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Deux lycéens normands font la grève de la faim à Rouen contre le CPE, tandis que le député Lassalle poursuit la sienne à l'Assemblée nationale contre des délocalisations.

Martial Dupray a 18 ans. Il fait depuis huit jours la grève de la faim contre le CPE devant la cathédrale de Rouen, et il a installé sa tente au pied du palais des congrés désaffecté, juste à côté. Son camarade Romain, qui avait commencé la grève avec lui, a arrêté : "C'était trop dur, on manquait de soutien, il en a eu marre", explique Martial. Depuis mardi, un autre de ses camarades, Mickael, fait la grève avec lui.
Martial s'est "engagé dans cette grève pour délivrer un message pacifiste contre le CPE". Il boit de l'eau sucrée et des jus de fruit, et aurait perdu 8 kilos depuis le début, selon le médecin qui vient le voir régulièrement. Ses copains du lycée Fernand-Léger à Grand-Couronne, où Martial prépare un bac pro travaux publics, viennent le voir aussi. Il reçoit des messages de soutien des passants, mais aussi beaucoup de critiques de partisans du CPE ou de gens qui pensent que l'opposition à ce contrat ne vaut pas une grève de la faim...

Le député UDF des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle, amaigri et affaibli, poursuit sa cinquième semaine de grève de la faim à l'Assemblée nationale où il occupe toujours une banquette de la salle des Quatre Colonnes. Il a perdu 16 kg depuis le 7 mars, et persiste à protester contre la menace du transfert d'une usine du groupe japonais Toyal installée depuis 75 ans dans la vallée d'Aspe, et qui emploie 150 personnes. A ce jour, aucune proposition, annonce ou déclaration ne l'ont convaincu de cesser son jeûne. Alors, il continue.