Selon le baromètre mensuel de confiance réalisé par CSA pour Le Parisien/ Aujourd'hui en France et la chaîne i>Télé, Nicolas Sarkozy n'en finit pas de sombrer avec 36% d'opinions favorables (selon le baromètre TNS-Sofres pour Le Figaro Magazine à paraître samedi, il est même descendu à 33%). Visiblement la libération d'Ingrid Bétancourt, médiatisée ad nauseam, ne lui profite pas. Que voulez-vous, les temps sont durs pour tout le monde et «le petit père des people» n'y échappe pas, battant tous les records d'impopularité — que ce soit en France, en Europe ou en Chine... On se demande s'il remontera un jour d'ici 2012.
Mais revenons au baromètre CSA. Dans le détail, dévoile Le Parisien, ce sont les salariés du secteur public (78% de mécontents), les employés (72%), les cadres et professions libérales (71%), les 35-49 ans (69%) et les femmes (67%) qui sont les plus sévères : ça en fait, du monde ! Alors, en guise de maigre consolation, l'institut de sondage avance que le président obtient ses meilleurs scores chez les retraités (où 46% lui feraient encore confiance), les chômeurs (43%) et les femmes au foyer (42%) soit… des «oisifs».
Peut-on croire à de telles allégations ?
Ne parlons pas des providentielles femmes au foyer qui suivent Les Feux de l'Amour sur TF1, puisque 67% des femmes en général semblent d'opinion contraire... Parlons d'abord des retraités. Si 75% des plus de 65 ans qui se sont déplacés aux urnes en mai 2007 ont largement contribué à mettre Nicolas Sarkozy sur son trône, s'ils approuvent à 71% «la mise en place de sanctions pour les personnes refusant deux offres d'emplois correspondant à leur qualification» — eux qui n'ont pas connu le chômage et bénéficié des Trente Glorieuses —, leur déception est grande depuis l'instauration des franchises médicales et la misérable revalorisation de 1,1% de leurs pensions au 1er janvier, même si un rattrapage de 0,8% est prévu en septembre. La carotte de 200 € versée en avril aux bénéficiaires du minimum vieillesse et sa majoration de 5% au 1er juillet justifierait-elle cette fidélité ?
Parlons maintenant de ces fainéants de chômeurs qui auraient, à 75%, plutôt voté pour Ségolène Royal. Avec 2,5% de revalorisation de leur indemnisation Assedic (seulement 1,6% pour ceux qui sont aux minima sociaux) et le projet de loi sur leurs «droits et devoirs» qui plane comme une menace au-dessus de leurs têtes, ils seraient assez bêtes pour aimer ce président qui ne loupe jamais une occasion de les stigmatiser, même à grands renforts de mensonges ? S'il est probable que certains fassent encore preuve de masochisme, on a vraiment du mal à y croire, d'autant plus que les privés d'emploi sont, par excellence, la cible favorite des manipulations statistiques : une de plus ? Quant à l'intéressé, grand fan des sondages qui ont contribué à son avènement puis désormais à sa chute, il doit vraiment avoir les boules de ne plus plaire qu'à une population qu'il méprise ardemment.
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