Bien que le climat social se dégrade à un mois des élections et que la crédibilité des indicateurs officiels soit sujette à caution, le gouvernement poursuit son chant du cygne en continuant à pratiquer la méthode Coué : désormais, il n'y aurait plus en France que 2.066.100 chômeurs officiels - soit 19.900 personnes en moins par rapport à janvier - alors que, depuis plus d'un an, le total des 7 autres catégories est devenu supérieur à la seule catégorie 1 et que l'insuffisance de la création d'emplois dans l'Hexagone ne justifie pas à elle seule cette baisse (lire en commentaire).
Qu'à cela ne tienne ! Jean-Louis Borloo, qui n'a peur de rien (1), a même déclaré ce matin tabler sur un taux de chômage à 7,9% de la population active à la fin 2007, faisant fi de sa modeste présence dans un futur gouvernement, et surtout des résultats définitifs de l'INSEE attendus pour l'automne.
Les incertitudes sur le taux de chômage en France posent problème à Eurostat
La décision de l'INSEE de reporter son Enquête Emploi annuelle, "falsifiant" d'ici là toutes les estimations mensuelles, n'est pas non plus du goût du service des statistiques dépendant de la Commission européenne, chargé de collecter et d'harmoniser les données économiques des pays membres de l'UE, et qui doit à son tour publier vendredi le taux de chômage harmonisé de la zone euro et de l'UE pour le mois de février. "On a deux solutions. Soit on adopte la position de l'INSEE et on attend l'automne. Soit au contraire on utilise les données de l'Enquête Emploi que l'Insee nous a transmises pour le troisième et le quatrième trimestre de l'année dernière", a expliqué un porte-parole d'Eurostat, sans préciser quelle option avait été retenue. Mais si c'est la seconde, le "bon chiffre" du gouvernement pourrait être remis en cause dès demain.
(1) Le député communiste Alain Bocquet a même dit que "le ministre de la Cohésion sociale fait avec trois grammes de savon sept baignoires de mousse" !!!
=> => DERNIÈRE MINUTE : Ça n'a pas loupé ! Pour Eurostat, c'est 8,8% et non 8,4% (lire en commentaire)... Selon ses calculs, le gouvernement de Villepin enregistre la moins bonne performance de la zone euro puisque l'office statistique a aussi revu à la hausse notre taux de chômage 2006 à 9,4% au lieu de 9%. La France affiche en conséquence le taux le plus élevé de la zone euro, et le troisième plus élevé parmi les 27 pays de l'Union européenne.
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