D’un côté, la Commission européenne vient de présenter un projet de directive actant l’ouverture totale à la concurrence, dès le 1er janvier 2009, avec la volonté de le voir adopté lors du Conseil des ministres européens de décembre. De l’autre, dans un souci d’adaptation à cette échéance de libéralisation, La Poste accélère les restructurations et son lot de reculs sociaux (service public, emploi, salaires et conditions de travail). Dans ce contexte, les résultats de la grève de demain seront analysés de très près par les dirigeants de l’entreprise (encore) publique et par son ministre de tutelle. L’échec est interdit !
Les organisations syndicales doivent également préparer les suites de cette mobilisation. Cette démarche semble d’ailleurs réaliste, au vu de l’évolution du climat social au sein de La Poste. Depuis la rentrée, des conflits locaux ou départementaux, dont la plupart ont un caractère reconductible, ont éclaté dans un nombre significatif de régions, chez les facteurs principalement, mais aussi dans les bureaux de poste et dans les centres de tri, donc dans presque tous les secteurs de La Poste. Et, autre élément positif, dans la majorité de ces mobilisations, si la direction n’a pas abdiqué elle a été contrainte à des reculs, parfois importants.
Enfin, la perspective d’une mobilisation d’ensemble des services publics, intégrant les usagers, se pose avec toujours plus d’acuité. Les grèves à la SNCF, le 8 novembre, aux Impôts et à La Poste, le 14 novembre, sur des sujets voisins (lire en commentaire), le démontrent. Et il ne s’agit pas d’attendre les élections de 2007 : la responsabilité des confédérations est engagée.
Des rassemblements sont prévus un peu partout en France. A Paris, les manifestants défileront de la place d'Italie jusqu'à Bercy à partir de 14H pour demander au gouvernement de ne pas se plier aux projets de la Commission. Le droit au courrier et à la communication "doit rester un droit fondamental, au même titre que le droit à l'énergie. La Poste doit être un service public qui réponde aux besoins des usagers, contrairement à une entreprise privée qui est là avant tout pour faire du profit", estiment les syndicats qui s'inquiètent également de "la banalisation du Livret A, indispensable pour financer le logement social dans la conjoncture actuelle".
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