Les Ateliers Thomé-Génot, qui employaient 317 salariés à Nouzonville dans les Ardennes, ont été liquidés à l'automne 2006. Alors qu'ils étaient les premiers fournisseurs de pôles d'alternateurs pour les géants de l'automobile Valéo et Visteon Ford (ils fabriquaient alors 20% du marché mondial), l'irruption du capitalisme financier via leur rachat par un fonds de pension US (la société américaine de consultants Catalina, qui fait aujourd'hui l'objet d'une enquête pour malversations) a ruiné leur activité et détruit leurs emplois. En deux décennies, toute la fonderie ardennaise a goûté à la mondialisation : d'abord le pillage du savoir-faire et des actifs, puis la mise en concurrence qui nivelle par le bas et, pour finir, c'est la collectivité qui endosse le lourd tribut de ce révoltant gâchis.
Durant une heure et demi Marcel Trillat, grand spécialiste de la cause ouvrière, nous éclaire sur ce scandale, de la déconfiture industrielle d'une région entière au mépris qu'on accorde en réalité à ceux qui travaillent dur, qui gagnent peu (1.300 € en fin de carrière), et qu'on jette comme de vulgaires kleenex. Pour preuve l'envoi de 240 CRS sur ces salariés en lutte contre un phénomène sur lequel ils n'ont aucune prise. Une criminalisation qui les poursuivra ensuite de manière plus larvée quand ils se retrouveront pauvres et au chômage tandis que des donneurs de leçon hautement corrompus s'en mettent plein les poches tout en les offrant à la vindicte populaire...
A noter qu'au final, pour percevoir leurs indemnités de licenciement, les salariés de Thomé-Génot ont été l'objet d'un chantage à la CTP, le "Contrat de transition professionnelle" de Jean-Louis Borloo qu'ils ont tous été obligés de signer. Ainsi, devenus chômeurs, ils sont entrés en catégorie 4, non comptabilisée dans le taux officiel dont se gargarise le gouvernement ! Sans compter combien coûte le CTP aux contribuables.
Dans la même veine, "Femmes précaires" suit le quotidien de cinq travailleuses pauvres qui subissent le temps partiel payé au Smic dans un climat de violence sociale particulièrement vif. La plupart sont seules à élever leurs enfants et se battent courageusement contre la misère. Un second hommage à ce "sous-prolétariat" corvéable à merci, qui souffre en silence dans l'indifférence générale. Dommage que France 2 ne diffuse pas en prime time ces témoignages indispensables qui permettraient au bon peuple d'ouvrir un peu les yeux sur ses véritables ennemis.
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