La répercussion de l'augmentation des cours des matières premières agricoles sur les prix de l'alimentation au cours des prochains mois est "inéluctable", a déclaré jeudi 27 janvier le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire sur la chaîne I-télé. "Nous essayons de contenir cette augmentation mais il y aura forcément une répercussion sur les prix de l'alimentation. Elle est inéluctable", a souligné le ministre.
La volatilité des cours des matières premières est "un problème pour tous les paysans, mais elle est un problème pour nous consommateurs", a-t-il rappelé en pronostiquant que les Français verront "dans les prochains mois le prix de la baguette de pain, des pâtes, de la farine, de l'huile, de tous les produits de première nécessité, de la viande, bien entendu augmenter".
M. Le Maire a fait valoir que cette volatilité faisait peser un grand danger sur toute la planète, confrontée à "un risque considérable d'émeutes de la faim, à nouveau cette année ou l'année prochaine", sachant que "les pays en développement ne peuvent pas payer le blé au prix auquel il est parvenu". Les ministres de l'agriculture du G20 se retrouveront en juin à Paris pour tenter de trouver des solutions à la volatilité des prix des denrées alimentaires, avait annoncé le ministre.
(Source : L'Expansion)
La politique de la Fed et la spéculation
Certains économistes estiment que la politique monétaire expansionniste de la Fed contribue largement à cette flambée. "La Banque centrale américaine a inondé le marché de liquidités avec l'injection annoncée en novembre de 600 milliards de dollars dans le circuit économique, rappelle Philippe de Vandière, analyste chez IG Markets. De fait, la stratégie de la Fed était de racheter des obligations d'Etat pour faire baisser leur rendement et détourner ainsi les banques des bons du Trésor pour les inciter à investir plutôt dans des prêts aux particuliers et aux entreprises". Or, les investisseurs se servent beaucoup de cet excès de liquidités pour investir dans des stocks physiques de matières premières ou des produits dérivés, ce qui fait monter leur prix.
Un fonds britannique a ainsi accaparé en juillet la quasi-totalité du cacao disponible à Londres, poussant les prix à un niveau record en 33 ans. "La spéculation peut représenter entre 20 et 40% des transactions sur les marchés agricoles", estime Gautier Le Molgat.
La spéculation joue ainsi un rôle croissant dans la hausse des prix, d'autant plus que se multiplient les véhicules d'investissement de types ETF (exchange traded funds) qui sont adossés à des stocks physiques, ce qui accroît la pression sur la demande. "Ces ETF existent déjà pour l'or, le pétrole, le blé et le cuivre", ajoute l'analyste d'IG Markets.
(Source : L'Expansion)
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