Son interview pour Le Midi Libre :
A partir d'aujourd'hui et durant toute la semaine, vous avez décidé de manifester devant les portes de l'ANPE entre 12h30 et 13h30. Pour quelles raisons ?
Je travaille à l'ANPE dans le cadre d'un contrat aidé qui généralement doit aboutir à une création d'emploi. Un contrat qui arrive à échéance au 31 mai. Or, aux dernières nouvelles et à l'instar de tous ces CAE, CI-RMA ou contrats avenir, il ne devrait déboucher sur rien. Je demande que mon poste, que tous ces postes soient pérennisés.
Que vous dit l'ANPE ?
Il semble qu'il y ait un blocage à l'heure actuelle. L'année dernière à la même époque, l'agence était prête à m'embaucher dans le cadre d'un CDD, puis d'un CDI. Un an plus tard, ce n'est plus d'actualité. Je crois que tout cela est lié à mon engagement social et politique (avant d'être embauchée à l'ANPE, Marie était présidente de «Halte à la Précarisation», une association de chômeurs locale).
Pourquoi ? Quel est l'intérêt de l'ANPE dans cette affaire ?
Elle suit les directives du gouvernement qui entend tout simplement "externaliser" plusieurs services. A terme, les chômeurs seront gérés par le privé. On parle aussi de regrouper tout ce qui traite de la facturation dans de grands pôles... Et s'il y a besoin de main d'œuvre, on fera appel à des précaires.
Comment va se matérialiser votre mouvement de colère ?
Tous les jours, entre midi et deux heures, au moment de ma pause car je travaille, je vais tenir une table ronde pour informer les gens sur ma situation et la précarité en général. Je veux faire du bruit et encourager les conseils d'administration à ne plus embaucher de façon précaire.
Que se passera-t-il si vous n'êtes pas entendue ?
Je n'ai plus le choix. A partir du 31 mai, je n'aurai plus rien. Je crois avoir fait mes preuves et en plus il y a du travail. Je refuse de me retrouver sans rien.
Si tel est le cas...
Dès lors, j'envisage de camper devant l'ANPE de Millau et, pourquoi pas, à Toulouse, devant l'agence régionale. Je sais que de nombreuses personnes sont prêtes à m'aider.
Envisagez-vous des actions plus symboliques encore ? Une grève de la faim ?
Non ! J'ai assez de soucis comme ça, je ne vais pas en plus me rendre malade.
Votre combat débute à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle. Est-ce le fait du hasard ?
Evidemment non ! Le choix de la date n'est pas anodin. J'espère ainsi faire pression. Et puis, il y a des élections législatives qui se profilent à l'horizon.
Quel est le candidat qui, selon vous, porte le mieux les revendications des précaires ?
Sans commentaire. Je crois que c'est à chacun de nous de porter ses luttes et aux candidats de les considérer. Pour ma part, je crois en la lutte, la solidarité et l'engagement, mais pas forcément aux politiques.
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