Jean-Louis Borloo est un bon ministre pour 61% des Français, selon un sondage publié jeudi dernier (1). L’homme est, il est vrai, plutôt sympathique, voire touchant avec sa dégaine si particulière et son parler n’hésitant pas à emprunter au vocabulaire le plus populaire. Accordons lui aussi d’avoir fait oeuvre utile en étant celui qui, à droite, a le plus travaillé à la reconnaissance de la crise du logement. L’exercice n’étant toutefois pas autrement périlleux, tant le constat s’imposait.
Ces derniers mois, le temps des bilans venant, le ministre de la rue de Grenelle s’est raidi et a renoué avec sa posture de guerrier sans scrupule qui fit sa richesse lorsqu’il dirigeait l’un des plus fameux cabinets d’avocats d’affaires spécialisés dans la reprise d’entreprises en difficulté. Passons sur sa manie de trier les journalistes invités à ses briefings - qui lui a récemment valu les remontrances de l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS) - pour s’intéresser à ses grands talents de communicant. Conseillé depuis Valenciennes par l’agence FHCOM (Coca-Cola, Wanadoo multimédia, etc…), Jean-Louis Borloo prend un soin particulier à brouiller les pistes concernant le vrai bilan de son ministère. Approximations, lorsqu’il répète partout que l’État met 30 milliards d’euros dans la rénovation urbaine quand le chiffre réel est de 5 milliards ; présentation fallacieuse du nombre de logements sociaux financés en 2006, dans lequel il inclut les reconstructions des logements démolis afin d’atteindre la barre symbolique des 100.000, alors que ceux-ci ne constituent pas une offre nouvelle ; augmentation des radiations de demandeurs d’emplois lui permettant d’afficher une baisse du chômage alors que leur nombre réel reste parmi les plus élevés des six dernières années...
Médiatiquement, l’ancien maire de Valenciennes, qui se voit déjà premier édile de Paris, a bénéficié jusqu’à présent d’une certaine mansuétude. Mais les récentes études sur son bilan montrent que les Français sont tout sauf dupes. Un sondage publié aujourd’hui (2) affirme ainsi que 71% de nos concitoyens jugent inefficaces les mesures prises depuis quatre ans en matière de logement. Ils sont aussi 62% (1) à trouver inefficace son action en matière de réduction du chômage. On ne saurait être plus clair.
(1) Sondage BVA réalisé pour l’Express les 15 et 16 janvier 2007.
(2) Sondage TNS SOFRES réalisé pour Nexity en janvier 2007.
(Source : L'Humanité)
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