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Le collectif Les Autres Chiffres Du Chômage (ACDC), qui regroupe notamment chercheurs, syndicats de l'ANPE et de l'INSEE, associations de chômeurs & précaires, s'appuie sur différentes enquêtes statistiques de l'Agence nationale pour l'emploi ainsi que sur leur propre expérience du terrain.
Une chose est sûre : la grande majorité des chômeurs qui sortent des listes de l'ANPE ne vont pas en entreprise... Alors que, l'année dernière, le taux d'embauche en France est resté stable, l'incohérence devient flagrante quand on compare les 240.000 créations d'emplois de 2006 (+ 0,9% par rapport à 2005) avec les taux de sorties de l'ANPE, de plus en plus élevés (15% début 2005, 17% fin 2006) : actuellement, ce sont 26.000 chômeurs qui sortent des listes chaque mois dont seulement 5.000 pour cause de reprise d'emploi (où l'on note une majorité de CDD et d'intérim…) ou d'entrées en formation (qui sont en chute libre !). Chaque mois, donc, 21.000 chômeurs sont ou "radiés" (+ 39% depuis 2003) ou ne se réinscrivent pas (+ 30% soit 11.000 par mois) parce qu'ils sont en fin de droits et/ou abandonnent un dispositif qui les harcèle : convocations, contrôles et tracasseries administratives à outrance.
La valse des radiations
Avec le PARE puis le suivi mensuel personnalisé, les radiations administratives ont triplé depuis 1999. Toutes gradations confondues (1), les sanctions de l'ANPE ont été multipliées par 7 depuis 10 ans (42.000 par mois actuellement), et depuis le décret du 2 Août 2005 qui instaure la réforme du contrôle des chômeurs, les sanctions de l'Assedic ont explosé de 75%.
Il se trouve que - comme par hasard - les demandeurs d'emploi qui se font accompagner par les associations de chômeurs pour contester leur radiation trouvent gain de cause à 99% : il y a donc bien volonté de décourager. Mais le demandeur d'emploi isolé, lui, ne peut que difficilement s'en sortir face aux nouvelles méthodes de l'Assedic visant à se rendre de plus en plus inaccessible aux allocataires.
"Depuis 2005, on assiste à une envolée spectaculaire du taux de sorties des listes de l'ANPE. L'analyse des motifs de sortie montre que cette hausse ne correspond guère à des reprises d'emploi supplémentaires", accuse donc ACDC qui parle de "pseudo-baisse du chômage" résultant "non pas du retour à l'emploi des chômeurs, mais des pressions de plus en plus fortes qui aboutissent à les exclure des listes de l'ANPE". Ces nouveaux comportements visent à faire porter aux chômeurs la responsabilité du chômage pour mieux les forcer à accepter des emplois déqualifiés, quand ils ne les plongent pas dans la misère.
La prochaine note critique du collectif ACDC traitera de l’indemnisation du chômage et sera divulguée fin février. Egalement, lire notre interview de Pierre CONCIALDI, économiste, chercheur à l'IRES, co-animateur du Réseau d'Alerte sur les Inégalités et co-initiateur du collectif ACDC.
(1) Le "contrôleur" peut choisir de réduire le montant et/ou la durée des allocations. Les sanctions les plus fréquentes sont la réduction de 20% des allocations pendant deux mois (premier manquement). Mais elles peuvent aller jusqu'à 50% (récidive) et six mois. Sur un an, on recense environ 1.400 suppressions définitives.
Les chiffres officiels : à fin décembre, le taux de chômage au sens du BIT s'est établi à 8,6% de la population active contre 9,6% un an plus tôt et l'on comptait 2,092 millions de demandeurs d'emploi de catégorie 1 (- 20.300 en "données corrigées des variations saisonnières" par rapport à novembre). Cela fait donc 382.000 chômeurs de moins sur 22 mois. A noter que le dernier taux de chômage à 8,6% a été relevé en juin 2001.
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Commentaires
Contrairement aux déclarations triomphales de Villepin et aux statistiques publiées mensuellement par Borloo, le taux de chômage ne serait pas descendu à 8,7% de la population active (niveau record depuis 2002) mais se stabiliserait à 9,2%, soit le chiffre d'avril/mai dernier. Pas question d'avouer cet échec.
