Selon eux, le taux de chômage devrait regrimper de quelques dixièmes de points d'ici à la fin de l'année pour passer de 8,5% actuellement (selon les mesures d'Eurostat) à 8,8% en décembre. Une inflexion notamment due, selon Mathilde Lemoine, chef économiste France de HSBC, à la baisse des créations d'emplois aidés et à une moindre contribution du secteur de la construction, dont l'activité s'essouffle.
Mais, plus que les soubresauts à court terme, c'est surtout sur la longue période que les problèmes s'annoncent. «Le taux de chômage d'équilibre a trop faiblement baissé pour que l'amélioration du marché du travail observée depuis 2005 soit insensible aux retournements conjoncturels», résume l'économiste. En d'autres termes, avec une croissance estimée aux alentours de 1,8% pour les deux prochaines années par la banque, le marché du travail va manquer de carburant. D'autant, s'inquiète Mathilde Lemoine, que «le ralentissement prévu de la population active sera très insuffisant pour compenser le ralentissement des créations d'emplois résultant de la décélération de la croissance».
625.000 emplois supplémentaires
Depuis 2005, la baisse du taux de chômage résulte principalement de l'accélération de l'activité économique française. «L'amélioration structurelle du taux de chômage, c'est-à-dire indépendante de la conjoncture, est faible, de l'ordre de 0,1 point», calcule Mathilde Lemoine. Difficile dans ces conditions d'espérer atteindre rapidement le taux de chômage moyen de la zone euro, actuellement de 6,9%. «Pour y parvenir à horizon décembre 2008, il faudrait générer 625.000 emplois supplémentaires en plus de ceux induits par la croissance», prévoit l'économiste. HSBC estime que 190.000 emplois pourraient être créés au total en 2007, contre 211.000 en 2006. Et qu'en 2008 ce chiffre tombera à 90.400... Si tel est le cas, cela ramènera, au mieux, le taux de chômage français à 8,6% en décembre 2008, selon les critères d'Eurostat.
Un signe encourageant
Autant dire que l'objectif du président de la République de retrouver le plein-emploi, c'est-à-dire un taux de chômage de 5% d'ici à 2012, paraît difficile. «Pour y parvenir, il faut augmenter le taux d'emploi toutes catégories confondues, et en particulier celui des seniors», rappelle Mathilde Lemoine qui voit dans les différentes mesures du PLFSS en faveur du maintien dans la vie active des moins de 65 ans un signe encourageant. Mais cela ne suffira pas. De lourdes réformes structurelles seront indispensables, selon elle. Comme, par exemple, «la suppression de toutes les procédures de licenciement», qui générerait jusqu'à 300.000 emplois en plus. «Une proposition polémique, reconnaît l'économiste, mais qui se défend au plan théorique…»
(Source : Le Figaro)
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