Félicitations Monsieur Macron. Vous remportez les élections présidentielles. Si le talent n’attend pas le nombre des années, saurez-vous inverser la courbe du chômage rapidement ?
Ben quoi ? Certes à l’heure où nous mettons en ligne cet article nous n’avons pas encore voté. Qu’est-ce que ça change ?
Vous pensez encore que Marine Le Pen peut gagner ? Vous rêvez ! Elle perdrait face à tous : Fillon, Mélenchon… et même Hamon. La France n’en veut pas, comme elle ne voulait pas de son père.
Surtout, on ne peut pas gagner contre "Tous". Ce "Tous", ce sont les milieux d’affaires, les médias mainstream et leurs serviteurs (la majorité des journalistes et chroniqueurs, la totalité des humoristes, artistes et intellectuels), l’hyper classe politique unanime (président de la république et ex-présidents, ministres et ex-ministres, députés et sénateurs… à l’exception de quelques élus FN), les hauts fonctionnaires, les loges maçonniques, les syndicats, les grandes associations caritatives et humanitaires, les instances communautaires (CRIF, UOIF)… Inutile de tous les lister, nous y passerions la journée.
On peut dire que vous avez bénéficié, Monsieur le Président, d’un concours de circonstances extrêmement favorable par la disqualification, dès le mois de janvier, de votre principal adversaire François Fillon. Nous-mêmes sur Actuchomage, petit site de manants et de sans-grade, nous écrivions que le candidat LR était carbonisé dès lors que sa femme Pénélope avait déclaré en toute occasion et toute circonstance n’avoir jamais travaillé pour son mari. L’affaire était donc entendue en février : Fillon ne pouvait diriger la France.
Vous vous êtes donc retrouvé face au FN comme Jacques Chirac en 2002. Ce Front National qui brouille les cartes du jeu politique depuis les années 80 sans pour autant en modifier les règles. À la fin, ce sont toujours les mêmes qui gagnent. Chirac il y a 15 ans qui, fort de ses 82%, s’est abstenu de faire quoi que ce soit par la suite. Sarkozy en 2007 qui, par des promesses jamais tenues, a siphonné les voix d’un Jean-Marie Le Pen dont ce fut le combat de trop. Et aujourd’hui donc vous voilà confortablement élu Président de la République, soutenu et adulé par celles et ceux qui comptent. Vous avez gagné votre pari. Félicitations !
Mais oui, mais oui, nous sommes vendredi 5 mai et les élections sont dans 2 jours. Et alors, ça change quoi ?
Y a-t-il une seule personne ici qui doute de la désignation d’Emmanuel Macron ? D’ailleurs l’une ou l’un d’entre vous a-t-il été intimement convaincu d'une possible élection de Le Pen à l’Élysée en 1988, en 1995, 2002, 2007, 2012, 2017 ? Jamais personne n’a pu raisonnablement envisager l’arrivée au pouvoir du Front National qui ne représente rien, ne contrôle rien, pas un département, pas une région, pas une grande ville et ne compte que deux députés sur les 577 de l’Assemblée.
Mais alors, comment et pourquoi la politique française s’articule-t-elle autour d’un parti qui ne fait peser aucune menace réelle depuis sa création en 1972, il y a 45 ans ? Certains argueront que le Front National n’a pas déstabilisé notre pays parce que, justement, nous nous sommes opposés à son ascension. Mais quand celui-ci disposa d’un groupe parlementaire de 35 députés à l’Assemblée en 1986, par la volonté de François Mitterrand, a-t-il attenté au bon fonctionnement de nos institutions ? Non, il n'y a jamais eu le moindre problème à l'exception de quelques déclarations contestables, contestées et condamnées par la Justice.
Quelles que soient nos convictions, n’avons-nous pas le sentiment de nous faire rouler dans la farine depuis des décennies par une oligarchie politico-médiatique qui joue sur nos peurs pour conserver le pouvoir ? Eh oui, dans la majorité ou dans l’opposition, la soupe est toujours bonne à condition de la partager entre soi.
Et quand cette manipulation est sur le point d'être démasquée donc sanctionnée, le système invente une imparable parade. Il promeut une tête qui n’a de nouveau que son sourire et ses beaux yeux bleus, pas son parcours : ENA, Inspection des Finances, Banque Rothschild, Élysée et ministère de l’Économie, l’archétype oligarchique de la classe dominante. On ne peut pas faire mieux (ou pire) à 39 ans.
