Organisée pour prendre les devants afin de couper l’herbe sous les pieds aux adversaires de son Revenu de solidarité active, cette conférence consistera à «dégager les grandes lignes de convergence» entre parlementaires, syndicalistes, associatifs et élus locaux sur un texte qui finalisera les derniers «choix à faire». L'objectif étant que le projet de loi ne subisse trop de modifications lors de son examen par le Parlement, à l'automne.
Prêt à toutes les concessions pour défendre son bébé, aussi mort-né soit-il, et passer ainsi à la postérité, le Haut-commissaire aux Solidarités actives a déjà transigé sur la question de la prime pour l’emploi (PPE), versée à 9 millions de salariés modestes ou pauvres pour un coût annuel de 4,5 milliards d’euros, et qui sera «recentrée» sur les publics les plus défavorisés. La manœuvre consiste, d'une part, à baisser le plafond de ressources des couples de 2,8 à 2,2 fois le Smic et, d'autre part, à «raboter légèrement» son barème pour tous les autres. Une économie consentie de 400 millions à 1 milliard d’euros afin de financer un RSA jugé trop cher par la droite gouvernementale...
Martin Hirsch veut convaincre, peu en importe le prix
Effectivement, selon le «document de cadrage» qu'il propose, le RSA sera financé à hauteur de 1 à 1,5 milliard d'euros par «des crédits nouveaux» (comprenez : la généreuse contribution de l'Etat) tandis que 7,5 milliards feront appel aux dispositifs auxquels le RSA doit se substituer — Revenu minimum d'insertion (5,7 milliards) et Allocation de parent isolé (1,1 milliard). Pour colmater, d'autres arbitrages seront forcément nécessaires : par exemple, la remise en question de «l'automaticité des droits connexes» — exonération de la taxe d’habitation et de la redevance audiovisuelle, CMU, allocation logement… — pour ses bénéficiaires, ainsi que la suppression définitive de la prime de Noël versée notamment aux RMIstes et aux chômeurs à l'ASS — soit 1,5 million de personnes — pour un coût total de 370 millions d'euros : lire en commentaire…
Ce sont donc bel est bien les plus modestes et les pauvres qui assumeront la majeure partie du financement du RSA, comme l'avait prévu l'économiste Jean Gadrey.
Et l'Etat s'en tire à bon compte, lui qui préfère vider ses caisses pour donner aux riches («paquet fiscal», «bouclier fiscal» et autres «niches», communication gouvernementale et train de vie de l'Elysée…), estimant que la solidarité nationale ne doit pas surtout impliquer les nantis. Avec l'active complicité d'un Haut commissaire qui ne lutte pas contre la pauvreté mais la gère avec un zèle et une obstination qui ressemblent à de l'aveuglement.
Articles les plus récents :
- 11/07/2008 13:08 - PPDA, le chômeur heureux
- 11/07/2008 11:56 - Le chômage baisse
- 10/07/2008 16:06 - Sarkozy va remonter dans les sondages
- 10/07/2008 14:15 - Recettes de l'Etat : Woerth accuse un «trou» de 3 à 5 milliards d’€
- 09/07/2008 22:56 - La «révolution tranquille» de François Fillon
Articles les plus anciens :
- 07/07/2008 20:12 - La défunte DRE bénéficiait aux ouvriers et employés
- 07/07/2008 16:27 - La convention Unedic 2009-2011 prend du retard
- 07/07/2008 11:57 - Les chômeurs lésés par la «prime à la mobilité» en Une du Parisien
- 05/07/2008 14:59 - Désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit !
- 05/07/2008 09:46 - La Poste S.A.