La saga médiatico-judiciaire dure déjà depuis 15 jours. Qu’attend Pénélope Fillon pour nous démontrer qu’elle a bien travaillé ?
Depuis les premières révélations du Canard Enchaîné, François Fillon, un des employeurs de Fillon Pénélope (à la française), fait la Une de la presse avançant des explications parfois alambiquées au point de devoir présenter ses plates excuses aux Français qui n’en attendaient pas tant.
Ils préfèreraient connaître la vérité et rien que la vérité dont l’unique détentrice est Madame Fillon, la seule à pouvoir apporter les preuves de ses activités au service de son mari alors député, puis de son suppléant, et enfin du propriétaire de La Revue des Deux Mondes.
Elle reste pourtant silencieuse, laissant à ses employeurs et à leurs avocats le soin de justifier les rémunérations perçues durant toutes ces années de bons et loyaux services.
On pourrait comprendre ce mutisme si la douce Pénélope s’était toujours montrée en retrait des projecteurs de l'actualité. Il n’en est rien ! Elle s’est exprimée à plusieurs reprises lors d’interviews, dont celles accordées au Daily Telegraph, média britannique, et plus récemment au Bien Public, quotidien régional de Bourgogne. À ces occasions, jamais elle ne fait mention de ses activités professionnelles présentes et passées, revendiquant au contraire son statut louable de « mère au foyer ».
Si on peut accepter que celle-ci n’a pas évoqué son emploi d’attachée parlementaire par souci de discrétion, plus étonnamment, elle a aussi gardé secret son poste de Conseillère littéraire pour La Revue des Deux Mondes, tout en assurant à ses interlocuteurs journalistes ne point travailler, songer à s’y mettre ou à reprendre des études.
Voilà qui, indiscutablement, ne peut qu’attiser la suspicion sur la réalité d’activités soigneusement occultées.
Et alors que la polémique enfle, Pénélope Fillon reste tout aussi muette face aux médias, réservant ses arguments aux seuls enquêteurs chargés de faire la lumière sur ce dossier.
Pourtant, il eut été si simple de s’expliquer. N’importe quel salarié de ce pays est en mesure de démontrer en moins de 5 minutes la réalité de ses fonctions, plus encore quand il travaille dans le tertiaire. Un ordinateur, un rétroprojecteur, une pile de dossiers et de courriers suffisent à balayer du revers de la main toute suspicion d’activité fictive. Il en est de même des chômeurs, pourtant exclus du travail, qui doivent justifier leur recherche active d’emploi lors de convocations. Annonces, courriers de motivation, éventuelles réponses…, les preuves de leur implication sont soigneusement étudiées par leur conseiller Pôle Emploi. Si les documents manquent, ils peuvent être radiés et voir leurs allocations suspendues.
Alors pourquoi Pénélope Fillon n’expose-t-elle pas au grand jour quelques traces de ses activités afin de lever les doutes ?
Pour ma part, en qualité de Président de notre association de Défense des Droits des Chômeurs et Précaires, je suis en mesure de justifier mes activités BÉNÉVOLES depuis 2004, sur une période de 14 années donc. Le tout est soigneusement archivé dans un disque dur externe et dans plusieurs dossiers volumineux où s’entasse la paperasse. Si un soupçon d’inactivité devait un jour planer, il me faudrait quelques minutes pour l’abattre. La chose serait entendue vite fait bien fait !
« L’acharnement médiatique » que dénonce aujourd’hui François Fillon ne répond qu’à l’aspiration à la vérité qui motive nos concitoyennes et concitoyens. Ils s’interrogent, c’est légitime ! Pénélope Fillon serait bien inspirée d’y répondre car le soupçon d'un enrichissement familial sur fond d'emplois fictifs (d’elle-même et de ses enfants) s’enracine à mesure que passent les jours… pour longtemps. Et ce, même si une décision de justice venait à classer sans suite l'enquête préliminaire en cours.
Les Françaises et Français veulent savoir si oui ou non Pénélope a travaillé. Cette seule interrogation suffit à plomber la candidature de son mari. Lors de son déplacement à Troyes, le 7 février, François Fillon a essuyé des injures, se faisant traiter de « voyou », « d’escroc » … Il est probable que pareil accueil lui soit réservé tout au long de sa campagne électorale.
Si la présomption d’innocence est la règle absolue, la meilleure défense de Fillon serait de se présenter accompagnée de son épouse et la laisser s'exprimer sur ses emplois. Si elle les a exercés, elle ne peut redouter les questions embarrassantes. Aucun salarié ne craindrait d'évoquer son travail en public.
