
Ce vote en seconde lecture, qui nécessitait une majorité qualifiée de 393 députés à Strasbourg, laisse augurer d'une procédure de conciliation très aléatoire avec le Conseil des ministres de l'Union européenne. Il torpille l'accord sur la révision de la directive de 1993 auquel étaient difficilement parvenus les Vingt-Sept le 10 juin dernier sous présidence slovène. L'Espagne et la Grèce avaient voté contre tandis que la Belgique, Chypre, Malte, le Portugal et la Hongrie s'étaient abstenus. La France, jusqu'alors favorable à la suppression de la dérogation mais elle-même engagée, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, dans une démarche d'allongement de la durée du temps de travail, s'était ralliée au compromis, privant les opposants d'une minorité de blocage.
L'accord, tout en réaffirmant la limitation de la durée du travail à 48 heures hebdomadaires en moyenne trimestrielle ou annuelle, maintenait la possibilité de dérogation en fixant un plafond à 60 voire 65 heures à certaines conditions.
(...) Le rejet de la position du Conseil a été rendu possible à Strasbourg grâce aux voix d'une partie importante de la droite, qui a refusé une extension du temps de travail au nom du respect de la vie familiale et du refus du dumping social.
«C'est la première fois que l'Europe ferait un pas en arrière dans le domaine social», s'était inquiété John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats. Mardi à Strasbourg, plusieurs milliers de salariés avaient manifesté à l'appel de la CES pour inviter le Parlement à limiter strictement le temps de travail. «C'est une grande victoire pour l'Europe sociale», s'est réjoui le négociateur du Parlement européen, le socialiste espagnol Alejandro Cercas. Selon lui, les eurodéputés ont «entendu les médecins, les syndicats et les travailleurs dont la santé et la sécurité étaient menacées».
(Source : L'Express)
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