L’enfumage est total avec le soutien des milieux d'affaires qui détiennent les grands médias, comme en atteste sans conteste l’illustration de cet article. Reste à savoir combien de voix convaincues se sont portées sur votre candidature Président Macron ? Les 8,6 millions du premier tour sur 47 millions d’inscrits ? Ou faut-il en soustraire plusieurs centaines de milliers qui, sachant Benoît Hamon écarté, se sont portées sur vous dans un élan de vote utile. Vos adversaires Le Pen, Fillon et Mélenchon ont, eux, réunis des convaincus.
Si vos scores sont flatteurs pour un homme parti de rien (avec le soutien de "Tous"), vous avez été mal élu au premier tour et au second dans ce duel dont tout candidat serait sorti vainqueur. Votre présidentialité s’en trouve affaiblie d’autant que tous les regards se portent à présent sur votre action. Ceux de vos opposants et ceux de vos «amis» qui vous ont fait roi… avant de vous traîner dans la boue si vous échouez.
La tâche qui vous attend est énorme. Avant de vous y investir, vous devez réunir et unir une majorité qui ne peut être celle qui a gouverné ces 5 dernières années. Avec qui allez-vous travailler, avec quel Premier ministre, quels ministres et quels élu-E-s aux législatives ?
Aussitôt assis, votre pouvoir ne bénéficiera d’aucun état de grâce. Les Françaises et les Français seront en attente de résultats immédiats puisque nombre d’entre eux considèrent à juste titre que vous incarnez la continuité de la présidence Hollande dont vous êtes le dauphin.
Nous espérons pour notre part une inversion rapide et durable de la courbe du chômage, promise par celui dont vous fûtes le conseiller et le ministre de l’Économie pendant 5 ans. Faute de quoi les colères populaires trouveront d'autres champs que le vote FN pour s'exprimer. Car nous savons maintenant que voter Front National ne sert à rien, pas même à être représenté à l'Assemblée.
En cas d’échec de votre politique économique et sociale, nous n’aurons d’autre alternative que de renverser ce régime dont vous êtes le sauveur ou le fossoyeur.
YB
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- 22/04/2017 23:00 - Le Pen qualifiée : 30 ans d’escroqueries politiques et médiatiques
- 18/04/2017 17:03 - Pour qui allez-vous voter ?
Commentaires
• Rédigé la veille du premier tour - Le Pen qualifiée : 30 ans d’escroqueries politiques et médiatiques
www.actuchomage.org/2017042227111/Social-economie-et-politique/le-pen-en-tete-40-ans-descroqueries-politiques-et-mediatiques.html
• Publié 5 jours après le premier tour - Qui menace la démocratie : l'extrême finance ou l'extrême droite ?
www.actuchomage.org/2017042927114/Social-economie-et-politique/qui-menace-la-democratie-lextreme-finance-ou-lextreme-droite.html
• Publié en février 2017 - Et si l’avenir de la Gauche passait par une victoire du Front National ?
www.actuchomage.org/2017022727104/Social-economie-et-politique/lavenir-de-la-gauche-passe-par-une-victoire-du-front-national.html Répondre | Répondre avec citation |
Dans le concours de circonstances favorables à la candidature de Macron, non seulement il y a Fillon avec sa femme, ses sous et ses costumes, mais aussi la trahison de presque tous les socialistes contre Hamon qui avait gagné aux primaires de la gauche. Fallait pas organiser de primaires si c'était pour en arriver là. Répondre | Répondre avec citation |
Tous les politiques, tous les médias, tous les syndicats, toutes les associations, tout le monde est en train de nous expliquer qu’on ne peut pas, qu’on ne doit pas voter Marine Le Pen au second tour. Mais ils oublient de nous dire que ce sont eux qui l’ont mise à cette place pour servir de repoussoir et mieux se maintenir au pouvoir.
C’est une pièce de théâtre en 3 actes qu’ils jouent aux Français, les forçant à devenir acteurs de leur propre manipulation.
Acte I : On reprend et on banalise les idées d’extrême droite
Depuis longtemps, Hollande, Valls et le parti socialiste le savent parfaitement : face à un candidat de la droite classique, ils n’ont aucune chance. Alors il faut coûte que coûte faire monter le Front National suffisamment pour se retrouver face à lui au second tour. Pour cela, la stratégie est simple, on met régulièrement au goût du jour les thématiques du Front National et on banalise ses idées en les reprenant jusqu’au plus haut sommet de l’état.
