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Minima sociaux, salaires, retour à l'emploi...

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La réforme des minima sociaux est en marche, tandis que le retour au travail de ses 3,5 millions d'allocataires fait l'objet de tergiversations pré-électorales parmi les candidats à la présidence (lire en commentaire l'article du Monde).

Une fois de plus, on reconnaît que reprendre un emploi n'est pas forcément rentable : triste constat qui ne choque personne !!!

PERSONNE NE FAIT MINE DE LUTTER SÉRIEUSEMENT CONTRE LES SALAIRES TROP BAS, c'est une évidence. Pourtant les minima sociaux, lorsqu'ils retravaillent, se retrouvent piégés, non seulement à cause de ces salaires actuellement proposés qui sont honteusement insuffisants, mais aussi à cause des divers contrats aidés sur lesquels on les oriente avant tout (avec la bénédiction de l'ANPE) : des temps partiels à durée déterminée rémunérés sur la base du Smic qui ne permettent ni de s'en sortir, ni de se projeter.

Ainsi on les maintient dans l'assistanat en estimant qu'il faut renforcer les aides complémentaires - attribuées de surcroît sur une période trop courte - afin d’"atténuer" la perte de pouvoir d'achat liée à la reprise d'emploi, au lieu de remettre en question la faiblesse des rémunérations pratiquées par les employeurs malgré les aides publiques dont ils bénéficient pour faire travailler à très bas prix ces populations. En vérité, c'est d'abord à eux que ces "incitations" sont destinées.

Ainsi, Sarkozy propose même de réformer la prime pour l'emploi (PPE), ce démagogique «13e mois des Smicards» vanté par Dominique de Villepin, qui comble l'insuffisance salariale sur le dos des contribuables et instaure dans les esprits la normalité du salaire de misère.
Même chose côté Royal : le "revenu de solidarité active" (RSA) ne remet absolument pas en question les rémunérations des employeurs et s'appuie sur les finances publiques. Quant à la revalorisation du Smic à 1.500 € brut, le PS l'envisage "le plus tôt possible dans la législature", mais on ne sait pas quand...

MÊME ÉCUEIL SUR L'INSERTION. Sans emplois véritables et salaires décents, pas d'insertion possible. Mais le mot "insertion" continue d'être employé en dépit du bon sens, tel un gadget justifiant leurs inepties.
Formation ??? Allez à l'ANPE en demander une, et vous verrez ce qu'on va vous dire.
Formation au travail ??? Pourquoi en faire des dispositifs spéciaux qui subventionnent une fois de plus les employeurs alors que, naturellement, tout salarié en poste se forme et acquiert de l'expérience en pratiquant son métier ?

De plus, toujours sous prétexte d'insertion, on va bientôt obliger les allocataires de l'API et de l'ASS à signer aussi un "contrat" calqué sur celui du RMI et qui n'a toujours pas fait ses preuves, puisqu'il n'y a pas assez d'emplois pour tout le monde !!! Par contre, ce "contrat d'insertion" va essentiellement permettre de maintenir la pression sur des individus (des «fainéants» pour M. Sarkozy) qui sont déjà en souffrance. On est dans l'absurdité la plus complète : à quoi sert un "suivi" ou un "accompagnement" pour "redynamiser" s'il n'y a pas d'emplois véridiques à la clé ?

Nicolas Sarkozy, qui nous sort de son chapeau des "activités d'intérêt général" (???) qui ressemblent fort aux TIG d'habitude réservés aux petits délinquants. Ou François Bayrou qui propose des "activités indemnisées" (mais pas des emplois !) aux minima sociaux qui doivent ainsi "mériter" leur aumône contre un petit complément. Car ces exclus du travail, il faut "les remotiver", "les obliger à respecter des horaires", comme s'ils étaient complètement asociaux et que c'était - en plus - de leur volonté !

Quant aux exonérations d'impôt et de «charges» sociales sur les heures supplémentaires, c'est un comble !!! "Travailler plus pour gagner plus" sous prétexte que "c'est le travail qui créé du travail" n'est qu'un leurre pour les salariés qui seront obligés de les effectuer - la base du volontariat n'est que pur mensonge -, et ce temps de travail supplémentaire exécuté par ces salariés contraints priveront des candidats au "retour à l'emploi" du travail disponible...

On marche sur la tête et je dirais même plus : on piétine !

