Dix euros par mois : c'est le montant du tarif social dans le mobile selon Bercy. Eric Besson, le ministre de l'Economie, et Frédéric Lefebvre, le secrétaire d'Etat à la Consommation, ont annoncé lundi la création d'un label «tarif social mobile» à destination des bénéficiaires du RSA, voire d'un public plus large. Il sera apposé «dans les six prochains mois», selon un communiqué.
L'année dernière, le taux de pénétration du mobile a atteint 83% de la population française. Il ne croît plus guère : il était déjà de 82% en 2009. Or, le mobile est devenu un objet essentiel de la vie quotidienne. Lorsque Pôle Emploi s'apprête à radier un allocataire, ce chômeur reçoit d'abord un SMS qui lui permet de régulariser rapidement sa situation le cas échéant. Ceux qui ne sont pas assez fortunés pour avoir un mobile sont donc défavorisés, y compris dans leur recherche d'emploi.
Lundi, une convention a été signée entre l'Etat et Orange, SFR et Bouygues Telecom, ainsi que les opérateurs mobiles virtuels Omea (Virgin), Transatel, Coriolis, Auchan, NRJ Mobile, Call In Europe (Zéro Forfait). Elle fixe un plancher de services pour 10 euros : la possibilité d'appeler 40 minutes et d'envoyer 40 SMS. Une offre «sociale» ne doit pas comporter d'engagement de durée, de frais d'activation de ligne ou de résiliation. S'il s'agit d'un forfait non-bloqué, l'opérateur doit envoyer un SMS dès que la facturation dépasse 10 euros dans le mois, et interrompre le service à partir de 15 euros (déblocage autorisé).
Gagner en souplesse
Des offres équivalentes existent déjà chez Orange et de SFR, mais pas encore chez Bouygues Telecom. Certaines sont même inférieures chez les opérateurs mobiles virtuels. «Chez Zéro Forfait, Prixtel, ou SIM+, vous pouvez déjà souscrire des offres encore moins chères», souligne Edouard Barreiro, chargé de mission à l'UFC-Que Choisir. Aux yeux de ce militant des droits des consommateurs, les prix proposés ne sont donc pas intéressants. Quant à l'absence de frais d'ouverture/fermeture de ligne, ou bien le blocage d'un compte lorsque la consommation dépasse de 50% le tarif de référence, «tous les consommateurs devraient y avoir droit».
La vraie innovation, celle qu'attend toujours l'association, serait de gagner en souplesse. En effet, si l'on cesse de payer son forfait mensuel, on perd son numéro de téléphone. Pas très pratique lorsque les revenus sont irréguliers, et particulièrement dangereux lorsque l'on est sans domicile fixe, avec pour seule adresse connue un «06». On peut certes acheter des cartes prépayées. Mais elles coûtent d'autant plus cher qu'elles se périment vite : la carte à 10 € expire en 15 jours, et celle à 5 € en une semaine... «Il faudrait un délai de validité de 2 ou 3 mois», estime Edouard Barreiro.
La vraie nouveauté cependant serait la création d'un tarif universel dans l'Internet fixe. Le projet est à l'étude, mais il butte sur le coût de la location de la boucle locale de France Télécom.
(Source : Les Echos)
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