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Une fois de plus, Martin Hirsch met en avant son projet qui sera essentiellement profitable aux employeurs - puisqu'il encourage le travail en miettes à grands coups d'allègements de charges, dédouanant ainsi les entreprises de leurs responsabilités - et aux statistiques officielles - car, à quelques euros près, le revenu du "bénéficiaire" du RSA dépassera légèrement le seuil de pauvreté sans pour cela le sortir durablement de la précarité et du paupérisme.
L'argent de l'Epim, caisse antigrève de l'UIMM qui a servi depuis 1972 à déjouer les luttes de ses travailleurs, devrait plutôt servir à revaloriser leurs salaires. Et l'argent public, distribué à foison (32 milliards d'euros d'exonérations de cotisations en 2008, 28 milliards en 2007…) au nom d'une politique "en faveur de l'emploi", ne devrait pas servir à "aider" les entreprises qui brident leurs rémunérations autour du Smic et entretiennent le sous-emploi précaire. Mais cela, Martin Hirsch fait mine de ne pas le mesurer. Piètre caution sociale du discours sarkozyste, l'ancien président d'Emmaüs persiste à véhiculer l'idéologie misérabiliste du «toujours mieux que rien» : ainsi, son «incitation au travail» s'accommode des pires reculs sociaux qu'il tente, par le biais du RSA, de rendre acceptables. En cela, son projet est une escroquerie intellectuelle et ses propos faussement provocateurs tenus dans Le Figaro sont une imposture.
=> Finalement, le président de la fédération de la métallurgie a rejeté la proposition de Martin Hirsch d'utiliser la cagnotte de l'UIMM pour financer des projets sociaux : «Martin Hirsch m'a effectivement écrit. Mais l'emploi de nos réserves relève de nos instances», a déclaré M. Saint-Geours dans Le Figaro du mardi 18 mars. Du chiqué, tout ça !
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Commentaires
• Le petit «livre vert» de Martin Hirsch
• La France, abonnée au Smic
• Emploi : 1 à 3,5 millions d’exclus
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ça, ça reste à démontrer, et moi je dis que c'est un leurre et que l'argent était voué à aider les politiques dans leurs différentes campagnes électives et aussi à acheter des députés à l'assemblée pour modifier à la convenance du patronat certaines lois!!!
Quand à M.Hirsh, il s'est fait embobiner, comme d'autres qui se dis…aient de "gauche" !!!
Il ne va servir que de faire valoir à Sarkozy et les siens pour exploiter un peu plus l'homme!!!
Qu'on mette fin une bonne fois pour toutes, à toutes ces aides, allègements accordés aux patrons et que l'on revienne au CDI ou même au CDD, mais surveillé dans le temps, car combien de milliards sont engloutis et finissent dans la poche des patrons, sans jamais apporté un mieux à l'employé, qui lui va continuer à vivre sous le seuil de pauvreté en tirant la langue chaque fin de mois !!!
Oui M.Hirsh, car ce n'est pas avec votre RSA et ses 700€ que l'on peut vivre dignement…essayez donc vous!!! Répondre | Répondre avec citation |
fausse candeur, imposture ?
oui cela y ressemble mais je viens de découvrir que ce n'est qu'écran de fumée.
selon le site localtis :
L'Inspection des finances préconise un RSA unifié et servi par un guichet unique
publié le 17 mars 2008
Le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Emploi rend public un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) sur la future mise en place du revenu de solidarité active (RSA). Commandé en novembre dernier par Christine Lagarde, Eric Woerth et Martin Hirsch, le rapport a été remis aux ministres en décembre. Ce délai très court n'a pas permis aux auteurs d'approfondir certains scénarios.
Le rapport apporte néanmoins des éclairages intéressants et fournit des éléments de réponse aux principales questions posées par les ministres : nature et pilotage du dispositif et possibilité de solutions alternatives au versement du RSA sous la forme d'une prestation (crédit d'impôt et/ou crédit des prestations sociales).
Le rapport en question :
http://www.minefe.gouv.fr/themes/emploi/rsa/rapport_rsa_200712.pdf
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Il se réfugie simplement dans la logique "caritative" véhiculée par les différentes religions et par leurs émanations plus ou moins "laïques" que sont Emmmaüs et autres sectes, dont la parenté avec l'idéologie des nobles dames du "Bazar de la Charité", stigmatisées par Léon Bloy lors d'un incendie "rédempteur", est patente .
Les pauvres, les chômeurs, les laissés pour compte de la société libérale "avancée" exigent la justice, ou au moins, car ils ne sont pas totalement inconscients, une démarche qui vise à leur redonner une "place de droit" dans notre société .
Ce droit leur est acquis au nom des principes énoncés par la République et qui figurent encore sous la mousse qui recouvre le fronton de bien des mairies, mais aussi simplement parce que leur situation résulte directement des choix politiques et économiques décidés en leur nom par des "responsables" qui se cachent derrière la "force majeure" pour ne rien assumer de leurs actes .
Cette responsabilité peut être "sans faute" , elle n'en est pas moins porteuse de droit à dédommagement, à prise en charge sociale collective .
Ce que nous propose M.H. ce n'est pas la justice républicaine, c'est une charité "laïque" qui vise à débarasser les riches de leur trop plein au profit des pauvres (c'est la logique des 640 millions de surplus, réclamés et…non accordés) voire , parfois, à aller un peu plus loin en expliquant aux croyants qu'ils s'achètent ainsi les places dans leurs paradis respectifs, et, aux autres, que donner un peu, de temps en temps, ça facilite la digestion et ça apaise le sommeil .
