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Accueil La revue de presse De la valeur des «activités non-marchandes»

De la valeur des «activités non-marchandes»

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On a la mauvaise habitude d'amalgamer "travail" et "emploi" alors que c'est ce dernier qu'on légitime dans le calcul des richesses. Or, le poids du travail non rémunéré dans l'économie correspondrait en moyenne à un tiers du PIB, selon une étude de l'OCDE. Et ce travail, aussi indispensable que méprisé, est essentiellement effectué par les femmes.

Voilà un nouvel appel à revoir les indicateurs de richesse. Publiée jeudi 3 mars, une étude de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques sur «le travail non rémunéré dans le monde», menée auprès de 25 pays membres et 3 pays émergents (Afrique du Sud, Chine et Inde), remet à son tour en cause le sacro-saint Produit Intérieur Brut. Elle reconnaît que les activités non marchandes constituent une part importante de l'activité économique, ignorée du PIB, et qu'il importe de les prendre en compte pour mesurer la richesse.

Veerle Miranda, auteur de l'étude et économiste à l'OCDE, propose une estimation de leur valeur. Car les chiffres sont impressionnants : «contributeur important au bien-être de la société», elles valent en moyenne un tiers du PIB. Jusqu'à 53% au Portugal !

L'OCDE se joint ainsi aux recommandations de la commission Stiglitz : il faut intégrer ce travail non-marchand aux calculs de la richesse. Et «pour une prise en compte plus équilibrée», il est nécessaire, dans ce cadre, de prendre en compte les inégalités de genre. Car, «dans tous les pays, les femmes effectuent davantage de travaux de cette nature que les hommes», rappelle le document.

De la division du travail entre les sexes

Les habitants des pays développés consacrent en moyenne 15% de leur temps à des travaux non rémunérés (activités bénévoles et domestiques - et avant tout la cuisine, le ménage et le soin aux autres). Et dans chacun de ces pays le gender gap, ou fossé entre genres, se matérialise.

Les femmes consacrent à ces activités non-marchandes bien plus de temps que les hommes. Deux heures et demie de plus par jour en moyenne. Le fossé est particulièrement important dans les pays les moins développés (en Inde et au Mexique, «les femmes passent de longues heures à la cuisine et à s'occuper des enfants pendant que les hommes sont au travail») ainsi qu'en Europe du sud, en Corée et au Japon.

Principale remarque : plus le taux d'emploi des femmes est élevé, moins elles consacrent de temps aux tâches non rémunérées. Les hommes, en contrepartie, augmentent leur participation, sans pour autant que l'égalité soit atteinte. [...]

Le fossé est particulièrement visible dans le cas particulier des soins consacrés aux enfants. Les mères leur vouent plus de deux fois plus de temps que les pères : 1h40 en moyenne, contre 42 minutes. Le congé maternité, le moindre taux d'emploi des femmes, le taux partiel qui les concerne bien plus… tous ces éléments ne suffisent pas à expliquer cet écart. Car dans presque tous les pays étudiés, l'OCDE constate que les pères sans emploi passent moins de temps avec leurs enfants que les mères qui travaillent (en France, 48 minutes contre 62). Voilà qui «confirme la traditionnelle division du travail entre les sexes».

Le fossé se retrouve aussi dans la nature des activités auprès de l'enfant. Les mères s'occupent davantage des soins physiques et de la surveillance; les pères des activités éducatives et récréatives.

De l'incidence des politiques publiques

Au vu des comparaisons entre pays, le document conclut que la réduction des écarts de genre est liée dans une certaine mesure au niveau de développement économique. Mais «les facteurs démographiques et les politiques publiques ont en général une incidence beaucoup plus importante».

L'OCDE questionne, à ce sujet, les politiques de congé parental. Constatant que «de longs congés parentaux continuent d'être utilisés en priorité par les femmes (…), ce qui renforce les rôles traditionnels et pénalise les femmes sur le marché du travail». De ce fait, comme c'est le cas dans les pays d'Europe du nord, là où le fossé est le moins large, «un congé paternel payé et non transférable augmente les chances d'un partage plus équitable entre les mères et les pères. Mais il n'y a pas de preuve à ce jour de l'effet à long terme sur le partage des tâches familiales».

Du grain à moudre pour les ministres des pays de l'OCDE qui se retrouveront les 2 et 3 mai à Paris pour une réunion sur les politiques sociales. Avec ces questions au menu : «Quelles politiques peuvent aider au mieux les parents à concilier travail et responsabilités familiales ? Comment pouvons-nous assurer que nous prenons les bonnes mesures pour les familles et les enfants ? Que faut-il faire pour parvenir à une plus grande égalité entre les sexes dans l'emploi ?»

(Source : Les Nouvelles News)

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Mis à jour ( Jeudi, 24 Mars 2011 17:48 )  

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