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Or, l'envers du décor est d'une toute autre nature. Nous l'avons déjà signalé ici et nous le redisons encore : tout cela est parfaitement mensonger !
Sur les 327.800 créations nettes d'emplois de 2007, 70% sont dans le champ de la précarité. D'une part, les chiffres de l'INSEE sont une auberge espagnole qui englobe tous les types de postes, qu'ils soient à mi-temps ou à temps plein, temporaires, saisonniers, à durée déterminée ou durables... Dignes ou indignes. La création d'emplois n'est donc envisagée que sous son aspect quantitatif, nettement plus présentable aux yeux de l'opinion. D'autre part, outre la prolifération des CDD (70% des embauches) et de l'intérim (+ 6,6% sur un an), le tiers des postes créés en 2007 concerne le secteur des emplois de service, dont on sait qu'ils sont particulièrement partiels et peu rémunérateurs. A l'heure où l'on fustige cette «erreur historique» que furent les 35 heures, fleurissent une majorité de mi-temps et de tiers-temps sans avenir. Faut-il honnêtement s'en enorgueillir ?
(Re)lire : • Emploi salarié : une «vigueur» mensongère • Peut-on encore parler d’«emplois» ?
Sur les 321.000 entreprises nées en 2007, 87% n'ont généré qu'un seul poste : celui du créateur. D'une part, dans un contexte de chômage de masse et de sous-emploi, «l'envie d'entreprendre» n'est pas liée à la «confiance» mais à l'instinct de survie. Le nombre grandissant de chômeurs créateurs le prouve, l'INSEE et les économistes le confirment. D'autre part, Nicolas Sarkozy s'est bien gardé de signaler un autre «record» : en 2007, les défaillances d'entreprises (redressements ou liquidations judiciaires) ont augmenté de 5%.
(Re)lire : • Création d'entreprise : un «boom» en trompe-l'œil • Les défaillances d'entreprises sont reparties à la hausse en 2007
L'«embellie sur le front de l'emploi» n'est donc qu’un leurre. Derrière des chiffres bruts à l'apparence avantageuse se cache une réelle dégradation de l'emploi en France. Et tant qu'il faudra cacher cette vérité aux Français pour conserver le pouvoir, Messieurs Fillon et Sarkozy continueront à faire ce en quoi ils excellent : mentir !
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Commentaires
Malheureusement, ce nouveau taux est toujours accusé d'escamoter une grande partie des chômeurs.
Egalement, en octobre 2006, Nicolas Sarkozy a repris l'INSEE en main en nommant à sa tête un nouveau directeur général qui ne le contrariera pas… Répondre | Répondre avec citation |
C'est bizarre.
Pour chiffrer les "créations nettes d'emplois", on met dans le même sac TOUTES LES CATÉGORIES d'emplois, du pire au meilleur.
Mais pour chiffrer le chômage, on n'inclut que CERTAINES CATÉGORIES de chômeurs et non pas TOUS LES CHÔMEURS.
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Cela vous étonne ? Pourtant, chez nous c'est pareil (nos chiffres officiels excluent des millions de privés d'emploi, qu'ils soient trop jeunes, trop vieux, en «activité réduite», en CRP ou en formation, au RMI ou sans droits), et en Grande-Bretagne aussi (là-bas, c'est plus simple : 2,5 millions d’«invalides» qui perçoivent une «allocation d'incapacité» au travail sont escamotés).
Outre-Rhin, «en vertu d'un certain nombre de règles statistiques» comme la non comptabilisatio n des chômeurs de plus de 58 ans, plus de 3 millions de personnes sont au chômage et vivent de subsides de l'Etat sans pour autant figurer dans les statistiques du chômage, avoue le ministère de l'Emploi allemand. Ce qui double pratiquement le chiffre officiel (3,78 millions). «Ce n'est pas nouveau et dans tous les pays il y a des mécanismes de ce genre», avoue un porte parole du ministère qui, contrairement au nôtre, a le mérite de ne pas pratiquer le déni de réalité. Répondre | Répondre avec citation |
Bien qu'on claironne partout que le chômage est tombé à 7,5% fin 2007, le taux moyen pour l'année dernière reste à 8% de la population active en métropole et à 8,3% avec les DOM.
Il était à 8,8% en 2006. Répondre | Répondre avec citation |
Un modo pourrait-il me dire ce qui a motivé la suppression de mon commentaire ?
Est-ce les termes employés, le lien mentionné… ?
Merci. Répondre | Répondre avec citation |
Pas de problème pour s'exprimer ici si l'on a quelque chose de constructif à dire. Nous souhaitons qu'Actuchomage soit autre chose qu'un vulgaire défouloir.
La rédaction Répondre | Répondre avec citation |
Cela fait par rapport au message en question à part certains des termes employés dont je reconnais moi même qu'ils étaient assez durs mais cependant à l'image du langage du président français qui se permet de traiter une personne de « pauvre con ».
Vous dites que le message n'apportait rien à la discussion, il me semblait pourtant avoir posté un lien qui parlait de conflits sociaux durs en cours en Allemagne pays qui jusque alors se targuait d'avoir instauré un modèle de consensus social lui ayant permis d'éviter les grèves.
Ceci tout juste après que Sarkosy ayant rencontré Merkel et ait déclaré que le modèle allemand fonctionnait si bien que l'on allait « tout faire pareil en France » (sic).
Alors que l'on me reproche les termes employés, d'accord mais qu'il n'y avait rien de constructif… Je pense plutôt que la vrai raison est le site qui hébergeait le rétrolien !