A ce titre comme responsable politique et comme citoyen Martin Hirsch est simplement un IMPOSTEUR . Répondre | Répondre avec citation |
"Aujourd'hui, l'Etat doit décider ou non s'il mettra ou non le paquet pour aller jusqu'au bout en 2009. Depuis trois ans que je défends le RSA, je n'ai jamais prétendu que l'on pouvait faire une réforme de si grande ampleur avec des clopinettes", déclare Martin Hirsch. L'ancien président d'Emmaüs France estime que "le scénario est compris entre 2 et 3 milliards d'euros".
"Je mets toute mon énergie pour convaincre. (…) J'ai mis sur la table tout un panier de financements possibles. On doit pouvoir les trouver sans accroître les déficits. On peut dire qu'on ne veut pas le faire, on ne peut pas, en revanche, nous opposer que c'est impossible", poursuit le Haut commissaire. "Je sens que nous sommes sur la ligne de crête : quand se font jour les tentations de refermer le couvercle sur les allocataires de minima sociaux et les travailleurs pauvres, il faut basculer sur le bon versant, là où la réalisation du RSA deviendrait certaine", s'inquiète Martin Hirsch.
Expérimenté dans 26 départements au 1er février, le RSA, doit permettre à "près d'un million de personnes" à terme de passer au dessus du seuil de pauvreté, selon Martin Hirsch. Il doit être mis en place sur toute la France en 2009.
(Source : Les Echos) Répondre | Répondre avec citation |
L'excellente analyse de Jacques Rigaudiat : Le RSA, une solution ou un problème ? Répondre | Répondre avec citation |
(…) La finalité initiale du RSA, lorsque l'idée a été avancée, était de lutter contre la pauvreté laborieuse en accordant un complément social à tous ceux - de l'ordre d'un million et demi de personnes - qui, tout en travaillant, ne gagnent pas assez pour que le revenu de leur ménage soit au-dessus du seuil de pauvreté. Le "livre vert" précise les choses : d'un montant maximal de 400 € mensuel pour une personne seule, ce complément social se réduirait de 0,30 ou 0,40 € (le chiffre final n'est pas encore fixé) par euro gagné. Ainsi, une personne seule qui aurait un "petit boulot" lui rapportant 450 € par mois disposerait d'un complément social égal à 400 € diminués de 30% ou 40% de son revenu d'activité, soit 220 à 265 € rajoutés par mois, ce qui lui permettrait de mettre un peu de margarine dans ses épinards. Le financement sera assuré partiellement par le recentrage de l'actuelle prime pour l'emploi, ce qui n'est pas pour me déplaire puisque près de la moitié de celle-ci était versée à des personnes gagnant plus de 1,3 fois le Smic. Si ce projet se concrétise, à défaut d'éradiquer la pauvreté laborieuse, il devrait permettre de la réduire sensiblement et nul ne s'en plaindra.
Pourtant, le projet actuel ne me fait pas hurler d'enthousiasme. Car il s'accompagne d'une autre réforme : les trois minima sociaux destinés aux personnes d'âge actif - RMI, allocation de solidarité spécifique (ASS) et allocation de parent isolé (API) - devraient à terme fusionner pour être remplacés par le RSA. Lequel deviendrait donc l'aide sociale unique ciblée sur les personnes en difficulté, qu'elles soient ou non en emploi. Cette simplification est une bonne chose et elle contribuera, on l'espère, à réduire la stigmatisation et la trop fréquente mise à l'écart dont étaient l'objet les allocataires du RMI. Mais, du coup, le RSA est présenté dans le livre vert - et ailleurs - non plus comme un complément de revenu destiné aux travailleurs pauvres, mais comme une façon d'inciter les allocataires de minima sociaux à revenir à l'emploi. Ce que confirme Martin Hirsch lui-même dans un entretien au Figaro du 17 mars 2008 : "Le RSA est d'abord conçu pour organiser le retour vers l'emploi de catégories de la population exclues du marché du travail."
Comme si ce retour à l'emploi dépendait d'une carotte financière ! Certes, il est prévu dans le livre vert un accompagnement renforcé pour les personnes en difficulté, des aides renforcées pour assurer, par exemple, la mobilité ou la garde des enfants, qui sont des freins bien plus puissants pour expliquer l'absence d'emploi que la seule motivation financière. Et je suis convaincu que l'emploi vaut mieux que l'aide sociale pour assurer l'autonomie des personnes. Mais on voit ce qui se dessine en creux : ceux qui refuseraient l'emploi proposé pourraient être sanctionnés et, outre le risque de voir alors se multiplier les mauvais emplois, on serait bien proche alors de ce que les Américains appellent le "workfare" : ou tu bosses, ou on diminue ton allocation.
Que Martin Hirsch ait été obligé d'habiller ainsi le RSA pour vendre l'idée d'une aide aux travailleurs pauvres à une majorité toujours tentée de voir dans l'aide sociale une prime à la fainéantise, c'est possible. Mais il va falloir user d'une vigilance forte pour qu'une bonne idée ne se transforme pas en politique désastreuse, visant à punir les pauvres sous prétexte de les aider. Répondre | Répondre avec citation |