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L'Unedic se prend pour une banque

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Le régime d'assurance chômage a décidé de donner un «coup de pouce aux PME» qui lui sont affiliées afin de soulager leur trésorerie en cette période de crise financière. La disposition, qualifiée d’«exceptionnelle», consiste à reporter l'appel de cotisations de deux mois (du 15 octobre au 15 décembre) pour 1,3 million d'entreprises de moins de 10 salariés et d'un mois (du 15 octobre au 15 novembre) pour 236.000 entreprises de 10 à 50 salariés.

«Les chiffrages qui remontent des Assedic nous préoccupent, c'est brutal.» Le vice-président de la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) Jean-François Veysset, dont l'organisation est l'un des gestionnaires de l'Unedic, tire la sonnette d'alarme sur la remontée du chômage, sans donner de précisions chiffrées : «Nombre de gens viennent indiquer qu'ils ont perdu ou vont perdre leur emploi. Tout confirme que nous allons faire face à un retournement de l'emploi avec une fin d'année 2008 problématique et une année 2009 où nous allons devoir maîtriser ces destructions». L'ampleur des effets de la crise entraîne un «besoin de vérification» qui «pourrait être à l'origine de quelques décalages dans la négociation sur l'assurance chômage», prévient-il.

Et si l'ampleur du mouvement de hausse reste à préciser, dans le détail, «certains secteurs nous mettaient en alerte depuis juin, précise Jean-François Veysset. «C'est parti de ceux qui sont les plus utilisateurs d'intérim, puis des secteurs comme l'hôtellerie-restauration [qui] ont connu de moindres difficultés de recrutement. Ensuite, les activités saisonnières estivales ont fait part de pertes d'activité interpellantes. Désormais, l'immobilier stagne ou commence à régresser.»

Les chiffres du chômage ont déjà connu une inversion de la tendance : en août, 41.300 chômeurs supplémentaires de catégorie 1 étaient inscrits à l'ANPE. Du coup, l'Unedic va être confronté à «des perspectives de croissance amoindries, voire à une récession, ce qui aura des conséquences sur l'emploi, les rentrées de cotisations et l'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi auxquels on va verser des allocations sur la base de salaires ayant progressé. (...) Tout ceci est à paramétrer». Un paramétrage qui pourrait susciter des divergences lors des négociations sur l'assurance chômage qui doivent débuter mercredi.

12 millions d'euros pour venir en aide aux petites entreprises

Interrogé sur l'opportunité d'une baisse des cotisations chômage pour augmenter d'autant les cotisations retraite, comme le souhaite le gouvernement, Jean-François Veysset juge donc «imprudent de prendre une décision sur les cotisations alors qu'on manque de lisibilité sur l'évolution de l'emploi».

La polémique commence alors que l'Unedic vient d'accorder un délai aux PME pour verser leurs cotisations chômage afin de les aider à affronter la crise financière. Une mesure acceptée par la plupart des syndicats mais décriée par la CGT, qui estime cette résolution «unilatérale», «à l'effet réel aléatoire» et qui «fragilise une fois de plus l'assurance chômage». Contacté par Le Point.fr, Éric Aubin, administrateur CGT de l'Unedic, assure que la direction de l'organisme joue avec l'argent destiné aux chômeurs de façon irresponsable. Il fustige une disposition qui consiste à faire jouer à l'assurance chômage un «rôle de substitution aux banques», l'obligeant à «recourir à un crédit de 1,5 milliard d’€ pour pallier le manque de rentrées de cotisations, dont les intérêts liés aux prêts pourraient atteindre 12 millions d'euros». Selon lui, le régime d'assurance chômage n'a pas à «supporter» de tels «frais financiers». De plus, pointe-t-il, «les cotisations continueront d'être payées par les salariés [alors que] les entreprises s'en serviront pour leur propre trésorerie».

Réponse du président de l'Unedic, Geoffroy Roux de Bézieux : l'assurance chômage a une «situation financière lui permettant d'emprunter à des taux qui ne sont pas très élevés». Ce «coup de pouce aux PME» coûterait «au maximum» 12 millions d'euros, une somme qu'il juge «assez faible au regard des enjeux»...

(Source : Le Point)

NDLR : Selon Le Figaro, Geoffroy Roux de Bézieux est à l'origine de cette décision inédite. C'est parce que sa banque lui a refusé, il y a quelques semaines, un prêt pour son entreprise que le président de l'Unedic, également président de Virgin mobile France, a pris conscience des conséquences de la crise financière pour les PME...

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Mis à jour ( Samedi, 11 Octobre 2008 11:29 )  

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