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Car, mis à part "les mauvaises conditions climatiques" qui ont pesé cet été sur l'activité économique, il s'agit surtout de "l'effondrement de l'intérim" : «Une partie des chômeurs qui travaillaient jusqu'alors en mission temporaire (catégorie 6) se sont vu privés de toute activité réduite, ce qui a provoqué leur transfert en catégorie 1, la plus observée aujourd'hui.» Aïe ! Les Echos parlent aussi d'une "contre-performance" «d'autant plus embarrassante que le gouvernement a parié sur l'amélioration de l'emploi pour réduire de 12% en 2008 l'enveloppe des contrats aidés.» Or, que sont les contrats aidés ? Des emplois précaires subventionnés par l'Etat qui permettent d'escamoter un temps quelques centaines de milliers de chômeurs de longue durée des chiffres officiels.
Il suffit que le chômage remonte pour qu'on s'aperçoive que l'emploi aujourd'hui s'appuie sur du vent (80% des offres restent précaires, et 40% des emplois nouvellement créés depuis janvier étaient en intérim). De même, la définition du chômeur est à l'ordre du jour et fera l'objet des prochaines polémiques : comment doit-on considérer les demandeurs d'emploi qui, "faute de mieux", acceptent un job temporaire/précaire, sachant qu'ils sont de plus en plus nombreux dans ce cas ? L'instabilité professionnelle subie ne nourrit-elle pas ce qu'on nomme le "chômage récurrent" ?
A (re)lire : • Intérim : la réalité
• L'emploi à temps partiel explose
• Un contrat aidé ? Parce que je ne vaux rien...
• Zoom sur les offres 2006 de l'ANPE
• 20% des actifs sont en instabilité professionnelle
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Commentaires
Le rapport IGF/IGAS, qui propose un nouvel indicateur trimestriel, estime que les chiffres de l'ANPE, éminemment sensibles aux changements intervenus depuis 2005 dans le service public de l'emploi, ont surestimé d'environ 20% la baisse du chômage ces dernières années.
De même Thomas Coutrot, l'un des statisticiens du collectif ACDC, rappelle que les chiffres de l'ANPE "sont intéressants pourvu qu'on ne leur donne pas un sens qu'ils n'ont pas. Ils indiquent le nombre d'inscrits ANPE, pas le nombre de chômeurs".
Si, ce trimestre, les inscriptions consécutives à un licenciement économique ont diminué de 2,1% et les primo-inscriptions de 10%, celles consécutives à un licenciement pour un "autre motif" ont augmenté (+ 2,1%), de même que celles consécutives à une fin de CDD (+ 0,4%) et à une fin d'intérim (+ 1,8%).
Les sorties pour reprises d'emploi déclarées ont augmenté de 1,8% tandis que celles pour entrées en stage ont baissé de 2,9%. Et par rapport aux trois mois précédents, les sorties pour "absence au contrôle" ont augmenté de 2,6% et les radiations administratives de 7,6%… Répondre | Répondre avec citation |
Tout changer… pour que rien ne change ? Les conclusions de la mission officielle sur les statistiques du chômage et les changements précipités décidés par les directions de l’INSEE et de la DARES, le service des statistiques du ministère du Travail, suscitent scepticisme et critiques du collectif les Autres chiffres du chômage (ACDC).
Commandé le 19 juin dernier par François Fillon, le rapport de la mission prône le recalcul des chiffres du chômage en introduisant deux modifications majeures : le changement des sources, en prenant pour référence désormais les statistiques de l’enquête trimestrielle INSEE et non le taux mensuel établi par l’ANPE, biaisées par les radiations massives de demandeurs d’emploi. Mais aussi le changement de mode de calcul, en s’alignant sur les critères d’Eurostat, qui ne considère pas l’inscription à l’ANPE comme un acte probant de recherche d’emploi.
Pour Thomas Coutrot, d’ACDC, le rapport a le mérite de «reconnaître officiellement» la dérive des statistiques ANPE et la fiabilité de l’enquête INSEE. Mais il dénonce l’«opération de brouillage» qui consiste à «escamoter la révision des chiffres du chômage» en changeant la méthode de calcul. Le nouveau concept permet de «faire chuter d’un point le taux actuel par rapport à la réalité du nombre de chômeurs, ce qui est injustifiable», estiment les membres du collectif. «Non à la manipulation qui consiste à modifier le mode de calcul en même temps qu’on change de source», car cela «aggravera le discrédit de la mesure du chômage», craignent-ils.
Ils déplorent aussi la décision des organismes officiels prise le jour de la publication du rapport de changer les outils de comptage. «On veut étouffer tout débat contradictoire sur les conclusions du rapport», regrette Julie Herviant, de la CGT-INSEE, qui rappelle que la fiabilité des statistiques dépend de «l’application du même type de calcul sur de longues périodes» pour mesurer les évolutions.
(Source : L'Humanité) Répondre | Répondre avec citation |
La France reste en queue de peloton de la zone euro avec un taux de 8,6% de personnes sans emploi, au lieu de 8% selon Bercy.
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