Bruno Julliard, président de l’UNEF, avoue même son «inquiétude» et ses interrogations quant aux zones d’ombres qui subsistent sur les modalités d’embauche d’un tel contrat. Sur le fond, le syndicaliste étudiant doute de l’impact sur le chômage des jeunes d’«un énième contrat spécifique» qui risque, selon lui, de «niveler les rémunérations vers le bas». Il met aussi en garde contre «l’effet d’aubaine» qu’entraînerait la prise en charge par les pouvoirs publics des salaires et cotisations sociales, sans que soit garantie la pérennité des emplois ainsi créés. «C’est une réponse inappropriée», tranche-t-il.
Même analyse du côté des jeunes communistes, qui dénoncent «une logique qui fait supporter au budget de la nation ce qui devrait être à la charge des entreprises» et estiment que, «si cette proposition restait en l’état, elle s’apparenterait à une nouvelle attaque contre le Code du travail», voire à «une nouvelle version du CPE». «Avancer une proposition destinée aux jeunes victimes de l’exclusion scolaire, c’est prendre acte de leur échec sans s’interroger sur ce qui pourrait leur permettre de réussir leur parcours de formation», note également Cédric Clérin, secrétaire national du MJC.
En campagne pour Ségolène Royal, le secrétaire national des jeunes socialistes, Razzye Hammadi, préfère mettre l’accent sur le caractère spécifique de ce dispositif ciblé sur les très petites entreprises et l’artisanat, qui constituent selon lui un gisement d’emplois vacants. Reste que le responsable du MJS estime qu’il ne faut pas laisser s’installer l’idée d’un «CPE de gauche», une perspective qu’il croit «impossible». «Le salaire minimum doit être le SMIC, et la période d’essai ne doit pas excéder trois mois, car un patron n’a pas besoin d’un an pour savoir si le salarié fait l’affaire», insiste-t-il.
Pour tous, les priorités restent la résorption de l’emploi précaire des jeunes, la lutte contre les discriminations à l’embauche et la mise en place d’une allocation d’autonomie pour les jeunes en formation ou à la recherche d’un emploi. Bruno Julliard insiste, lui, sur «la suppression du CNE», «la réglementation et la rémunération des stages» et la «protection sociale pour les jeunes à la recherche d’un premier emploi». Autre urgence, selon lui : la «reconnaissance des qualifications» qui permettrait de libérer les emplois non qualifiés sur lesquels se rabattent, en désespoir de cause, les jeunes les plus diplômés. Sur la forme enfin, le nom même de cette mesure, «contrat première chance», fait grincer des dents, un an après l’extraordinaire mobilisation contre le contrat première embauche. «Je ne suis pas Séguéla, mais en termes de communication j’appelle ça une connerie», ironise le président de l’UNEF.
(Source : L'Humanité)
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