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Mis à jour ( Samedi, 27 Janvier 2007 18:04 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2007-01-27 17:11 Si Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy annoncent la même ambition de revaloriser la "valeur travail", les mesures qu'ils préconisent sont, dans l'ensemble, différentes.

Seule l'une d'elles relève de la même logique : aider au retour à l'emploi des bénéficiaires de minima sociaux, qui, en général, y perdent financièrement quand ils retravaillent, notamment à temps partiel car ils ne bénéficient plus, dès lors, de certains avantages sociaux (complémentaire couverture maladie universelle, par exemple) tandis qu'ils supportent de nouvelles dépenses (garde d'enfant, etc…).

La réponse du candidat de l'UMP, qui vaut aussi pour les travailleurs pauvres, passe notamment par une réforme de la prime pour l'emploi (PPE), "qu'il faut augmenter et concentrer sur les personnes qui en ont le plus besoin", explique Emmanuelle Mignon, responsable du projet de l'UMP.
Le PS avance pour sa part le revenu de solidarité active (RSA) : celui qui reprend un emploi recevrait, en plus de son salaire, "une incitation financière qui décroît avec le temps et dont le montant de départ est égal à 50% ou 60% du différentiel entre ses ressources précédentes et son salaire", précise Christophe Chantepy, directeur de cabinet de la candidate du Parti socialiste.

Une autre idée réunit, en apparence, les deux leaders. "En contrepartie de toute ressource, il doit y avoir un travail ou une formation", a estimé Mme Royal le 19 mai 2006. Tandis que M. Sarkozy a indiqué, le 14 janvier, qu’"aucun minimum social (ne doit être) accordé sans la contrepartie d'une activité d'intérêt général". L'idée de l'un comme de l'autre étant qu'il n'est pas juste qu'un travailleur ayant un petit salaire touche moins qu'un bénéficiaire d'un revenu d'assistance.

Pour Mme Royal, ce constat n'appelle pas d'autre réponse que "la croissance". "Il n'y a rien de nouveau, déclare M. Chantepy. Dans RMI, il y a le I d'insertion, qui existe depuis toujours. Ségolène Royal ne pointe pas du doigt les bénéficiaires de ces minima sociaux, comme le fait M. Sarkozy. "Celui-ci estime que 'la majorité souhaite s'en sortir, mais que certains sont des 'fainéants', rectifie Mme Mignon. Le candidat de l'UMP prévoit d’"exiger (des bénéficiaires des minima sociaux) qu'ils exercent une activité d'intérêt général débouchant sur une réinsertion, reprend-elle. Cela ne veut pas dire qu'ils vont tous nettoyer les jardins publics. Un travail pourra être proposé à certains ; pour d'autres, ce pourra être la participation à un groupe de travail, afin de les remotiver, de les obliger à respecter des horaires, etc." Les RMistes seront "contraints de signer un contrat d'insertion, assorti de rendez-vous réguliers avec un travailleur social. Si la personne ne s'y présente pas, elle n'aura plus son RMI". De même, pour les allocations-chômage : si un demandeur d'emploi refuse des postes, elles seront d'abord diminuées, puis supprimées, le dispositif devant être " soumis à la concertation".

"150 EUROS PAR MOIS"

Les deux candidats constatent également que les salaires sont trop faibles. Pour M. Sarkozy, les heures supplémentaires sont la réponse appropriée. "Ceux qui veulent travailler plus pour gagner plus" doivent pouvoir le faire, martèle-t-il. Estimant que le coût des heures supplémentaires dissuade les employeurs d'en proposer, le candidat de l'UMP prévoit de les exonérer d'impôt et de charges sociales (patronales et salariales). Pour le travailleur, cela se traduirait par un surcroît de salaire de "150 € par mois", affirme Mme Mignon. Pour l'employeur, l'heure supplémentaire et l'heure normale auront le même coût. Cela ne revient-il pas à faire sauter la durée légale des 35 heures ? "Non, estime-t-elle. Pour travailler au-delà des 35 heures, il sera obligatoire de négocier au niveau de l'entreprise le contingent annuel d'heures supplémentaires , les repos compensateurs, etc." actuellement définis dans le code du travail et dans des accords de branche.

