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Accueil Social, économie et politique Un(e) salarié(e) pour 6 à 10 € TTC par mois ? C’est possible !

Un(e) salarié(e) pour 6 à 10 € TTC par mois ? C’est possible !

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Employeurs, offrez-vous unE salariéE pour 6 à 10 euros TTC par mois grâce aux contrats Borloo !

L’OFFRE, datée du 7 décembre 2006, est signée Jean-Louis Borloo (Ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement), Xavier Bertrand (Ministre de la Santé et des Solidarités), et Philippe Bas (Ministre délégué à la Sécurité sociale, aux Personnes âgées, aux Personnes handicapées et à la Famille). Elle s’insère dans «l’opération 30.000 emplois aidés» supplémentaires à recruter pour les établissements sanitaires et médico sociaux à compter du 1er janvier 2007, "en coordination étroite avec le service public de l'emploi".

Avant les élections, il est urgent de nettoyer les listes de l’ANPE. Alors, on brade ! Embauchez des chômeurs pendant 6 mois pour le prix de 4 cafés !!! Pour ce prix-là (6 € pour un contrat d’avenir de 20 heures hebdomadaires, 10 € pour un contrat de 26 heures), pas question de choisir : le/la salariéE - c’est bizarre, mais ce genre de contrats est surtout proposé aux femmes ! - sera âgéE de 50 ans ou plus et en ASS, dont il s’agit d’épuiser l’irréductible stock (458.800 personnes à fin novembre 2006) : «Lorsque le contrat d’avenir est mobilisé en faveur des allocataires de l’ASS de plus de deux ans d’ancienneté dans l’allocation et âgés de plus de 50 ans, l’employeur bénéficie de la prime de cohésion sociale. Elle vise à faire prendre en charge la quasi intégralité de la rémunération versée par l’Etat, le reste à charge mensuel pour l’employeur n’étant plus que de 6 à 10 € [en gras dans le texte] (ce qui correspond au paiement des cotisations sociales non exonérées)», vantent nos ministres. Et pour un contrat d’avenir de 6 mois infligé à une personne de moins de 50 ans, il en coûtera 69 € par mois, le prix d’une petite soirée au restau à deux chez les bourgeois...

Pour 6 à 69 € donc, les trois B (Borloo, Bertrand, Bas) encouragent les établissements sanitaires à employer des "agents d’accueil", des "standardistes", des "coursiers", des "agents de restauration et d’hôtellerie", des "agents d’administration", des "agents de logistique générale", des "conducteurs transport de personnes", des "conducteurs livreurs", des "agents de traitement des déchets", des "agents de bio-nettoyage" (???), des "agents de prévention et de sécurité", des "conducteurs d’engin de manutention", des "agents de maintenance générale des bâtiments, des biens et des personnes" (???), des "magasiniers", des "jardiniers-paysagistes"... Le secteur médico-social (personnes âgées, personnes handicapées) pourra en outre utiliser les CA et CAE comme "aides médico-psychologique".

Dérogation et détournements

A noter qu’une jurisprudence constante concernant les CES - contrats emploi solidarité, auxquels les CA ont succédé - interdit ces contrats pour des emplois permanents dans l’entreprise, ce qui signifie qu’il est interdit de recruter un chauffeur, une femme de ménage, une standardiste ou n’importe lesquelLEs des professionnelLEs cités ci-dessus sous contrat aidé. Les CAE ainsi que les CA sont explicitement réservés à des «emplois visant à satisfaire des besoins collectifs non satisfaits» (Article L322-4-7 et L322-4-10 du Code du travail. Traduction : si vous faites un boulot permanent dans l’administration qui vous emploie, si vous travaillez en lieu et place du personnel statutaire, vous pouvez demander la requalification de votre CA ou CAE en CDI normal).
Soyons honnêtes, l’Instruction encourage aussi à embaucher en contrats Borloo pour l’"aide à la lecture et à l’animation d’une bibliothèque", pour apporter, voire lire, le courrier aux résidents ou rendre visite aux personnes isolées. Mais on connaît peu de contrats qui ont pour objet les «besoins collectifs non satisfaits» alibis cités plus haut. Ainsi, nos trois ministres engagent noir sur blanc les employeurs à s’asseoir sur le Code du travail...

De plus, un contrat d’avenir a une durée prévue de 24 mois renouvelable dans la limite de 36 mois. Mais Borloo-Bertrand-Bas précisent : «Une instruction demandera expressément aux Préfets de faire bénéficier ces secteurs d’activité des dispositions du dernier alinéa du L-322-4-11 du Code du travail, qui permet de réduire jusqu’à 6 mois la durée des conventions de contrat d’avenir.» Ainsi, par une petite dérogation, ce qui était l’exception devient la règle !

