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Accueil Social, économie et politique Fermiers urbains : quand la rouille vire au vert

Fermiers urbains : quand la rouille vire au vert

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Detroit, ex capitale mondiale de l'automobile, est désertée. Mais la nature a horreur du vide et ceux qui sont restés — essentiellement des chômeurs et des pauvres — ont trouvé un moyen exemplaire de subsister. Dans un monde qui tourne à l'envers, le bon sens peut reprendre le dessus, et c'est heureux.

Fondée en 1701 par un Français, berceau de l'automobile américaine depuis 1896 grâce à Henry Ford puis fief de General Motors et de Chrysler, Detroit (Michigan) était familièrement appelée The Motor City ou Motown. En 1950, elle comptait 1,8 million d'habitants.

Dépecée par les frasques du libéralisme économique qui, en un demi-siècle, a anéanti toute sa sphère productive, elle est devenue The Shrinking City (la ville qui rétrécit), tel un Ground Zero programmé et patiemment atteint. Ravagée par le chômage, y résidaient en 2007 environ 900.000 personnes. Aujourd'hui, depuis la crise des subprimes, quelque 700.000 : notamment les plus pauvres, les plus déshérités. Entre expropriations, ruine et désertion, 35% de son territoire municipal est désormais inhabité et Detroit dispose de plus de 100 km2 de terrains libres, soit l'équivalent de San Francisco... Une vaste friche que les survivants de cette "Nouvelle-Orléans sans Katrina" se sont naturellement appropriée pour ne pas crever de faim.

De la survie à l'autosuffisance

Symbole de la décadence du système capitaliste, à l'instar d'autres villes comme Londres où des jardins communautaires ont fleuri sur les terrains vagues abandonnés par les spéculateurs, Detroit nous montre l'exemple. Progressivement, en marge du modèle dominant, ses laissés-pour-compte reprennent le contrôle de leurs propres vies, et c'est remarquable.

L'agriculture urbaine ou urban farming, pratiquée par des défenseurs de la nourriture saine et bio ou par des militants de la cause noire qui veulent rompre la dépendance de la communauté Africaine-Américaine à la malbouffe industrielle, fournit durant la saison jusqu'à 15% des besoins en fruits et légumes de la ville, offrant ainsi un espoir aux dizaines de milliers de chômeurs qui se pressent dans les soupes populaires.

Je vous invite à regarder ce reportage de 23 minutes sur Arte-videos : une initiative pleine de bon sens et franchement enthousiasmante. Bref, un modèle du passé qui, du présent failli, fait table rase, et nous montre l'avenir. Une organisation collective au service de l'humain, un salutaire retour aux fondamentaux.

CLIQUEZ ICI

Enfin, si le sujet vous interpelle, vous pouvez lire ce réjouissant reportage de Basta! qui raconte comment, tout autour du lac Michigan, des fermes urbaines reconvertissent avec succès des usines abandonnées.

Quand un système vicié nous asservit et nous étrangle, alors il faut faire les choses par nous-mêmes et en dehors de lui. Surtout, se prémunir avec force des rapaces de la finance qui rodent, sans cesse à l'affût du business. Ainsi finira-t-il un jour par s'effondrer ?

SH

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Mis à jour ( Samedi, 04 Février 2012 00:07 )  

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