Le patronat et les syndicats se sont retrouvés hier en fin d'après-midi au siège du Medef pour engager les discussions sur l'assurance chômage. Ce «tour de chauffe», selon un participant, a été l'occasion pour chacun de prendre date, en affirmant ses positions de principe, mais aussi au sens propre.
L'enjeu essentiel de la rencontre était de fixer un calendrier de réunions. Trois rendez-vous ont été pris : le 9 février, puis les 3 et 10 mars. La négociation doit aboutir avant le 31 mars, terme de l'actuelle convention d'assurance chômage.
D'ici là, les mêmes règles d'indemnisation s'appliqueront. Sauf dans deux cas : les chômeurs épuisant leurs droits pendant une formation (Afdef) et ceux qui, justifiant de toutes leurs annuités de cotisation mais trop jeunes pour partir en retraite, ont épuisé leurs droits depuis le 1er janvier.
Sur le premier point, le gouvernement est prêt à prendre en charge au moins partiellement le coût du prolongement du dispositif. Il n'a pas la même ouverture sur le second.
L'AER, un dispositif «coûteux»
La situation est la suivante : jusqu'au 31 décembre 2010, les chômeurs justifiant de plus de 40 ans de cotisation et sortant du régime pouvaient bénéficier de l'allocation équivalent retraite (AER) jusqu'à leurs 60 ans. D'un montant proche de 1.000 euros, le double des minima sociaux, elle est attribuée sans condition de ressources du ménage. Après l'avoir supprimée fin 2008, au motif de la crise, le gouvernement a prolongé le dispositif en 2009, puis en 2010.
A fin novembre, Pôle Emploi recensait 51.000 chômeurs en AER. La mesure n'a pas été renouvelée en 2011. Il est vrai que son coût est important : 480 millions d'euros en 2010; 297 millions en 2011 pour la seule poursuite de l'indemnisation du «stock» de bénéficiaires.
Le problème des chômeurs âgés ayant déjà assez cotisé risque pourtant de se poser avec de plus en plus d'acuité avec le relèvement de l'âge de la retraite à compter du 1er juillet. L'Unedic va déjà devoir augmenter l'âge maximal auquel elle indemnise les chômeurs ayant cotisé suffisamment pour faire valoir leurs droits à retraite de 60 ans à 62 ans. Le patronat est prêt à ouvrir le dossier et on voit mal les syndicats le refuser.
Le gouvernement sous pression
Reste le cas des exclus de l'assurance-chômage. Sur ce plan, le gouvernement estime avoir fait sa part d'effort : la réforme des retraites a prévu la prise en charge des bénéficiaires actuels de l'AER jusqu'au nouvel âge légal. Matignon a en revanche renvoyé aux partenaires sociaux le sujet des seniors qui verront leurs droits à indemnisation par l'Unedic s'arrêter cette année.
Du côté du patronat, on n'exclut pas d'ouvrir ce dossier à la fin de la négociation. Mais, du côté des syndicats, on estime qu'il relève de la seule responsabilité de l'Etat. Ils parient sur le fait que le gouvernement risque de se retrouver sous pression : il serait délicat pour lui que la réforme des retraites ait pour conséquence le basculement vers les minima sociaux de chômeurs âgés ayant tous leurs trimestres de cotisation. Un cas de figure qui risque de se multiplier du fait du nombre élevé de chômeurs de longue durée parmi les seniors.
(Source : Les Echos)
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