres touristiques par Internet exclut également de fait une partie des moins fortunés qui n’ont pas d’accès à Internet chez eux», signale le Credoc.
De façon générale, le taux de départ des ménages baisse de façon continue depuis 1995. Il est passé de 65% à 52% cette année.
(Source : 20 Minutes)
[1] Selon l'étude du Credoc, en juin 2012, le taux de départ en vacances des classes moyennes inférieures (déciles 2 à 5) s'élève à 45%, celui des classes moyennes supérieures (déciles 6 à 8) à 67%, et celui des catégories aisées à 82%. Avec 37% pour le premier décile, les foyers les plus pauvres représentent donc bien une situation particulière, avec un décrochage non rattrapé depuis 2008.
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