Cocoricouac ! Ce taux de chômage est calculé selon les normes édictées par le Bureau international du travail (BIT), qui a forgé des instruments de mesure identiques pour tous les pays. Et ce afin de permettre des comparaisons aussi pertinentes que possible. A en croire ces satanés ordinateurs, la France ne compterait pas 2,37 mais plus de 2,5 millions de sans-emploi. En clair, aucune baisse. Et ce constat est d'autant plus fâcheux que Sarko ne propose pas une politique économique et sociale très différente de celle de Villepin. Si ce n'est pour en accentuer le caractère libéral.
La deuxième semaine de janvier, les principaux dirigeants de l'INSEE se réunissent à huis clos et jugent plus prudent d'en référer à leur autorité de tutelle, le ministère de l'Economie. La décision qui tombe fait hurler les spécialistes des études statistiques de l'Institut : leurs conclusions ne seront pas divulguées avant le lendemain des élections.
Hardi bricolage. La direction de l'INSEE affirme qu'aucune version imprimée n'est sortie des ordinateurs. Il devient même impossible aux statisticiens de l'INSEE et du ministère du Travail d'accéder à ces données. Mardi 16 janvier, la nouvelle du report à six mois de leurs conclusions est annoncée aux journalistes, au détour d'une phrase noyée dans un communiqué si alambiqué que seul le quotidien "Les Echos" (du 18/01) remarque ce tour de passe-passe.
Les chiffres de l'emploi, comment ça marche ? Chaque mois, Borloo (ou Villepin si les résultats sont vraiment bons) diffuse les statistiques du chômage établies par l'ANPE. Mais, comme le souligne au "Canard" un expert de l'INSEE, ces données mensuelles sont à prendre avec des pincettes. Et d'une, des populations entières ne sont pas prises en compte, notamment les chômeurs prêts à accepter un CDD ou un travail à temps partiel. Et de deux, ce chiffre n'est que le bilan mensuel de l'activité des employés de l'ANPE. Ce n'est donc pas réellement un calcul statistique. "Un demandeur d'emploi radié est exclu de la statistique… y compris s'il reste chômeur", constate un crâne d'œuf du ministère du Travail.
Bref, comme "Le Canard" l'a expliqué à maintes reprises, pour que le chômage diminue, il suffit que l'ANPE multiplie les radiations. Afin d'éviter les embrouilles de ce genre, le BIT a pondu sa définition frappée au coin du bon sens : est considéré comme chômeur quiconque se déclare sans travail et souhaite en trouver un. En France, une enquête est donc menée chaque trimestre, par l'INSEE, auprès d'une population de 70.000 personnes. Sur la base de cette étude, le taux de chômage annuel est arrêté en mars (c'est ce chiffre dont la publication vient d'être reportée de six mois). Ensuite - et ensuite seulement -, ce taux évolue en fonction des statistiques de l'ANPE. Si celle-ci a un peu trop forcé sur les radiations, un "calage" est effectué au mois de mars de l'année suivante.
Au printemps 2006, l'INSEE avait à l'occasion du précédent "calage" tapé sur les doigts du gouvernement, en redressant le taux de chômage de 0,1%, ce que Villepin n'avait pas trop apprécié. En comparaison, cette année, c'est une véritable paire de baffes qui attendait le chef du gouvernement avec ce redressement de 0,5%.
Gonflette de Borloo. La direction de notre Institut national précise, dans ce jargon qui fait le charme des vrais experts, qu'il faudra faire, avant de publier les chiffres, "le bilan des opérations programmées pour mesurer le comportement des non-répondants à l'enquête emploi". Ce charabia est censé expliquer qu'il n'y a pas eu assez de réponses lors de cette dernière enquête. "Archifaux, s'insurge un dissident de l'INSEE. Ce taux était pratiquement le même que celui que nous connaissons depuis des années."
Et de revenir sur la polémique lancée par Borloo à propos des nouveaux emplois créés en 2006. L'INSEE évalue à 60.000 ces créations; le ministre, lui, martèle que "ses" fameuses aides à la personne ont permis, à elles seules, de dégager plus de 200.000 postes. Ce même expert de l'INSEE estime que le ministre à bouclettes charge un peu la barque : "Ce secteur des aides à la personne concerne essentiellement des postes à temps très partiel. Souvent un salarié est employé par deux ou trois personnes. Dire que 200.000 contrats ont permis de créer 200.000 emplois, c'est se moquer du monde." Transmis à Borloo, au cas où il aurait encore un doute.