Réfléchissons : 6 mois de contrat "d’avenir" à partir du 1er janvier ? Mais quel hasard ! Quand les éluEs auront assuré leur propre avenir jusqu’aux prochaines élections, peu importeront les "dérapages" des chiffres du chômage !

Source : www.ac.eu.org

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Mis à jour ( Dimanche, 21 Janvier 2007 06:16 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2007-01-21 07:05
Toujours à propos des contrats d'avenir et des contrats d’accompagnemen t vers l’emploi qui, contrairement aux apparences, ne donnaient pas droit à la fameuse "prime exceptionnelle de retour à l'emploi" de 1.000 € alors tant vantée par Dominique de Villepin pour inciter les minima sociaux à retravailler et les faire passer pour des privilégiés, lire : Lettre à JL Borloo, «avocat de la justice sociale»
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0 # reno 2007-01-21 17:45 Dans le Nord, les contrats d'avenir sont suspendus par décision du Président du Conseil Général, Bernard Derosier (PS), depuis juillet 2006, bientôt 8 mois. L'Etat n'ayant pas versé le dû des contrats d'avenir (ni le solde antérieur du RMI depuis la décentralisatio n), le Conseil général a ainsi décidé de ne pas continuer à avancer le versement de l'aide et accroître un déficit grossissant.

Ce blocage avait pour but selon M. Derosier de créer un appel d'air et d'ouvrir les vannes de l'Etat. Des missives lapidaires ont été échangées entre B. Derosier et JL Borloo, ancien maire de Valenciennes, mais rien ne bouge. Des associations ont interpellé la presse et obtenu une couverture plus qu'honorable. En vain. Un collectif de créatifs en colère (C cube: ) a édité une carte postale adressée à la commission parlementaire l'invitant à dénouer ce blocage, insupportable pour les Rmistes en quête d'emploi, ET pour les associations (le contrat d'avenir et le CAE étant les seuls contrats aidés accessibles). Toujours en vain.

S'il est lamentable d'en arriver à réclamer une misère de contrat "aidé", à 20 h semaine maximum, il n'empêche que cette aumône est devenu un "'luxe" que le Département ne peut offrir à ses chômeurs. Tel est le sort d'un Nord qui affiche le record français de bénéficiaires du providentiel RMI (76 000 en 2006).
C'est alors que d'autres départements envisagent de suivre l'exemple… Ce moyen de pression était-il le seul envisageable ? En tout cas, vu le peu de résultats, on peut se le demander.
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0 # superuser 2007-01-22 02:25 Merci de votre témoignage édifiant.

Ainsi on constate que ces contrats aidés sont de la poudre aux yeux pour tout le monde : les minima sociaux qui sont utilisés et abusés sous prétexte de "réinsertion", et les régions qui jouent le jeu et s'assoient sur la contrepartie financière promise.

Les seuls à en tirer bénéfice sont les employeurs : de la main d'œuvre jetable à pas cher pour faire baisser les chiffres du chômage. C'est de l'esclavagisme organisé, sur le dos des exclus de l'emploi et de la collectivité.
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0 # reno 2007-01-23 01:20 Quelques petits rectificatifs à ce commentaire.

Ce n'est pas la Région qui a bloqué les contrats d'avenir, mais le Département du Nord, qui a repris les compétences en matière de lutte contre les exclusions, depuis la décentralisatio n. Cela dit, le programme de la gauche qui a maintenue la Région socialiste aux élections de 2004 prévoyait 10 000 emplois tremplins dont pas un seul n'a été mis en place. Comme si la promesse n'avait pas existé.

Précisément, c'est le Président du Conseil Général, sur avis alarmé de la commission finances, qui a décidé le bloquage de ce contrat. Son vice président chargé de la lutte contre les exclusions avait lui un avis opposé. Résultat, ce dernier doit en plus rogner des lignes budgétaires pour nourrir encore plus le versement du RMI. On pioche où ? Dans les financements d'associations. Donc des chômeurs en perspective.

La convention Etat - Nord stipulait 15 000 contrats d'avenir. En un an, c'est presque 7000 contrats signés. C'est dire la situation de non choix pour qu'une population se rue sur de tels ersatz. 7000 contrats, soit l'équivalent des contrats signés sur le reste de la France… Martine Aubry a beau pérorer avec Lille sous la splendeur dorée indienne, ou la Région avec son Louvre bis à Lens, la réalité sociale est moins festive.
On se demande si ces 15 000 contrats d'avenir du Département n'étaient pas un effet d'annonce à l'image des 10 000 emplois tremplins de la Région.

