Quelque 137.000 postes ont été créés l'an dernier dans tous les secteurs de l'économie (privé et public), surtout dans les services, mais ils n'ont pas forcément permis d'améliorer la situation des actifs. En effet, comme en 2004, la croissance de la population active est restée plus dynamique que celle de l'emploi, si bien que le taux d'emploi continue de se dégrader, à 62,3% contre 62,9% en 2002. Ce taux d'activité demeure très inférieur à celui de nos voisins européens.
Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques, qui a publié hier les premiers résultats de son «Enquête sur l'Emploi 2005», la majorité des emplois créés l'ont été, en outre, à temps partiel : + 167.000 en un an. Ils concernent désormais 17,2% des personnes occupant un emploi en 2005 contre 16,6% l'année précédente. Le nombre de personnes qui souhaiteraient travailler plus (1,3 million) est supérieur de 40.000 à celui de l'année précédente.
Les formes particulières d'emploi (intérim, CDD, contrat d'apprentissage et contrat aidé) continuent, elles aussi, de se multiplier : elles concentrent 13,6% de l'emploi total, contre 13,2% en 2003. Le nombre de CDI, quant à lui, reste stable.
Considérés comme des contrats à durée indéterminée, les contrats nouvelles embauches n'ont pas encore permis d'augmenter la part des CDI dans l'emploi total. «Le CNE a un effet marginal sur l'emploi. Les 330.000 contrats mis en avant par le gouvernement se substituent en partie aux CDI classiques», avance Eric Heyer, directeur adjoint de l'OFCE. L'INSEE refuse de tirer des conclusions aussi rapides : «L'idée selon laquelle le CNE ne permet pas de réduire la précarité n'est qu'une hypothèse. Sans lui, la part des CDI aurait peut-être baissé !», explique le directeur des statistiques démographiques et sociales de l'INSEE, Stéphane Olivier. L'enquête, qui dégage des moyennes sur l'ensemble de 2005, ne permet pas en outre de détailler l'effet éventuel du CNE sur les quatre derniers mois de l'année.
Seniors : mauvaise tendance
L'INSEE révise également à la hausse, de 0,1 point, le taux de chômage de 2005, lequel passe à 9,6% à fin décembre, en prenant en compte les résultats des derniers recensements démographiques. «Cette révision était attendue et atténue, en partie, l'incohérence entre la forte baisse du chômage et le faible nombre de créations d'emploi constatés en 2005», estime Eric Heyer.
La part des chômeurs de longue durée est repartie à la hausse, les chômeurs les plus employables étant les premiers à bénéficier de la reprise. Les personnes au chômage depuis plus de deux ans représentent ainsi 21,6% du total contre 20,3% en 2004. Plus inquiétant : le taux d'emploi des seniors continue de baisser malgré le volontarisme affiché du gouvernement et des employeurs pour revaloriser l'emploi des salariés âgés. «La tendance n'est pas conforme aux objectifs fixés par la loi Fillon de 2003», observe Stéphane Olivier.
(Source : Les Echos)
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