Alain Guédé Répondre | Répondre avec citation |
Qui sort des listes de l'ANPE ne retrouve pas nécessairement un emploi, loin s'en faut. Tel est le message délivré lundi par le collectif "Les autres chiffres du chômage" (ACDC), composé de chercheurs, de syndicalistes de l'ANPE et de l'INSEE et d'associations. Après s'être penché sur le différentiel entre le chiffre officiel du chômage publié chaque mois et le total des demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE, le second chiffre étant plus du double du premier, ACDC passe au crible ce mois-ci les chômeurs sortis de l'ANPE et leur devenir.
Ainsi, de 2004 à 2006, le nombre de chômeurs qui sont sortis chaque mois des listes de l'ANPE a augmenté de plus de 6%, atteignant 553.811 en septembre 2006, selon l'enquête trimestrielle auprès des sortants des listes effectuée par l'ANPE. Ce qui représente 26.000 sorties supplémentaires chaque mois. Pour autant, moins d'une sortie sur cinq est due à une reprise d'emploi ou une entrée en formation, souligne le collectif ACDC. Les trois principales raisons de la forte augmentation des sorties des listes de l'ANPE au cours des deux dernières années sont le non renouvellement de l'inscription à l'Agence, que celle-ci soit "motivée" (fin d'indemnisation, +31% par mois sur la période) ou "accidentelle" (l'ANPE ne l'explique pas vraiment, +30%) et les radiations administratives (+39%).
Pour quelles raisons les chômeurs renoncent-ils à figurer sur les listes de l'ANPE ? ACDC avance comme explications la multiplication des convocations et des contrôles sans que l'Agence leur offre pour autant des emplois correspondant à leurs qualifications, la spécialisation des agences locales de l'ANPE qui contraint parfois les demandeurs d'emploi à des trajets longs pour se rendre à un rendez-vous, mais aussi la réforme de l'Unedic de fin 2005 qui a durci les conditions d'ouverture des droits à l'indemnisation et a raccourci la durée de celle-ci. Si bien que le nombre de chômeurs radiés, "déboutés" ou "dégoûtés", selon ACDC, ne cesse d'augmenter.
"Ce n'est pas une méthode correcte pour régler le problème du chômage", souligne Thomas Coutreau, économiste à la Dares (Ministère de l'Emploi). Pour lui, la baisse du chômage avancée par le gouvernement à l'aide des chiffres de l'ANPE ne se vérifie pas au niveau macroéconomique . Alors que la population active, selon les dernières projections de l'INSEE, devrait avoir augmenté en 2006 de 180.000 et que 240.000 emplois ont été créés l'an dernier, la baisse du chômage devrait être quasi nulle, estime-t-il. Alors que le gouvernement avance le chiffre de 250.000 chômeurs en moins l'an dernier, soit une baisse de 10% sur un an.
Pour le collectif ACDC, il faut voir dans cette gestion administrative de la liste des demandeurs d'emploi le fait que le chiffre du chômage de l'INSEE, dont la prochaine publication vient d'être reportée de six mois, concorde de moins en moins avec celui de l'ANPE. Selon le Canard Enchaîné, le taux de chômage serait en fait de 9,2% au lieu de 8,7% (chiffre ANPE), soit une stabilité du chômage sur un an. "L'Insee a raison de se poser la question de la fiabilité de ses chiffres, mais les incertitudes existaient déjà avant", souligne Julie Herviant de la CGT INSEE et membre du collectif ACDC. "Le problème est que la comparaison, qui n'est pas en soit inconvenante, se fait désormais avec des statistiques ANPE modifiées de manière administrative".
Catherine Delgado Répondre | Répondre avec citation |
Le collectif ACDC dénonce le «mensonge» concernant les chiffres «tronqués» du chômage en France • Dominique de Villepin devrait révéler les chiffres officiels ce mardi •
Par Alexis DANJON (avec agences)
LIBERATION.FR : mardi 30 janvier 2007
«L’opinion est de plus en plus sceptique face aux annonces répétées de a baisse du chômage. Elle n’a pas tort» affirme le collectif «Les autres chiffr s du chômage» (ACDC). Alors que Dominique de Villepin tiens aujourd'hui s n bilan pour l'emploi à Rambouillet (78) ou les chiffres du chômage devraient êtres révélés, ACDC entend dénoncer le «mensonge permanent» concerna t les chiffres «tronqués» du chômage en France, selon leurs terme
Le collectif, qui rassemble associations (Réseau d’alerte sur les Inégalités, AC!, MNCP, etc.) et syndicats (SNU-ANPE, Sud ANPE, CGT Insee) a décidé de tenir une conférence de presse mensuelle, peu avant la publication par le gouvernement des chiffres du chômage, pour montrer quels sont, selon eux, les vrais chiffres du chômage. Ils ont publié une première note le 27 décembre 2006.