Les Roms par exemple. Valls qui affirme que les Roms ont vocation à retourner en Roumanie sera poursuivi pour incitation à la haine raciale. La politique du gouvernement socialiste pourchassant une minorité ethnique pendant 5 ans est même condamnée par l’ONU qui parle «d’une politique nationale systématique d’expulsion de force des Roms». Même en se forçant, Marine n’aurait pas fait mieux.
Trois jours après les attentats de Paris, Hollande annonce en grandes pompes qu’il va instaurer la déchéance de nationalité pour les terroristes. Après avoir suscité de nombreuses polémiques, le projet est finalement abandonné. Mais le principal est fait. Pendant des semaines, on ne parle que d’une des mesures phares de l’extrême droite : la déchéance de nationalité. C’est le plus important.
En 2015, juste avant l’état d’urgence, les socialistes font passer la «loi sur le renseignement» dont l’objectif est de pouvoir mettre la totalité de la population sous surveillance. C’est le juge antiterroriste Trevidic qui en parle le mieux : «Ces pouvoirs exorbitants se feront sans contrôle judiciaire. Ne mentons pas aux Français en présentant ce projet comme une loi antiterroriste. Il ouvre la voie à la généralisation de méthodes intrusives, hors du contrôle des juges judiciaires, pourtant garants des libertés individuelles dans notre pays».
Depuis le 14 novembre 2015, la France vit sous le régime permanent de l’état d’urgence, comme la plupart des dictatures de la planète. Le 24 novembre, le gouvernement socialiste a même notifié à la Commission Européenne son intention de déroger à certains droits garantis par la CEDH (Convention Européenne des Droits de l’Homme) et l’ONU.
Vous pensiez vivre dans une démocratie ? Les partis dits «républicains» sont garants de nos droits fondamentaux ? Laissez moi rire. La France n’a pas besoin de Le Pen pour restreindre nos libertés et violer nos droits fondamentaux. Les socialistes le font parfaitement.
Et pour ceux qui auraient encore un doute, lors de la prolongation de l’état d’urgence, Valls déclare devant l’Assemblée Nationale : «La sécurité est la première des libertés». Ça ne vous rappelle rien ? C’est mot pour mot le slogan d’une affiche d’un certain Jean-Marie Le Pen, candidat aux législatives en PACA en 1992, tenant dans ses bras sa petite fille une certaine Marion.
Acte II : On fusille le candidat de la droite
Fin 2016, François Fillon, vainqueur des primaires de la droite et du centre avec 66% des suffrages fait figure d’ultra favori pour remporter l’élection présidentielle. Personne ne miserait un centime contre lui et tout le monde s’accorde à dire qu’il battra largement Marine Le Pen promise elle aussi au second tour.
Mais voilà, le 25 janvier 2017, Le Canard Enchaîné très bien informé par des proches de Hollande sort l’affaire du «Pénélope-gate». À compter de ce jour, les révélations sur François Fillon vont rythmer la campagne du 1er tour qui n’aura finalement jamais lieu tellement les médias reprennent en boucle la moindre information sur son train de vie : emplois présumés fictifs, rétrocession des sommes versées à ses enfants, costumes, montres… Avec une rapidité jamais vue dans une affaire de ce type, le parquet national financier s’empare le soir même de l’affaire et finalement Fillon est mis en examen le 14 mars, 6 semaines avant le premier tour de la présidentielle.
Fillon est donc le seul à embaucher sa famille ? Pas du tout. Au moins 115 députés sur 577 ont salarié un membre de leur famille, à commencer par l’ancien ministre socialiste de l’intérieur, Bruno Le Roux qui a lui aussi employé ses propres filles : 24 CDD entre 2009 et 2016. Elles avaient respectivement 15 et 16 ans lors de la signature de leur premier contrat avec leur père.
Alors bien sûr Fillon n’est pas exempt de tout reproche et la contradiction entre ses histoires d’argent et les sacrifices qu’il voulait imposer aux Français lui a coûté très cher. Néanmoins, l’acharnement médiatico-judiciaire auquel il a dû faire face n’avait qu’un seul et unique but : l’affaiblir suffisamment pour permettre à Macron de se placer au second tour face à Marine Le Pen.
