Une fois de plus, Dominique de Villepin est-il l'homme qui n'a rien compris ? Car le problème de l’emploi des seniors reste récurrent malgré le plan d'action concerté du gouvernement de juin 2006, qui a lui-même succédé à l'accord interprofessionnel entre syndicats et patronat signé au mois de mars. Structurel selon Annie Thomas, présidente CFDT de l'Unedic, qui dénonce "le double langage d'un patronat qui négocie un accord (en faveur de l'emploi des seniors) d'un côté, mais agit différemment dans les entreprises. [...] Les chefs d'entreprise se séparent en premier lieu des seniors (1). Les salariés, bien souvent, s'en accommodent et parfois, les syndicats utilisent ce dispositif pour régler des situations difficiles, lors de plans sociaux par exemple". Et d'ajouter qu'à ses yeux "la politique de maintien dans l'emploi des seniors reste très virtuelle"...
Pour preuve : à la fin du mois de novembre 2006, ils étaient très exactement 415.593 laissés sur le carreau et dispensés de recherche d'emploi (2), représentant 20% des inscrits à l'ANPE sans faire partie d'aucune de ses 8 catégories. Leur population croît de plusieurs milliers chaque mois : en 2006, le nombre des "DRE" a augmenté de 2% auquel il conviendrait d'ajouter quelque 100.000 seniors supplémentaires qui ne perçoivent aucune indemnisation, tous exclus des statistiques officielles du chômage ! Des chiffres accablants qui contredisent les discours volontaristes du gouvernement, des partenaires sociaux et autres préconisations ineptes du COR ou de l'OCDE, qui répètent à l'envi qu'il convient de travailler plus longtemps (alors qu'il manque au minimum 2 millions d'emplois en France) et d'accroître l'emploi des seniors (alors qu'ils sont les plus discriminés sur le marché du travail et de la formation professionnelle).
(1) Rappelons que les employeurs estiment qu'un salarié devient trop vieux, trop cher et pas assez malléable dès qu'il dépasse l'âge de 35 ou 40 ans.
(2) La DRE concerne : • les allocataires de l'assurance-chômage âgés de plus de 57 ans et demi • ceux de plus de 55 ans qui ont cotisé les 160 trimestres nécessaires pour prétendre à l'assurance-vieillesse à taux plein • les titulaires de l'allocation spécifique de solidarité (ASS) de plus de 55 ans • les bénéficiaires de l'allocation équivalent retraite (AER).
Cette dispense est un choix personnel, aucunement obligatoire.
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