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Le désengagement de l'Etat dans les banlieues

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Dans un rapport rendu public aujourd'hui, la Cour des comptes épingle les retards dans le financement des crédits attribués aux associations, les lourdeurs administratives, et le désengagement de l'Etat.

Un rapport de la Cour des comptes, qui doit être publié aujourd'hui et que s'est procuré Le Parisien, dresse un tableau accablant de la gestion des fonds attribués par l'Etat aux banlieues depuis cinq ans. Dysfonctionnements, retards de paiements aux associations, opacité, enchevêtrement des dispositifs, lourdeur des dispositifs, inconstance des politiques, désengagement de l'Etat avant les émeutes... L'enquête pointe l'échec de la politique de la Ville depuis cinq ans (un précédent rapport de 2002 épinglait déjà ces dysfonctionnements) alors que la secrétaire d'Etat à la Politique de la Ville, Fadela Amara, doit présenter en janvier un nouveau plan banlieue.

S'agissant des retards de paiements aux associations, le rapport révèle que les crédits, promis pour le début de l'année, arrivent généralement six mois plus tard. Dans une interview accordée au quotidien, Fadela Amara indique que le paiement en début d'année est l'un des objectifs de son plan banlieue : «On va mettre le paquet là-dessus. Mais attention, c'est pas la fête au village ! Il y aura une exigence de résultats.»

Sur la complexité de la politiques de la ville, la ministre réagit : «On ne capte rien aux sigles. Il faut être bac+10 pour comprendre (...). Il faut simplifier, démocratiser tout ça.» Elle estime par ailleurs que le rapport est «de bon conseil» et pourra «permettre d'éviter de refaire les erreurs du passé».

Concernant «l'inconstance des politiques», la Cour des compte propose de créer un ministère d'Etat dont le périmètre ne changerait pas pendant dix ans, afin de donner «un cadre stable à la politique de la ville et d'en évaluer les résultats». Depuis 1990, 19 ministres ou secrétaires d'Etat ont été en charge de la Politique de la ville, rappelle Le Parisien.

Enfin, la Cour des comptes épingle l'Etat sur son désengagement avant les émeutes de novembre 2005. Il précise que le Comité interministériel des villes, qui doit fixer les grandes lignes de la politique de la ville et son budget, réuni sept fois alors que Lionel Jospin était Premier ministre, n'a jamais été convoqué par Jean-Pierre Raffarin entre 2002 et 2005...

(Source : Libération)

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Mis à jour ( Mercredi, 07 Novembre 2007 18:35 )  

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