Cette rentrée sociale sera-t-elle "chaude" comme on dit, ou sans accroc, comme celles qui l’ont précédée ? La CGT qui appelle, seule, le 9 octobre à une journée d’action sera-t-elle suivie ? Les derniers chiffres du chômage, accablants, et l’avalanche des plans sociaux dont Nicolas Sarkozy avait fait retarder l’annonce après l’élection présidentielle, vont-ils conforter l’impatience des Français ?
Sauf surprise, non. En tout cas, pas d’incendie général à prévoir. Car cette rentrée est un peu particulière : la gauche est revenue au pouvoir et l’ensemble des organisations syndicales, qu’elles le disent, comme la centrale de Bernard Thibault, ou n’en pensent pas moins, comme la CFDT, voulaient bouter l’ancien chef de l’Etat hors de l’Elysée. Difficile dans ces conditions de mettre aussi vite des bâtons dans les roues de son successeur...
Pourquoi la CGT appelle-t-elle à cette journée du 9 octobre où des manifestations auront lieu dans plusieurs grandes villes de France, dont Paris ? Parce que c’est le jour que la Fédération européenne de l’industrie a choisi pour sensibiliser les salariés et les pouvoirs publics sur l’emploi. Pour François Chérèque, Bernard Thibault, "pour des raisons politiciennes", "détourne et affaiblit le sens" que la Fédération européenne a voulu lui donner. Ne pas oublier que le numéro 1 de la CGT n’a toujours pas trouvé son successeur.
"Il n’y aura pas de mise à feu et à sang", confie Marcel Grignard, le numéro 2 de la CFDT. "Mais il peut y avoir des conflits durs, voire des jacqueries, dans certaines usines comme Aulnay. Ils ne feront pas de tache d’huile".
Les vraies pommes de discorde apparaîtront quand les partenaires sociaux commenceront à négocier sur l’emploi et la compétitivité, la sécurisation professionnelle… et que le chômage continuera d’augmenter.
(Source : Le Nouvel Obs)
NDLR : "Il faut que le gouvernement prenne la mesure de l'urgence de la situation et des attentes", a dit Bernard Thibault. "Le mécontentement était fort et a provoqué un changement de président de la République. Il est normal qu'il y ait une impatience importante vu la dégradation de la situation."
Par ailleurs, la CGT va lancer "une campagne d'information et de mobilisation pour relayer la position de la Confédération européenne des syndicats (CES), rejetant le traité européen qui est susceptible d'être soumis à ratification dans les semaines à venir", a affirmé Bernard Thibault.
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