Je ne suis pas sûr que les employeurs soient les principaux profiteurs. En général, les contrats aidés vont au secteur associatif ou aux collectivités, qui ont de sérieuses difficultés pour embaucher. Et non pas, "des structures en bonne santé qui acceptent d'accueillir des personnes en difficultés sociales liées à la perte d'un emploi pour les aider à recouvrer un travail", comme sont sensées être les mesures d'exclusion. Précarisation générale oblige, du côté salarial et employeur.
Le contrat de droit commun est devenue une utopie. Et les contrats aidés imposent de choisir des demandeurs d'emploi pour des postes qualifiés.

Quant aux entreprises privées, il y a, certes, des abus, ici comme ailleurs. Il y aurait beaucoup à dire sur certains chantiers d'insertion qui sont de véritables sous économies (le cas de salariés qui travaille dans le bâtiment pour un salaire à temps partiel au SMIC et leurs chefs "employeurs" sont moralement très convaincus de faire leur bien). Là n'est pas le noeud du problème.

Ce qui est frappant, c'est l'impossibilité comptable de créer un emploi, un poste salarié, même en cas de création d'activité, sans cette aide. Comme si l'activité économique créée ne générait pas de liquidités suffisantes pour l'embauche. Le problème me semble plus de ce côté. Ca veut dire ? Le modèle capitaliste (capital/salariat) retarde au maximum sa fin par ce genre d'effets placebo.

Une réorganisation urgente de l'économie est à faire.
On ne peut guère compter sur ceux d'en haut, dépendants de l'Europe (donc des lobbys), de l'émission de monnaie (donc des banques privées), et de l'interdit inflationniste (donc des groupes financiers).
Au lieu d'être des bastions de résistance, les collectivités - du quartier à la région, en passant par la communauté de communes - délirent encore sur des pôles de compétitivité, des crédits providentiels, ou la création de paradis commerciaux (zone franche, centre commercial renouvelé) ou des zones d'activité. Un spectacle de richesses où les subventions iront aux postes les plus qualifiés. Bref l'ivresse du développement local qui mène en cas de douche froide à couper les robinets.

Je suis d'accord sur l'esclavagisme, l'excès que cela produit. Mais cela n'est pas le fait des petits employeurs qui font ce qu'ils peuvent, c'est tout un système auquel chacun contribue par son silence et son souci personnel de sauver la face et de pallier à l'urgence. Que chacun prenne ses responsabilités
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0 # superuser 2007-01-24 08:59
Numéro d'offre 513806L - Offre actualisée le 22/01/07

ASSISTANT SOCIAL/ASSISTANTE SOCIALE H/F (Code Métier ROME 23112)

SUIVI SOCIAL GLOBAL INDIVIDUEL ET PARTICULIEREMEN T AUTOUR DE L'INSERTION SOCIO-PROFESSIONNELLE . PARTICIPER A L'ETAYAGE PARTENARIAL ET A LA MISE EN OEUVRE DE REUNION D'INFORMATION. POSSIBILITE DE CDI APRES LE CONTRAT AIDE. FAIRE PARTI DES PUBLICS ENTRANT DANS LE DISPOSITIF CAE.

Lieu de travail 75 - PARIS 11E ARRONDISSEMENT

Type de contrat CONTRAT A DUREE DETERMINEE DE 6 MOIS

Nature d'offre CONTRAT ACCOMPAGN. EMPLOI (1)

Expérience SOUHAITEE DE 1 AN DANS LE SOCIAL ET/OU L'ASSOCIATIF

Formation et connaissances DIP. ETAT BAC+3 ASSISTANT SOCIAL EXIGE(E) (2)

Autres connaissances PRATIQ. TRAIT.TEXTES EXIGE(E)

Qualification Employé qualifié

Salaire indicatif MENSUEL 925 Euros (6 067,60 F)

Durée hebdomadaire de travail 20H00 HEBDO

Déplacements

Taille de l'entreprise 1 OU 2 SALARIES

Secteur d'activité ORGANISATIONS ASSOCIATIVES


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…/…

(1) Le contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE) est un contrat à durée déterminée, destiné à aider les personnes rencontrant des difficultés particulières d’insertion sociale et professionnelle . Des personnes en difficulté aidées par une personne rencontrant elle-même "des difficultés particulières d'insertion sociale et professionnelle ", le tout en contrat précaire… Fallait oser.

(2) Un diplômé d'Etat Bac + 3 pour 69 € par mois pour l'employeur, et qui acceptera de gagner moins de 800 € net par mois… Fallait oser.
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0 # superuser 2007-01-25 09:15
Un joli score qui instaure le sous-emploi sous-payé et jetable comme solution au chômage de masse, et deviendra sûrement bientôt la norme.
Merci qui ??? Merci Monsieur Borloo.
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