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L’apartheid français commence dans notre assiette

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Gilles, un chômeur de 57 ans, nous gratifie d’un nouveau coup de gueule. Contre Manuel Valls cette fois.

Certains estiment que la France sort grandie de la déferlante terroriste qui a balayé ses rivages.

Quatre, cinq, six millions de personnes dans les rues, sous la bannière «Je suis Charlie».
Belle unité nationale malgré quelques couacs lors de la minute de silence qui a suivi l’attaque de l’hebdo et autres messages haineux déversés sur les réseaux sociaux.

C’était beau comme un 12 juillet 1998, quand notre France Blacks, Blancs, Beurs remporta le Mondial.

À l’allégresse d'il y a 17 ans succédait le recueillement d’un pays meurtri par l’assassinat de ses enfants athées, chrétiens, juifs, musulmans, au nom d’Allah et de son prophète Mahomet.

«Ces attentats n’ont rien à voir avec l’Islam», s’empressèrent de tempérer nos hauts responsables. «Surtout, pas d’amalgame !», ajoutèrent-ils pour ne pas attiser les tensions qui pourraient naître de ces attaques barbares. Dans leur souci d’apaisement, les mêmes auraient pu dire : «Ces attentats n’ont rien à voir avec l’immigration», au regard des origines ethniques de leurs auteurs. Il n’a échappé à personne que ces actes ont été perpétrés par des Français musulmans d’origine africaine. Ils ont tué majoritairement des athées, des chrétiens et des juifs.

Pourtant, aujourd’hui, c’est à la principale composante du pays que certains voudraient faire porter le chapeau. Ainsi, aurions-nous instauré en France un régime d’apartheid visant à ghettoïser une partie de la population issue de l’immigration. L’Éducation nationale, toujours professée par une majorité de «Gaulois», porterait elle aussi sa part de responsabilité en ne remplissant plus ses missions régaliennes : éduquer nos enfants à la citoyenneté et permettre aux plus modestes d’accéder aux étages supérieurs de la pyramide sociale.

Les «Français de souche» seraient donc collectivement coupables de ségrégation. Par ce rejet, ils encourageraient le communautarisme qui lamine les fondements de notre république Une et Indivisible. Ben voyons !

Je m’abstiendrai ici d’ouvrir un débat qui me dépasse. Je n’ai ni les compétences ni les savoirs pour y apporter des développements pertinents. À mon tout petit niveau de vieux chômeur de souche, je n'ai qu'un avis très subjectif sur la question.

L’apartheid français encouragerait donc les communautés à s’organiser et à revendiquer leurs différences parce qu’elles se sentiraient rejetées du creuset républicain. Eh bien, je vais prendre un exemple tout simple, tout basique, tout primaire : l’alimentation qui, chacun en conviendra, est une priorité pour tout le monde quelle que soit son origine ou sa religion.

En quoi nos commerces encouragent-ils le communautarisme ? Est-il de notre culture d'apposer dans nos enseignes de grande distribution et dans nos boutiques des spécificités communautaires ? Avons-nous pour usage, nous autres «Français de souche», d’indiquer que cette viande provient d’un animal abattu selon les rites du christianisme ? Nous interdisons-nous de consommer une entrecôte halal ou casher ? Pas que je sache.

Pour ma part, quand je m’offre un morceau de barbaque, c’est dans une boucherie musulmane que je l'achète (n’ayant pas d’autre choix). Cela ne me pose aucun problème. Et si l’épicerie la plus proche de mon domicile était casher, j’y ferais mes courses sans même y prêter attention. Je suis convaincu que tous mes semblables en feraient de même. En revanche, je ne suis pas certain que juifs et musulmans pratiquants font tous preuve de la même mansuétude. Nombre de sociétés de restauration collective qui fournissent des cantines scolaires, des restaurants d’entreprises ou des compagnies aériennes par exemple, ont renoncé à proposer du porc dans leurs menus. Le communautarisme commence dans l’assiette.

Aujourd’hui, j’ai le sentiment que la seule communauté à ne pas s’organiser sur les questions d’alimentation et dans une multitude d’autres domaines, est celle à laquelle j’appartiens, celle qui réunit encore une majorité de Français.

L’apartheid, ce développement séparé, ce n’est pas moi qui le pratique, mais celles et ceux qu’on m’accuse implicitement de stigmatiser. Vous me direz que cette histoire d’alimentation n’est pas le ferment de la crise identitaire gravissime que traverse notre pays. Disons qu’elle en est un symptôme

Nous devrions (et nous devons) nous plier aux rites, interdits, dogmes et croyances de minorités, accepter qu’elles nous imposent par petites touches répétées des règles et obligations qui ne nous concernent pas, tout en portant la responsabilité d’un communautarisme qui serait l’expression de notre intolérance. Ce terrorisme intellectuel est insupportable !

Voilà des décennies que nous devons expier nos fautes passées et présentes : Colonisation, esclavagisme, collaboration, déportation, xénophobie, racisme, ghettoïsation forcée… envers les arabes, les noirs, les juifs, les roms… Aujourd’hui, le Premier ministre, lui-même issu de l’immigration, évoque un régime d’apartheid dont nous serions une fois de plus les artisans. Je suis scandalisé !

Moi, cet apartheid, je le vis au quotidien, dans mon propre pays dont je me sens chaque année de plus en plus exclu. Je n’en incrimine pas la responsabilité à telle ou telle communauté. J’estime que les Français sont victimes d’une culpabilisation malveillante qui les affaiblit au profit de groupes plus sectaires que nous le sommes. Les récents événements en sont la démonstration, sans amalgame, sans stigmatisation.

Nous n’avons plus de leçons à recevoir de gens qui ne se les appliquent pas !

Merci de m’avoir lu.

Gilles – 57 ans
Chômeur depuis 8 ans qui survit avec quelques centaines d’euros par mois.

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Lire les autres coups de gueule de Gilles :
«J’ai honte de ce que je suis devenu, un pauvre mec !»
«Comment ils me pourrissent la vie»

Mis à jour ( Vendredi, 13 Décembre 2019 19:53 )  

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