Après la DARES il y a quinze jours, c'est au tour de la Fédération syndicale unitaire (FSU, premier syndicat de la Fonction publique d'Etat) de prendre part à la polémique lancée depuis décembre par le collectif Les Autres chiffres du chômage (ACDC) sur la fiabilité des données officielles, appuyant ainsi la position des syndicats de l'INSEE qui ont, eux aussi, demandé cette suspension.
"Ces chiffres approximatifs permettent au gouvernement, tous les mois, des effets d'annonce qui veulent faire croire à une baisse du chômage. Or il apparaît clairement que ces chiffres basés sur des données administratives ANPE, dont la gestion a été récemment transformée, surestiment la baisse réelle du chômage", déclare la Fédération. "L'utilisation qui en est faite par la direction de l'ANPE et le ministère ne tient volontairement pas compte des évolutions dans la gestion des chômeurs". L'organisation syndicale pointe la situation de chômeurs "davantage contraints (multiplication des entretiens obligatoires dans des agences éloignées), sans recevoir nécessairement le service attendu (diminution du nombre de formations, absence d'offres d'emploi), ce qui entraîne des sorties du fichier sans solution réelle d'emploi". "Par ailleurs, de nombreux demandeurs d'emploi ont été basculés en catégories 4 et 5, catégories qui ne sont jamais prises en compte par le gouvernement dans ses annonces mensuelles".
Outre cette suspension, la FSU demande "la réunion d'urgence d'un groupe de travail sur l'adoption de nouveaux indicateurs, qui rendent compte de la réalité du chômage et de l'emploi inadéquat (contrat précaire, bas salaires, déclassements professionnels, travail dangereux pour la santé)".
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Commentaires
Il faut obtenir un
MORATOIRE SUR LES RADIATIONS
En 2006, 500 000 demandeurs d’emploi sont sortis des listes par radiations administratives . Sans les radiations administratives , les chiffres du chômage n’auraient pas baissé.
En janvier 2006, lors du comité de liaison national (une des rares instances où les chômeurs sont représentés), Monsieur CHARPY, directeur de l’ANPE, a indiqué que les principaux motifs de radiations administratives reposent sur la non-réponse à convocation. Or la non-réponse ou l’absence à convocation n’est pas une infraction définie par le code du travail. C’est le « refus sans motif légitime de répondre à une convocation » qui peut être sanctionné.
L’ANPE est-elle en mesure de prouver que chaque absence à convocation est motivée par un refus ? Parmi ces 500 000 radiés, combien n’ont pas été mis en situation de justifier du caractère légitime de leur absence ? Combien n’ont jamais reçu de convocation ? Combien auraient pu bénéficier de la PRESOMPTION D’INNOCENCE ?
Le Code du travail stipule que les demandeurs d’emploi doivent être « informés de leurs droits et devoirs » au moment de leur inscription. Cette mission de service public a été confiée par l’ANPE à l’ASSEDIC. Combien de chômeurs ne sont pas correctement informés de leurs droits ? Combien ignorent tout des règles au nom desquelles ils sont sanctionnés ? L’application des « règles de gestion de la liste », dont l’ANPE est garante, est invoquée pour justifier les radiations, alors que certaines dispositions, comme l’envoi en recommandé des avis de radiation, restent lettre morte.
La radiation n’est pas une sanction anodine, lorsqu’elle se traduit par la suppression des allocations de chômage, la perte brutale de revenu. Combien de nouveaux Rmistes, combien de demandes de secours auprès des services sociaux suite aux radiations de l’ANPE ? Combien de vies saccagées, par l’application aveugle ou cynique de lois et règlements à géométrie variable ?
Pour le respect des personnes privées d’emploi,
Pour l’application équitable de la loi,
Pour la vérité sur les chiffres,
Pour la transparence des missions de service public de l’ANPE
Arrêtez de radier !
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D'après une information parue ce jeudi matin dans le quotidien Les Echos, le taux de chômage en France a baissé en février à 8,4% de la population active contre 8,5% en janvier.
Alors que le climat social se dégrade à un mois des élections et que la crédibilité des indicateurs officiels est sérieusement mise en doute, le gouvernement continue de pratiquer la méthode Coué. Répondre | Répondre avec citation |
Le service des statistiques dépendant de la Commission européenne, chargé de collecter et d'harmoniser les données économiques des pays membres de l'UE, doit à son tour publier demain le taux de chômage harmonisé de la zone euro et de l'UE pour le mois de février.
Or la décision de l'INSEE de reporter son actualisation annuelle à l'automne, "falsifiant" d'ici là toutes les estimations mensuelles, n'est pas non plus du goût d'Eurostat : "On a deux solutions. Soit on adopte la position de l'INSEE et on attend l'automne. Soit au contraire on utilise les données de l'Enquête Emploi que l'Insee nous a transmises pour le troisième et le quatrième trimestre de l'année dernière", a expliqué un porte-parole d'Eurostat sans préciser quelle option avait été retenue.
Si c'est la seconde, le "bon chiffre" du gouvernement pourrait être remis en cause dès vendredi. Répondre | Répondre avec citation |