La stratégie des socialistes relayée par ses officines de presse a parfaitement fonctionné.
Acte III : On propulse un inconnu
Jusqu’à sa nomination au ministère de l’Économie en août 2014, Emmanuel Macron est totalement inconnu du grand public. Et pour cause. Il œuvre dans l’ombre de Hollande, bien à l’abri des regards en qualité de secrétaire général adjoint de l’Élysée. Ministre de l’Économie de 2014 à 2016, il démissionne rapidement pour monter son mouvement «En Marche».
Inconnu mais socialiste
Adhérent du Parti Socialiste, il est membre actif entre 2006 et 2009. S’il se débarrasse assez rapidement d’une étiquette devenue aujourd’hui très gênante, il suffit de regarder son équipe et ses soutiens pour se rendre compte que plus socialiste que Macron, tu meurs.
Jacques Attali, l’ancien sherpa de Mitterrand parle ainsi de son protégé : «Emmanuel Macron ? C’est moi qui l’ai repéré. C’est même moi qui l’ai inventé».
Tout le parti socialiste ou presque est derrière Macron depuis toujours à commencer par Ségolène Royal qui déclare après le 1er tour : «Je pense que c’était une bonne surprise dimanche soir parce que notre candidat était en tête».
Le numéro du mouvement En Marche, le bras droit de Macron, s’appelle Richard Ferrand. Tenez-vous bien, ce monsieur est également le candidat officiel du Parti Socialiste pour la 6ème circonscription du Finistère. Incroyable, non ? Tenez, allez vérifier, c’est là. (1)
Le Drian, Collomb, Vallaud-Belkacem, Valls, des centaines d’élus socialistes sont derrière Macron. Le 21 avril, un site en recensait 642. Oui, vous avez bien lu 642 !!!. (2) D’ailleurs si Macron se garde bien de dévoiler qui sont ses candidats aux législatives, c’est tout simplement parce que la plupart d’entre eux sont issus du parti socialiste. Et ceux qui ne le sont pas le soutiendront comme l’affirme Didier Guillaume, le président du groupe socialiste au Sénat: «Les socialistes ont vocation à être à l’Assemblée nationale, à gouverner dans une majorité avec Macron s’il est élu, ou à être dans l’opposition si c’est un autre».
C’est bon ? Vous avez compris ?
Conclusion : Allez tous vous faire foutre
Hollande, Valls et Macron ont inventé une machine à recycler les candidats socialistes qui n’ont aucune chance d’être élus sous l’étiquette socialiste. Vous avez aimé Hollande ? Vous allez adorer Macron. Loi travail, chômage de masse, augmentation de la dette, lois qui passent par ordonnance pour court-circuiter le parlement… La même chose en pire, 5 ans de plus.
Ne parlons pas de la droite classique qui explique à ses électeurs qu’ils doivent voter Macron demain pour la présidentielle mais qu’ils devront voter Républicains après-demain aux législatives pour lui faire barrage. Même les socialistes sont plus cohérents.
Aujourd’hui, les politiques de tous bords et les médias qui ont mis Le Pen au second tour pour mieux se maintenir au pouvoir nous demandent de l’écarter. Le vote Macron n’est qu’une grande escroquerie imaginée par des dirigeants moribonds qui réalisent ainsi le hold-up parfait pour se maintenir au pouvoir 5 ans de plus.
Eh bien vous savez quoi ? Hollande, Valls, le PS, les Républicains, BFMTV, Canal +, RMC, Libération, Médiapart, Le Monde, tous ces pseudos journalistes qui se transforment depuis une semaine en inquisiteurs de la pensée unique, tous ces gourous qui ne supportent pas qu’on puisse penser différemment d’eux, tous ces représentants d’une caste qui ne supportent pas qu’on dévoile leur stratégie pour préserver leurs privilèges.
Vous savez quoi ? Allez tous vous faire foutre !
Source : Philippe Alain - philippealain.blogspot.fr/2017/05/lescroquerie-du-vote-macron.html
(1) www.parti-socialiste.fr/wp-content/uploads/2017/03/Liste-des-candidats-aux-e%CC%81lections-le%CC%81gislatives-investis-1-mars-2017.pdf
(2) www.socialistesavecmacron.fr/liste.html Répondre | Répondre avec citation |