Que je me permet de reposter ici :
http://endehors.org/news/allemagne-des-greves-en-serie-font-sonner-le-glas-de-la-paix-sociale
La dignité est dans la lutte, pas dans l'issue du combat.
PIERRE BILLON
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Fin janvier, on comptait 1,07 million de personnes dans ce cas : ces salaries travaillent mais insuffisamment, et se considèrent comme chômeurs. Ils cherchent donc un véritable job et sont inscrits à l'ANPE. Pourtant, 58% d'entre eux sont exclus de la statistique officielle commentée chaque mois. Il s'agit des 626.000 chômeurs en activité réduite de plus de 78 heures par mois (soit plus de 17,3 heures par semaine). Leur nombre a fortement progressé à la fin des années 1990. Depuis, il n'a jamais vraiment baissé. Pis, depuis un an, il a augmenté de près de 2% dans un contexte de baisse officielle du chômage (- 8,4% sur douze mois, à 1,91 million pour la statistique affichée par le gouvernement). Une réalité qui alimente le doute de l'opinion publique.
Pourtant, les créations d'emplois sont au plus haut depuis 2001 (298.000 jobs dans le privé en 2007). Le hic, c'est qu'à ce stade les statisticiens ne différencient pas les petits boulots des emplois à temps plein. La création d'un quart de temps au service d'une famille est comptée comme celle d'un job à 35 heures. «Cette tendance s'accentue avec la tertiarisation des emplois, souligne-t-on à l'INSEE. On en saura plus au printemps sur la montée du temps partiel en 2007.»
(Source : Challenges) Répondre | Répondre avec citation |
Le solde net d'emploi corrigé des variations saisonnières est positif à 3%. Il reste stable par rapport au précédent trimestre, et par rapport à la même période de l'année dernière.
Le nombre d'entreprises prévoyant une augmentation de leurs effectifs au cours du deuxième trimestre ne représente que 7% des employeurs interrogés (contre 9% au trimestre précédent et 10% à la même période l'année dernière), tandis que le nombre d'employeurs qui s'attendent à une réduction de leurs effectifs augmente légèrement et représente 4% du total (contre 3% au trimestre dernier).
Le solde net d'emploi est positif dans trois des cinq grandes régions françaises définie par Manpower. La région Est enregistre les prévisions d'emploi les plus optimistes avec un solde net positif de 8% pour le trimestre à venir, devant l'Ile-de-France (+5%) et la région Sud (+3%). Les régions Nord et Ouest affichent les perspectives les plus réservées avec des soldes nuls pour la période avril-juin.
Le solde net des perspectives d'emploi est positif dans neuf des dix secteurs étudiés en France. Les employeurs de la production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau sont les plus optimistes avec une prévision nette d'emploi de +12%, suivis par les employeurs du secteur des activités financières, de l'immobilier et des services (+7%). Les perspectives d'emploi les moins optimistes sont enregistrées dans le secteur du commerce qui affiche un solde négatif de 3%.
(Source : La Tribune) Répondre | Répondre avec citation |
Un total de 735.200 personnes occupaient un emploi intérimaire fin janvier 2008, soit une hausse de 4,8% par rapport au mois de décembre et de 6,6% sur un an, en données corrigées des variations saisonnières (CVS), a annoncé l'Unedic ce mercredi 12 mars. Cette forte hausse est confirmée également par les chiffres définitifs de décembre 2007 donnés par l'Unedic ce mercredi. A 701.800, en hausse de 5,4% en un an, ils sont supérieurs aux chiffres provisoires établis en janvier 2008.
Ces évolutions, qui révèlent une bonne santé de l'économie française, ne changent pas une constate. L'industrie reste le principal employeur d'intérimaires. Alors qu'elle ne représente que 20,8% de l'emploi salarié total, elle employait 46,8% des intérimaires fin janvier 2008, en hausse de 4,5% par rapport à décembre 2007. Cette hausse se note d'abord dans les industries extractives où la progression est de 6,9%.
Mais la hausse la plus forte se constate dans le tertiaire, avec 5,4%. Cette hausse, continue depuis plusieurs mois, suggère que le secteur des services rapproche son modèle social de celui de l'industrie. Le secteur de la construction est aussi en hausse de 4,2% en un mois.
En un an, le nombre d'intérimaires progresse aussi fortement. Tous les secteurs sont concernés, notamment l'agriculture, sylviculture, pêche (+37,6%), les activités immobilières (+27,7%) et la fabrication de matériel de transport (+26,9%). Seules exceptions, l'information et communication (-1,9%), les équipements électriques, électroniques, informatiques (-3,3%), la cokéfaction et le raffinage (-29,5%).
De même, toutes les catégories socioprofession nelles ont enregistré une hausse des intérimaires sur un an. Elle atteint 8,8% pour les employés, 8,2% pour les ouvriers non qualifiés, 5,5% pour les ouvriers qualifiés et 1,3% pour les cadres et professions intermédiaires. Mais environ quatre emplois intérimaires sur cinq concernent toujours des ouvriers.
(Source : La Tribune) Répondre | Répondre avec citation |
Le nombre de salariés travaillant en CDD est passé de 10 à 32 millions entre 2001 et 2006.
Aujourd'hui, 70% des embauches se font en CDD.
Il est clair qu'aujourd'hui la majorité des emplois détruits sont les CDI à temps plein et correctement payés, tandis que les nouveaux emplois sont majoritairement précaires et mal payés. Répondre | Répondre avec citation |