Il est six heures. Les yeux collés par la fatigue, une vingtaine de personnes se regroupent à la sortie de la station de métro Guy-Môquet, dans le 17e arrondissement de Paris. Mardi, le collectif «La France qui se lève tôt», une trentaine de jeunes travailleurs «non partisans» issus de différents mouvements (Génération précaires, Jeudi noir…), a «cueilli la France qui se lève tôt au réveil» dans les 17e et 18e arrondissements. Percussions en main, sifflets et slogans en bouche : «Travailler plus pour... travailler plus !», «Tic-tac, tic-tac, il est Sarko moins le quart !»
Leur credo ? La «France qui se lève tôt» ne vote pas Sarko. Ses «méthodes brutales», son «projet clé en main» donnent «de l’urticaire» aux membres du collectif. Surtout, la «France qui se lève tôt» veut «démonter la mécanique Sarkozy sur le travail», soutient Manuel Domergue, un des participants. «On a fait un effort pour se lever tôt ce matin, pour pas se réveiller le 7 mai avec une sacrée gueule de bois.»
«Travailler plus pour gagner plus» ? Une escroquerie. Dans son projet, Nicolas Sarkozy promet qu’en «travaillant quatre heures de plus par semaine, un salarié rémunéré au SMIC gagnera immédiatement 165 € net de plus par mois». Lors d’un forum devant les militants UMP, il estimait qu’«un Français au SMIC qui travaillerait 45 minutes de plus par jour (soit quatre heures et quart de plus par semaine) gagnerait 140 € supplémentaires, soit 15% de salaire en plus». Et 25 € de moins que son estimation actuelle... Argumentation électorale revue à la hausse ?
Les heures supplémentaires «creuseront les déficits». Les cotisations patronales et salariales constituent des salaires différés qui servent à payer les prestations de protection sociale. En les exonérant de charges pour les patrons, en les exemptant d’impôt sur le revenu, l’UMP souhaite réduire la couverture sociale des salariés. Soit les prestations diminueront faute de financement, et «les salariés perdront en protection sociale ce qu’ils ont gagné en salaire», soit la baisse des cotisations sera reportée sur les cotisations des heures «normales». Les heures supplémentaires aggravent le chômage, les entrepreneurs préférant faire face à un surcroît d’activité en les augmentant plutôt que d’embaucher.
Un hasard si le premier rendez-vous de «La France qui se lève tôt» était donné à la station Guy-Môquet ? «Voir Sarkozy se revendiquer d’un jeune résistant communiste, après avoir réalisé une OPA hostile sur le travail, le mérite, les ouvriers... ça fait mal», déclare Manuel Domergue. «La France d’après» de Sarkozy ? «Nous, simples salariés, travailleurs, employés, bref, la grande majorité des travailleurs, avons tout à y perdre.»
(Source : L'Humanité)
Ils étaient vendredi à 7h au métro Jaurès en direction de la Gare du Nord. Prochain rendez-vous mardi 17 à 6h30 à Neuilly s/Seine et partout en France jusqu'au 6 mai :
=> => http://lafrancequiselevetot.over-blog.org !!!
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