Mme Royal, quant à elle, compte remédier à ce problème par la revalorisation du Smic, à 1.500 € brut d'ici à la fin de la législature, en faisant "plus et plus vite si cela est possible", indique M. Chantepy, et ouvrir "une conférence salariale" pour les autres rémunérations, notamment les plus basses. Le 19 mai 2006, elle a toutefois déclaré, à propos des assouplissement s accordés aux 35 heures : "Peut-être faut-il aller au-delà, pour que ceux qui veulent travailler plus puissent le faire." "Elle ne dit pas qu'il faut d'accorder plus d'heures supplémentaires aux travailleurs pauvres, mais que chacun doit pouvoir vivre dignement de son salaire, traduit M. Chantepy. Cela étant, si en plus, certains veulent travailler plus, c'est à discuter… On n'est pas du tout dans la même logique."

Mais pour la candidate du PS, c'est, en premier lieu, la "précarisation" de l'emploi qui porte atteinte à la valeur travail. C'est pourquoi elle veut que le contrat à durée indéterminée "redevienne la norme" et pour y parvenir, envisage "des incitations : moduler les aides aux entreprises - allégement de charges sur les bas salaires, par exemple - en fonction de la qualité des contrats de travail". Ces aides "ne seraient plus accordées ou à un taux moindre en cas de recours abusif" à des contrats précaires. "La définition du recours abusif devra faire l'objet d'une concertation avec les partenaires sociaux", indique son directeur de cabinet. Un point que n'aborde pas M. Sarkozy.

(Source : Le Monde)
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0 # superuser 2007-01-27 19:15 Telle est la question que s'est posée hier Nicolas Sarkozy en visite dans une PME de Vivonne (Vienne) accompagné de Jean-Pierre Raffarin, son ex premier ministre aux 72.900 emplois détruits en 2003.

Rappelons qu'en 2002 et 2003, sous le gouvernement Raffarin, la création d'emplois en France a brutalement chuté, laissant durablement sur la paille des milliers de salariés licenciés à cette époque et qui ont perdu, faute d'emplois disponibles alors sur le marché, en "employabilité" car devenus des chômeurs de (trop) longue durée. Des milliers d'entre eux se sont ensuite retrouvés en fin de droits et ont basculé, justement, dans les minima sociaux.

Pourquoi travailler si l'on reste pauvre : telle est la question que Nicolas Sarkozy devrait se poser avant de faire des propositions qui exonèrent toujours plus les employeurs et créent des trappes à Smic, prônent pour y remédier la généralisation des heures supplémentaires qui vont priver de travail ceux qui en cherchent et charger ceux qui en ont. Encore plus aberrante sa proposition de dérogation fiscale "pour faciliter la mobilité des salariés obligés de changer de travail" alors que le chômage et les chômeurs sont partout.

Que croire quand il dit vouloir "mettre le paquet" en faveur des salariés qui, "malgré leur travail, ne peuvent pas se loger, ne peuvent pas avoir le rêve de la promotion sociale, ne peuvent pas avoir le rêve de la propriété. […] Qu'on soit pauvre alors qu'on travaille, ce n'est pas acceptable", a-t-il dit. "Parce qu'à ce moment-là, les valeurs de la société n'existent plus, parce que pourquoi travailler si on est pauvre."
Et de poursuivre : "La crise morale française porte un nom. C'est une crise du travail. Le travail n'est pas assez valorisé, récompensé, respecté. La politique économique que je propose est toute entière tournée vers ça : que le travail paye (…) La récompense, c'est pas de précarité."

La précarité, c'est une spécialité de l'UMP : jamais elle n'a autant progressé, et ce grâce à la politique de son équipe gouvernementale qui a permis aux employeurs de l'appliquer massivement.
Le travail n'est pas assez valorisé, récompensé, respecté, dit-il : mais qui licencie ? Qui sous-paie, jette ou maltraite les salariés ? Est-ce bien au Medef et au patronat en général que ce message est adressé ?
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0 # superuser 2007-02-02 22:11
Celui qui travaille (qui n’est pas au chômage) n’est pas plus "en faveur du travail" que celui qui ne travaille pas (qui est au chômage).
Celui qui est au chômage n’est pas "contre" le travail, pas plus que celui qui n’est pas au chômage.

Refuser un travail qui ne permet pas de vivre dignement, ce n’est pas être paresseux, amoral, associable, inadapté, exclus, non : refuser un travail aujourd’hui, si celui-ci ne vous permet pas de vivre en dessus du seuil de pauvreté, c’est être quelqu’un de digne et de respectable, au contraire.

Lire le très instructif billet d'humeur de Lamido, véritable plaidoyer anti-"contrats aidés".
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