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Les Chômeurs : Dindons d’une bien triste farce !

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L’avenir ne s’annonce pas rose, à l’image de l’emblème socialiste qui se flétrit à vue d’œil. Depuis l’affaire Cahuzac, rien ne va plus en Hollandie. Ce qui n’est pas pour nous réjouir. Car les grands perdants seront… les Chômeurs.

Tout le monde y va de son slogan, de son bonnet (rouge, jaune, noir), de ses revendications corporatistes, de ses actions coup de poing, de ses destructions de portiques écotaxe… Artisans, patrons, transporteurs routiers, agriculteurs, enseignants, parents d’élèves, sages-femmes, ouvriers et salariés d'entreprises en difficulté… Il ne se passe pas un jour sans que la colère ne s’empare d’une nouvelle corporation.


Aujourd’hui, ce sont les préfets qui, dans une «note confidentielle» (révélée par Le Monde), font part de leur inquiétude grandissante sur l’état d’esprit des Français qui entrent massivement en rébellion contre l’État et ses institutions.

La cote de popularité du Président Hollande est au plus bas (autour de 20%), du jamais vu sous la Ve République. Le voici tenu pour responsable de tous les maux qui gangrènent la République : l’endettement abyssal du pays, la récession, le chômage au plus haut, le matraquage fiscal, la hausse de la TVA… Lui qui a hérité d’une France laminée par 4 ans de crise et d’inaction d’un Sarkozy qui a beaucoup parlé, beaucoup promis, mais qui n’a fait qu’attiser les tensions sans résoudre le moindre problème.

«Ce n’est pas une excuse !», argueront 80% des Français qui n’accordent plus aucune confiance au Président élu il y a 18 mois.

Mais dans le maelström des difficultés et des conflits sociaux présents et plus encore à venir, se débattent 6 millions de personnes qu’on n’entend pas, qu’on ne voit pas. Pendant que certains se révoltent pour leurs intérêts, leur pouvoir d’achat, leurs exonérations de charges, de taxes et de cotisations, d’autres restent invisibles.

Les difficultés des Chômeurs et Précaires, et des nouvelles victimes des plans de licenciements, sont diluées dans le soulèvement généralisé auquel on assiste.

Il est paradoxal de constater que ceux qui ont encore un boulot, une entreprise artisanale, une exploitation agricole… manifestent avec plus de fougue, plus de violence parfois, que ceux qui sont privés d’emploi et parfois de tout, pour les plus démunis. Même les lycéens ont su se faire voir et entendre pour réclamer le retour de Leonarda.

Chômeurs et Précaires, soutenus par quelques associations et collectifs désargentés, éparpillés, sont les grands absents des mobilisations sociales de ces derniers mois. Ils sont pourtant les premières victimes de la crise morale, économique et financière qui s’enracine, sans perspective de retournement de conjoncture. Dans cette chienlit, aurait dit Mon Général, il est à craindre que leurs préoccupations passent au second plan.

Pourtant, bientôt se présentera sur la table des négociations la nouvelle Convention d’Assurance-chômage sur laquelle se pencheront les partenaires sociaux (organisations syndicales et patronales). Cette Convention Unédic fixera les niveaux d’indemnisation (montant et durée) de celles et ceux qui s’inscriront ou se réinscriront à Pôle Emploi dans les mois et années à venir. Compte tenu des prévisions économiques, on peut redouter qu’ils soient nombreux.

Au regard des finances de l’Unédic en 2013 (5 milliards d’euros de déficit prévu à la fin de l’année) et de sa dette (18 milliards d’euros), il y a fort à parier que les conditions d’indemnisation des Chômeurs et Précaires seront revues à la baisse. Comment pourrait-il en être autrement ?

Elles le seront plus encore si les premiers concernés ne se mobilisent pas et laissent le champ des revendications à celles et ceux qui se battent actuellement pour le maintien de leur pouvoir d’achat et pour tous les intérêts corporatistes évoqués plus haut.

Comme chaque année, les associations de Chômeurs et Précaires appellent à une manifestation nationale à Paris, le 7 décembre. Comme chaque année, nous serons entre 2.000 et 4.000 à battre le pavé. Autant dire que notre voix ne portera pas au-delà des frontières du XVIIIe arrondissement (la manif se déroule entre Place Stalingrad et Place de Clichy).

À l’approche des Fêtes de Noël, nous restons les dindons de cette triste farce.

Yves Barraud

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Mis à jour ( Lundi, 09 Mars 2015 15:22 )  

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