Samedi 4 novembre, en début d'après-midi, ces quatre jeunes adultes, âgés de 24 à 34 ans, devaient "s'incruster" dans la visite collective d'un appartement parisien organisée en vue de sa mise en location. Montant du loyer : 660 € par mois pour un studio situé à quelques pas de Beaubourg, dans le IIIe arrondissement.
Le quatuor nourrissait-il l'espoir d'emménager dans les lieux ? Pas du tout. Ses intentions étaient purement festives : se mêler aux authentiques candidats locataires qui patientent dans la cage d'escalier, boire un coup avec eux et danser en projetant ballons et cotillons. Une semaine auparavant, ils avaient déjà sévi de la même manière dans deux autres logements parisiens - dont l'un de 15 m2 loué... 850 € par mois, d'après Julien. "On a servi du mousseux dans des flûtes en plastique, raconte-t-il. Passé l'effet de stupeur, les "vrais" postulants ont joué le jeu. Même le propriétaire a trinqué."
Avant de monter ces "happenings" ludiques, les quatre comparses étaient parvenus à capter l'attention en donnant à leur mouvement un nom qui marque : "Jeudi noir du logement". La formule a été colportée dans une série de mails adressés à des dizaines de médias et à des portails d'information. Cette référence transparente au krach boursier de Wall Street en 1929 et à l'éclatement de la bulle spéculative recèle un autre clin d'oeil : le jeudi correspond au jour de parution du Particulier à particulier, l'hebdomadaire emblématique de la chasse aux petites annonces immobilières et de la course à l'appartement disponible.
Alix, Leïla, Lionel et Julien assurent qu'ils ne "roulent" pour personne. Ils se présentent comme quatre "galériens du logement" parmi beaucoup d'autres : l'un est musicien, l'autre vient de perdre son emploi, la troisième a repris des études tandis que le dernier travaille dans une association tournée vers la "solidarité internationale". Ils ne veulent pas être «assistés» ou «déresponsabilisés» mais souhaitent que les pouvoirs publics régulent plus efficacement le marché, et réforment certaines aides qui, à l'heure actuelle, poussent les loyers et les prix à la hausse.
(Source : Le Monde)
La vidéo d'une de leurs actions dans le XIe arrondissement à découvrir sur DailyMotion : à la question "Combien faut-il gagner pour pouvoir louer votre studio de 18 m2 ?" la réponse du propriétaire : "Au bas mot 3.000 euros"…
Le site de ces «galériens du logement» : www.jeudi-noir.org
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