Comme d'habitude, car c'est toujours sous le toit patronal que les choses se passent, comme si les locaux des syndicats de salariés n'étaient pas assez dignes. De la même façon qu'en France toutes les négociations s'effectuent sur la base de textes/propositions émanant du patronat et jamais l'inverse : en matière de démocratie sociale, déjà sur ces points on se demande où sont la neutralité et l'équité.
Estimant que l'arrêté de 1966 qui fixe la liste des cinq confédérations représentatives des salariés est "dépassé", Nicolas Sarkozy a demandé aux partenaires sociaux de plancher sur sa modernisation d'ici le 31 mars. «Le problème, c'est les syndicats non représentatifs et donc, parfois, politisés», a-t-il dit... Malgré la pression - elle aussi devenue habituelle - du chef de l'Etat sur le timing («Si un accord est trouvé, il sera repris par la loi, s'il n'y a pas d'accord, on reprendra la main»), tous s'accordent sur la nécessité de redéfinir des critères pertinents pour gagner en transparence, en indépendance et en efficacité, afin de regonfler un taux de syndicalisation plutôt faible (8%).
CFTC et CGC un peu trop minoritaires
Sont actuellement considérées comme représentatives pour la négociation d'accords nationaux la CGT (née en 1895 et qui a recueilli 22,5% aux dernières élections professionnelles), la CFTC (1919 - 6,8% des voix), la CFE-CGC (1944 - 6,6%), FO (1947 - 12,5%) et la CFDT (1964 - 20,6%). Depuis, d'autres organisations sont nées et ont pris de l'ampleur, comme l'Union syndicale Solidaires regroupant les syndicats SUD (1989) ou l'UNSA (1993), qui déplorent ne pas avoir été conviées aux discussions et réclament l'abrogation du décret de 1966. Il est à noter que les organisations en dessous du seuil de 12% jouent leur survie.
Représentativité : pourquoi le patronat échapperait-il à cette loi ?
Comme par hasard, Nicolas Sarkozy n'a pas remis en question la représentativité des organisations patronales qui sont trois à ce jour et, à ses yeux, pas "dépassées" : le Medef, la CGPME et l’UPA. D'ailleurs, pour la souveraine Parisot, cette légitimité coule de source... Mais, vendredi, l'UPA (Union professionnelle artisanale) a jeté un pavé dans la marre en exigeant que la représentativité patronale soit également inscrite au programme des négociations. La question du financement des organisations étant au menu, nul doute que tout le monde a encore en tête l'affaire des retraits suspects de l'UIMM effectués par l'ancien négociateur en chef du Medef, le très distingué Denis Gautier-Sauvagnac...
Aujourd'hui, il sera question de méthode et de calendrier. Le principe d'une réunion hebdomadaire chaque jeudi jusqu'à fin mars a été retenu. A suivre, donc !
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