«Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d'abord» (1), qu’il nous dit l’autre petit banquier bien propre sur lui. Mais ferme-la Macron !
Emmanuel Macron a vraiment le profil du ministre socialiste de l’Économie comme on les aime. Carriériste, dents qui rayent les parquets des palais de la République, portefeuille bien garni, tout plein de copains dans les hautes sphères de la finance internationale. Un homme de gauche pur jus quoi !
«Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre !». Mais Macron, y’a belle lurette que les chômeurs n’attendent plus grand-chose des comme toi, des Moscovici, Rebsamen, Montebourg … qui se succèdent aux ministères en charge de l’Économie et de l’Emploi.
Les 3,5 millions d’inscrits en catégorie A, et tous les autres qui croupissent dans les oubliettes de Pôle Emploi, ont compris depuis des décennies qu’ils ne devaient compter que sur eux-mêmes pour se sortir de la mouise.
«J’essaierais de me battre d'abord !», ajoute le Macron. On s'étonnera ici que cette possibilité ne soit en rien une certitude pour notre valeureux ministre. «Je me battrais !» aurait été plus volontaire, plus conforme à la haute opinion que ce grand personnage porte à sa petite personne.
Comme si se retrouver au chômage n’imposait pas à celles et ceux qui y galèrent de se battre tous les jours pour en sortir.
Fils de médecins (donc issu d’un milieu favorisé), énarque et Inspecteur des Finances (voie royale pour ne jamais connaître les affres du chômage), Macron est l’archétype du mec plein de certitudes qui ne connaît pas grand-chose de la vraie vie mais se pose en donneur de leçons.
Macron est de ceux qui n’ont qu’un incontestable talent : Se tracer une belle carrière (non sans réussite). Pour les idées, l’innovation, les prises de risque, il est en panne comme tous ses congénères. Sa loi n’invente rien. Elle est inspirée des travaux de la Commission pour la libération de la croissance française (dite «commission Attali»), dont il fut rapporteur en 2007.
Macron ne révolutionnera pas l'économie, tout simplement parce qu’il n’a ni le profil ni l’itinéraire du type qui a créé de l’activité, déposé des brevets innovants, développé des entreprises, connu des traversées du désert qui forgent un esprit novateur et, plus encore, courageux.
Macron, comme ses prédécesseurs, ne fera que passer à l’Économie avant de se consacrer à d’autres postes qui le mèneront vers des sommets de rémunération et de reconnaissance sociale. C’est écrit !
Le passage à vide professionnel, il ne le connaîtra jamais étant assuré de trouver pour le restant de ses jours une place bien au chaud à l’Inspection des Finances ou ailleurs.
Ainsi, une fois de plus, une fois encore, un «immunisé du chômage» se permet d’asséner des leçons à celles et ceux qui, moins bien nés, moins bien lotis, moins chanceux, savent ce que veut dire perdre son job, galérer pour en retrouver, et se désespèrent d’entendre un Macron leur prodiguer ses conseils de bourgeois de province.
Le Père Siffleur
(1) Propos tenus face à Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV. Mercredi 18 février.
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