Ainsi, lors de sa conférence de ce lundi, ACDC a déclaré que sortir des listes de l’ANPE signifie de moins en moins sortir du chômage, car la hausse de ces sorties «ne s’explique que pour une faible part par des retours à l’emploi ou à la formation». Dans une note d’analyse des statistiques officielles, le collectif précise que «depuis 2005, on assiste à une envolée spectaculaire du taux de sortie des listes de l’ANPE. L’analyse des motifs de sortie montre que cette hausse ne correspond guère à des reprises d’emploi supplémentaires . Trois autres catégories de chômeurs non inscrits ont fortement augmenté, les chômeurs radiés, les chômeurs déboutés et les chômeurs dégoûtés» qui correspondent à 11.000 sorties des listes supplémentaires par mois.
Entre septembre 2004 et septembre 2006, le taux de sortie des listes de l’ANPE - qui comptabilise la proportion de chômeurs inscrits en début de mois ne l’étant plus en fin de mois- est passé de 14,5% à 16,8%, alors que la reprise des créations d’emplois a été modeste (+1% en 2006), note le collectif.
Le nombre de chômeurs sortant chaque mois des listes de l’ANPE a augmenté de plus de 6% entre 2003-2004 et 2005-2006 pour atteindre presque un demi-million de personnes. Sur les 26.000 sorties supplémentaires par mois entre les deux périodes, moins d’une sur cinq sont dues à des reprises d’emploi ou des entrées en formation, les autres résultant du «renforcement des contrôles et des sanctions» affirme-t-on du côté d’ACDC.
Parallèlement, le nombre de chômeurs «radiés» des listes de l’ANPE a bondi de 39% entre les deux périodes pour atteindre plus de 9.000 personnes par mois. De plus en plus de chômeurs renoncent aussi à leur inscription à l’ANPE, principalement après avoir perdu tout droit à l’indemnisation , précise le collectif, qui les qualifie de «chômeurs déboutés». Les sorties pour «non-renouvellement motivé» ont crû de 31% entre 2004 et 2006.
Le collectif souligne qu’un nombre grandissant de chômeurs ne se réinscrivent pas à l’ANPE car ils sont «dégoûtés» face aux «convocations à répétition et aux pressions destinées à leur faire accepter n’importe quel emploi, même très éloigné de leurs aspirations et de leurs qualifications» . ACDC interprète ainsi la hausse de 31% des «non-renouvellements accidentels» d’inscriptions entre 2004 et 2006.
Thomas Coutrot, économiste et co-fondateur du Réseau d’alerte sur les Inégalités affirme que «la baisse du chômage affichée par l’ANPE traduit surtout un changement de comportement de l’ANPE envers les chômeurs et des chômeurs envers l’ANPE».
Dans sa note du 27 décembre dernier, le collectif affirme, arguments à l’appui, que plus de la moitié des demandeurs d’emploi sont exclus du chiffre officiel du chômage. Pour exemple, en septembre 2006, le chiffre officiel du chômage décomptait 2.172.000 chômeurs tandis que le nombre de personnes recensées par l’ANPE s’élevait à près de 4.450.000, soit un différentiel de 2.276.000 demandeurs d’emploi que le collectif surnomme les «chômeurs invisibles», qui représentent 51% du total des chômeurs, contre 47% deux ans plus tôt.
Ces «chômeurs invisibles», jamais comptabilisés dans la statistique officielle, sont catalogués en plusieurs catégories: les chômeurs des DOM (220.000), les demandeurs d’emploi temporaire ou à temps partiel (871.000), les dispensés de recherche d’emploi (412.000), les chômeurs en «activité réduite» (452.000) et les demandeurs d’emploi non immédiatement disponibles (321.000)."
http://www.liberation.fr/actualite/economie/231838.FR.php
avec un gros débat bien animé… Répondre | Répondre avec citation |
Philippe Sabater, syndicaliste du SNU-FSU à l'ANPE et membre du collectif "Les autres chiffres du chômage", raconte comment le gouvernement a pris des mesures qui conduisent, selon lui, certains chômeurs à "s'autoradier" et à disparaître ainsi des statistiques officielles.
