Au cœur des débats, un sujet clef : l'offre de services du nouvel opérateur. Dans un document transmis préalablement, la direction de "France Emploi" (actuel nom de code du futur organisme) a avancé ses pistes pour procéder à «un saut qualitatif» afin d’«accélérer le retour à l'emploi». Elle souhaite généraliser, début 2009, la mise en contact de chaque chômeur avec un «référent unique», développer les parcours personnalisés (selon le degré d'éloignement de l'emploi), instaurer un suivi mensuel dès le premier mois pour les moins de 25 ans, etc : Lire ici...
«Il manque un état des lieux»
Mais, pour les syndicats, la direction, qui vise de premiers résultats dès le premier semestre 2009, «va trop vite en besogne». «Il manque un état des lieux. On nous propose une offre de services définie en fonction des moyens disponibles, alors qu'il faudrait prendre le temps de la bâtir en fonction des besoins des demandeurs d'emploi», explique la CGC. La CFTC préconise de lancer de «vraies évaluations» des dispositifs déjà en place (recours aux cabinets privés de placement, suivi personnalisé…) et des causes du chômage.
La démarche irrite d'autant plus les syndicats qu'ils estiment que, dans ses propositions, le gouvernement empiète sur les prérogatives des partenaires sociaux. «Les négociations sur la formation professionnelle et sur l'assurance-chômage n'ont même pas débuté, et on nous présente des mesures sur la formation des chômeurs et le redéploiement des aides», dénonce la CGT. Les syndicats craignent aussi un manque de moyens et un recours accru au privé. «Il faut prendre en compte l'élargissement des publics suivis, comme les bénéficiaires du RSA et les jeunes non qualifiés. Il faudra des moyens adéquats», insiste la CFDT.
Ce débat survient alors que les choix du nouveau nom et du nouveau logo du futur service de l'emploi, qui devaient être dévoilés hier, ont été reportés. Le gouvernement s'est rendu compte in extremis qu'au moins un des noms en lice était peut-être déjà utilisé ou déposé et présentait donc des «incertitudes juridiques».
(Source : Les Echos)
NDLR : Comme pour les lois qu'on empile les unes sur les autres sans même contrôler leur utilité, leur impact et leur coût, comme pour le RSA qu'on met en œuvre sur un mauvais postulat et sans l'évaluer sérieusement, ce gouvernement — tel un chien qui marque son territoire en pissant à tous les coins de rue — fait montre de précipitation (car il faut absolument faire croire qu'on agit), d'incompétence (à l'instar de la vérification des droits sur le nom et logo de la future entité) et d'inconvenance (il empiète sur le rôle des autres et bafoue le dialogue social). Une honte, au prix où ses membres sont rémunérés par le contribuable.
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