Le fait de se présenter seul face à la presse et aux Français à l’occasion de déclarations solennelles distille plus de suspicion encore, renforçant la conviction de beaucoup.
Si Pénélope Fillon a bien travaillé de longues années, pourquoi tarde-t-elle à le démontrer avec ses mots à elle ?
YB pour Actuchomage
- 18/04/2017 17:03 - Pour qui allez-vous voter ?
- 03/04/2017 17:58 - Voilà pourquoi je vais voter pour Emmanuel Macron
- 24/03/2017 16:11 - Quand on a exercé un "métier de pute" peut-on diriger la France ?
- 27/02/2017 14:39 - Et si l’avenir de la Gauche passait par une victoire du Front National ?
- 16/02/2017 11:10 - Fillon, Lagarde et Woerth visés par une plainte devant la Cour de Justice
- 06/10/2016 12:38 - La taxation de 3% du RSA jugée ILLÉGALE par le Tribunal administratif
- 28/09/2016 20:32 - Le Chômage est comme le Pastis : Le diluer pour éviter la gueule de bois
- 12/09/2016 16:36 - Le taux de chômage va exploser en 2017
- 19/07/2016 15:23 - Attaques terroristes, immigration, place de l'islam : Doit-on relativiser ?
- 18/07/2016 18:16 - Pour l'interdiction aux détenteurs d'un casier judiciaire d'effectuer un mandat électoral
Commentaires
Au terme d’une campagne médiatique et politique d’une violence inouïe, j’ai choisi de m’adresser directement à vous pour vous dire ma vérité. C’est vrai, pendant quelques jours, la fureur des forces qui se sont déchaînées contre moi m’a laissé abasourdi. Pourtant, j’ai décidé de ne rien céder aux intimidations et aux pressions.
J’ai choisi de me tenir debout face aux Français, face à leur jugement.
Je le sais, les accusations portées contre moi vous ont profondément troublés. Ce trouble, je le comprends parfaitement. J’ai donc souhaité clarifier les choses lundi dernier car je n’ai rien à vous cacher : ni le travail de mon épouse, dont j’ai détaillé les tâches effectuées pendant quinze années à mes côtés ; ni sa rémunération qui ne correspond pas aux montants spectaculaires jetés sur la place publique ; ni le rôle à mes côtés de nos deux enfants qui m’ont pendant plusieurs mois épaulé ; ni les activités de conseil que j’ai été amené à réaliser et qui n’ont évidemment jamais concerné un quelconque gouvernement étranger !
Tout est légal. Les sommes perçues ont été strictement déclarées aux impôts, les revenus en découlant strictement imposés. J’ai souhaité que tout soit mis sur la table, que tout soit vérifiable et consultable. Évidemment, j’attends désormais la même attitude de la part de mes concurrents. Que ceux qui donnent des leçons de démocratie se plient au même exercice de transparence !
En trente-deux ans de vie politique, je n’ai jamais été mis en cause dans une affaire. J’ai toujours agi dans la stricte légalité et dans la plus parfaite honnêteté. Mais j’ai commis une erreur : en travaillant avec mes proches, j’ai privilégié une collaboration de confiance qui, aujourd’hui, suscite la défiance. Le temps, l’époque, ont changé. J’ai décidé de mon propre chef d’interrompre cette collaboration en 2013. J’aurais sans doute dû le faire avant. Je vous dois donc des excuses.
Désormais, c’est à vous de décider et à vous seuls. Faites-le en conscience et faites-le avec exigence.
Exigez ce droit que personne ne saurait vous confisquer : le droit à une campagne loyale, sans coups bas ni coups montés, à l’issue de laquelle vous serez amenés à faire un choix crucial, sans doute le plus important de ces trente dernières années.
La France est à un carrefour de son histoire. Trois voies s’offrent à elle. Les deux premières ne sont en réalité que deux impasses. C’est l’impasse du déclassement économique et de la désunion nationale dans laquelle Marine Le Pen entraînerait le peuple français. Mais c’est aussi l’impasse du vide programmatique, celle qu’a choisie Emmanuel Macron. Ce dernier vient d’affirmer qu’il n’existe pas de culture française. Eh bien moi, je considère qu’il existe une culture française. Une culture que nous devons défendre parce que nous sommes fiers de ce qu’elle a fait de nous, mais plus encore parce que c’est d’elle que dépend notre avenir.