A écouter sur www.lemonde.fr
Toujours dans Le Monde, voir infographie + le compte-rendu de Rémi Barroux. Répondre | Répondre avec citation |
Aujourd'hui, la question que j'aimerais voir posée, c'est : à qui donc profite les dizaines de millions d'Euros de diverses "aides à l'emploi" distribuées chaque année par le gouvernement ? Au chômeurs ? Chacun sait que non ! Alors qui profite de cette manne financière ? Que fait-on avec ces millions d'euros ? Quels sont les résultats sur l’emploi de ces aides ? On voit tous bien que le rôle de l'ANPE devient un peu plus clair et plus précis dans cette optique là : faire diminuer les chiffres du chômage par tous les moyens (en dehors de retrouver des emplois cela va de soit) mais aussi et surtout redistribuer les millions des subventions à leurs sous-traitants qui nous fournissent des prestations !… Des prestations que moi je qualifie d'Ubuesques : des sociétés aux noms opaques, en forme d'acronymes, (qui restent mystérieux même après leur décryptage : CIBC égal Centre Interinstitutio nnel de Bilan de Compétences), vous font remplir des tonnes de questionnaires du genre : « si vous étiez un arbre ? Imaginez votre métier idéal ? Quels sont vos hobbys ? Votre dessert préféré… Tout cela pour finir par vous dire, (après plusieurs rendez-vous tous aussi inutiles et coûteux en frais de déplacement pour nous chômeurs), que vous devriez peut-être plutôt rechercher des emplois dans d'autres domaines que le vôtre puisque vous ne trouvez pas d’emploi depuis si longtemps !!! On croit faire un très mauvais rêve, mais hélas, nous ne cauchemardons pas ! Des millions d'euros sont dépensés chaque année chez des sous-traitants, qui n'ont visiblement, pas plus que l'ANPE, ni une obligation de compétence ni de résultats… Et en contrepartie on nous harcèle, (dans bien des cas jusqu’à l’humiliation), et on fait tout pour ne plus avoir à nous compter parmi les demandeurs d’emploi !
Alors, à qui donc profite le crime ?
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Récemment, la CGT a souligné «la grande différence entre un chômage qui baisse parce que l’emploi progresse» ou «parce qu’on épure les statistiques et qu’on multiplie les emplois précaires».
Pas avare de promesses, Dominique de Villepin a même été jusqu’à annoncer un taux de chômage ramené à 8% «dans les mois à venir». Son grand argument sur le dynamisme de la création d’entreprises (+ 233.000 en 2006 selon l’INSEE, dont 40% par des chômeurs) ne tient pas la route quand on sait ce qu'il y a derrière : 86,5% d'entre elles n'ont généré qu'un seul emploi, celui de l'entrepreneur… sans compter les entreprises fictives qui fraudent à l'Assedic grâce aux facilités des lois Dutreil, et ces fausses entreprises dont le "créateur" est un salarié déguisé en "travailleur indépendant".
De son côté, Jean-Louis Borloo explique la baisse du chômage par ses multiples contrats aidés qu’il a remis au goût du jour : «Il y en a plus qu’il y a deux ans, reconnaît-il, mais beaucoup moins qu’il y a cinq ans.» Jean-Louis Borloo est bien le grand instigateur du sous-emploi sous-payé et jetable qui fait sortir des statistiques des demandeurs d'emploi contraints de les accepter.
Il affirme également qu'il y a aussi davantage de formations, « une bonne idée pourvu que ce ne soit pas des systèmes de garage », dit-il. Or ces formations n'ont cessé de se raccourcir, de perdre en fonction diplômante ou même simplement qualifiante, et les taux de sorties de l'ANPE pour formation sont en chute libre !
Quand il explique que le comptage du chômage en France s'effectue «avec la même règle, le même thermomètre et la même méthodologie» que par le passé, il oublie de signaler, par exemple, que ses dispositifs CRP ou CTP (on en compte 5.000 par mois qui placent pour huit mois le demandeur d'emploi fraîchement licencié en catégorie 4) ainsi que les 450.000 contrats aidés (catégorie 5) font qu'aujourd'hui il y a moins de chômeurs dans la catégorie 1 officielle (2,1 millions) que dans les sept autres catégories réunies (2,3 millions). Un déséquilibre INÉDIT et parfaitement ANORMAL, auxquel il a très activement contribué. Répondre | Répondre avec citation |