Le symbole est passé inaperçu, mais il est loin d'être anodin. Le 1er janvier, l'âge à partir duquel les chômeurs âgés indemnisés par Pôle Emploi sont "dispensés de recherche" a rejoint l'âge légal de la retraite. Il faut en effet désormais avoir passé les 60 ans, sauf pour les anciens bénéficiaires.
C'est la deuxième étape d'une réforme votée à l'été 2008 dans le cadre de la loi sur les «droits et devoirs des demandeurs d'emploi». Jusqu'à la fin de 2008, le butoir était fixé à 57 ans et demi. Il a déjà été relevé à 59 ans au 1er janvier 2009.
Cette mesure a provoqué une baisse importante du nombre de "DRE" : 351.950 chômeurs indemnisés étaient concernés en décembre 2008. Selon les derniers chiffres publiés hier par Pôle Emploi, ils n'étaient plus que 266.350 au 31 décembre : 136.700 indemnisés par l'Unedic (-18,3% sur un an), 82.800 bénéficiaires de l'allocation spécifique de solidarité (-16,9%) et 46.850 bénéficiaires de l'allocation équivalent retraite (-18,3%). En deux ans, leur nombre a baissé au total de 25% alors que le chômage flambait.
Suppression définitive en 2012
Là n'est en effet pas le moindre des paradoxes : la crise a rendu la réforme indolore. Certes, un chômeur qui atteint 59 ans doit désormais continuer à rendre des comptes à son conseiller et actualiser sa situation. Il fait d'ailleurs partie des publics prioritaires qui sont convoqués dans le mois qui suit leur inscription à Pôle Emploi s'il s'inscrit à cet âge-là. Mais dans un contexte de pénurie d'emplois, les exigences ne peuvent évidemment être que limitées, d'autant que, avec la progression du chômage, le nombre de demandeurs d'emploi suivis par chaque conseiller reste à un niveau très élevé.
La réforme a en tout cas clairement contribué à augmenter les chiffres du nombre de demandeurs d'emploi, surtout de catégorie A, l'indicateur le plus regardé. Elle n'est sans doute pas pour rien dans la hausse du nombre de seniors au chômage. Mais c'est 2012 qui sera sur ce plan l'année de tous les dangers pour l'exécutif. Car à ce moment-là la réforme de 2008, adoptée avant la crise, fera connaître ses pleins effets : est prévue la suppression définitive de la dispense de recherche au 1er janvier avec la disparition des articles du Code du travail y faisant référence.
Mais la loi de 2008, qui prévoit une clause de revoyure en juin, a précisé que «toute personne bénéficiant d'une dispense de la condition de recherche d'emploi avant le 1er janvier 2012 continue à en bénéficier» après. Les chômeurs qui seront encore concernés à la fin décembre 2011 ne viendront donc pas gonfler les statistiques du chômage à quatre mois de l'élection présidentielle.
(Source : Les Echos)
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