Un peuple fier dans une France libre, c’est ce projet que je vais continuer à porter.
C’est la voie de cet avenir que je vous propose d’emprunter ensemble. La voie de la liberté pour lutter contre le chômage de masse, pour redresser une économie asphyxiée par le poids des taxes et des normes. La voie de la fierté également, pour rassembler le peuple français et réaffirmer ce que nous sommes face aux grandes puissances du monde, face au totalitarisme islamique. Un peuple fier dans une France libre, c’est ce projet que je vais continuer à porter. Rien n’ébranlera ma volonté. Rien ne me détournera des vrais enjeux de cette campagne présidentielle : le redressement de la France et le rassemblement des Français.
Fidèlement,
François Fillon Répondre | Répondre avec citation |
Selon un sondage Odoxa publié ce vendredi 10 février, 70% des Français et 53% des proches de la droite estiment que le candidat, devrait renoncer à l'élection présidentielle.
79% des personnes interrogées n'ont pas été convaincues par les explications fournies par le candidat de la droite et du centre qui a reconnu avoir commis une "erreur" lors d'une conférence de presse lundi et a publié une "lettre aux Français", selon ce sondage réalisé pour Franceinfo. Cette opinion est partagée par 61% des sympathisants de droite. Répondre | Répondre avec citation |
Monsieur Fillon se plaint d’une « campagne médiatique et politique d’une violence inouïe ». Pauvre chou, on va pleurer !
« Tout est légal ». La phrase magique chez « ces gens-là ». Légal ne veut dire ni moral ni éthique !
Champ lexical de Monsieur Fillon lors de son grand oral devant les patrons le 10 mars 2016 organisé par la Fondation Concorde : www.youtube.com/watch?v=iaaEICTmebs
À 14'32 : "Il faut une équipe, un commando de 10/15 ministres, 10 serait l'idéal…"
À partir de 15'33 : "… ce que je veux c'est qu'au 1er juillet, les 2 ou 3 ministres chargés des réformes, Économie et Finances et Travail pour l'essentiel, arrivent avec des textes prêts et dans une forme de Blitzkrieg, fassent passer devant le Parlement, en utilisant d'ailleurs tous les moyens à la disposition que donne la constitution de la 5ème République : ordonnances, votes bloqués, 49.3, tout ce qui est nécessaire, sans interruption estivale, les 6/7 réformes fondamentales qui vont changer le climat de l'économie et le climat du travail dans notre pays…"
Ce n’est pas violent ça ?
Il fait la guerre à qui là Fillon avec son commando de ministres ?
« Un peuple fier dans une France libre » à qui il envoie un commando pour effectuer une Blitzkrieg à coup d’ordonnances et de 49.3 ?
En conscience et avec exigence, Monsieur Fillon, je décide que vous n’êtes pas digne des suffrages que vous briguez et vous n’aurez pas le mien.
Quant à votre projet, c'est celui-là : ec.europa.eu/europe2020/pdf/csr2016/csr2016_france_fr.pdf.
Comme pour Hollande, c’était celui-ci ec.europa.eu/europe2020/pdf/csr2014/csr2014_france_fr.pdf ET celui-là ec.europa.eu/europe2020/pdf/nd/csr2012_france_fr.pdf
Comme pour Sarkozy…
Autant dire que vous ferez comme les autres, vous ne déciderez de rien, la feuille de route est déjà fixée par Bruxelles !
Fossoyeur d’emplois, créateur de précarité et vous osez signer « Fidèlement » ?
« La liberté commence où l’ignorance finit », écrivait Victor Hugo
Je choisis la liberté, la vraie, pas celle que vous brandissez comme un étendard pour mieux masquer votre vacuité ! Répondre | Répondre avec citation |
Comme il est écrit dans l'article ci-dessus, la réalité du travail de Madame Fillon aurait pu être étalée au grand jour rapidement, ce qui nous aurait épargné des semaines de polémiques et la "violence inouïe des médias".
Et plus encore sa chute vertigineuse dans les sondages. Car je rappelle à Monsieur Fillon que pour gagner une élection, il faut grimper, pas descendre. ;-)
Comme dit le proverbe africain plein de sagesse et autant de finesse : Pour monter à l'arbre, il faut avoir le cul propre ! Répondre | Répondre avec citation |
Cette conférence de Fillon devant les patrons est terrible. Répondre | Répondre avec citation |