Depuis des semaines, il se lamente sur tous les plateaux télé. PPDA aurait-il perdu une partie de sa dignité ?
C'est la crise ! Alors que la Bourse accélère sa chute, alors que le chômage a connu en août sa plus forte progression mensuelle depuis quinze ans et que 7,1 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté dans l'Hexagone [1], les Français se serrent les coudes, la ceinture, et tentent de rester dignes face à l'adversité. Tous ? Pas tout à fait. Depuis plusieurs semaines, un drôle d'animal blessé s'agite dans la sphère médiatique pour évoquer son récent licenciement, ses malheurs et son triste sort. Son nom ? Patrick Poivre d'Arvor.
Impossible de passer à côté de ses états d'âme. Rien que le week-end dernier, pauvre Patrick était l'invité de sept émissions (oui, oui, sept !) dans lesquelles il revenait en détail sur les conditions de son éviction «brutale et inélégante» de TF1. Tous, de Michel Denisot à Pierre Mènes (le monsieur 100% Foot de M6), ont écouté religieusement les plaintes de pauvre Patrick. Pensez donc, un homme qui a passé plus de vingt ans au 20 heures, on le respecte et on lui donne la parole.
En tous cas on en parle davantage, par exemple, que le sort de la vingtaine d'ouvriers de l'usine Ugimag de Saint-Pierre-d'Allevard, en Isère, licenciés du jour au lendemain (après plus de vingt-cinq ans d'ancienneté pour certains) pour «raison économique». Vous n'en aviez pas entendu parler ? Normal, c'est pauvre Patrick qui symbolise désormais la crise du chômage...
Heureusement, dans sa grande détresse, le poète de Trégastel affirme qu'Arte lui aurait tendu la main. Certes, cela ne remplacera jamais son JT perdu, mais dans la précarité, faut bien se débrouiller, pas vrai ? En revanche, question argent et les supposés 4,5 millions d'euros d'indemnités de départ virés sur son compte courant, pauvre Patrick se montre beaucoup moins bavard. Etonnant de la part d'un homme d'ordinaire si doué et si précis pour commenter (à la virgule près) les chiffres, surtout quand il s'agit des audiences en baisse de sa consœur Laurence Ferrari. De toutes façons, pauvre Patrick a la parade pour les questions embarrassantes : il admet volontiers que parler d'argent à la télévision est indécent pour ceux qui la regardent. Ou, quand la liberté des uns s'arrête là où commence l'hypocrisie d'un autre... Allez, à Dieu vat !
NDLR : [1] En réalité, c'est 7,9 millions soit 13,2% de la population selon les chiffres de 2006 : ça a certainement empiré depuis...
A lire ou relire notre article du 11 Juillet dernier => PPDA, le chômeur heureux
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