Alors que les signaux d'une entrée en récession de l'économie américaine se multiplient, les nouvelles sur le front de l'emploi devraient renforcer les inquiétudes des analystes : pour la première fois depuis août 2003, le pays a compté 17.000 postes en moins au mois de janvier par rapport à décembre. C'est une grosse déception pour les marchés qui tablaient sur 70.000 créations d'emplois - même si les chiffres du mois précédent ont été révisés en nette hausse pour faire ressortir 82.000 embauches nettes au lieu de 18.000 annoncé initialement. Le chômage a pour sa part reculé à 4,9% de la population active contre 5% le mois précédent, ce qui est un peu mieux que les prévisions des analystes qui tablaient sur 5%.
De ces deux nouvelles (baisse du nombre d'emplois et baisse du chômage), c'est néanmoins la première qui devrait le plus retenir l'attention : en effet, une détérioration de l'emploi se traduit par une baisse des revenus alors que la consommation est le premier moteur de la croissance. Pour faire face à ce risque, la banque centrale a abaissé son taux directeur de 1,25 point en l'espace de huit jours pour le ramener à 3%, et elle a laissé la porte ouverte à de futures baisses. "Il y a certainement des signes inquiétants, des signes sérieux que l'économie s'affaiblit et il faut faire quelque chose contre ça", a reconnu George W. Bush vendredi. "Et aujourd'hui, nous avons reçu un tel signe".
Les secteurs qui souffrent le plus
Dans le détail, l'économie américaine a de nouveau souffert en janvier des répercussions de la crise de l'immobilier avec 27.000 suppressions d'emplois dans le secteur de la construction, qui a perdu 284.000 postes depuis son "pic" de septembre 2006. L'industrie a détruit pour sa part 28.000 emplois, à la fois dans les biens durables et non-durables, et la fonction publique en a perdu 18.000. Les services aux entreprises ont supprimé 11.000 emplois et le secteur financier a continué de payer le prix de la crise des "subprime" avec 2000 licenciements en janvier. Et depuis octobre 2006, quelque 111.000 postes ont été supprimés dans le secteur financier.
Le ralentissement des embauches est très sensible sur le moyen terme, puisque "l'économie a créé 95.000 emplois en moyenne chaque mois en 2007, contre 175.000 en 2006", indique Keith Hall du Bureau des statistiques sur l'emploi. Les analystes estiment qu'il faut entre 110.000 et 140.000 embauches par mois pour absorber la hausse de la population active.
La détérioration se fait aussi sentir sur la durée du chômage : en janvier, 18,3% des chômeurs l'étaient depuis plus de six mois contre 16,2% seulement un an auparavant. Par ailleurs, le salaire horaire a progressé de 0,2% en janvier, ce qui est inférieur aux attentes des analystes qui tablaient sur une hausse de 0,3%. La durée hebdomadaire du travail est passée à 33,7 heures, contre 33,8 heures le mois précédent. C'est la première baisse depuis juillet dernier, et là aussi un chiffre inférieur aux attentes des analystes.
(Source : TF1.fr)
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