La Grèce a demandé jeudi aux dirigeants de l'Union européenne et de la Banque centrale européenne de trouver une solution urgente au risque que font peser les agences de notation sur les pays en délicatesse avec leurs finances. Cette requête intervient alors que, lundi, Moody's a abaissé de trois crans la note attachée à sa dette souveraine puis, jeudi, a abaissé d'un cran celle de l'Espagne.
«Injustifiées»
Ce genre de décisions «totalement injustifiées» sont susceptibles d'empêcher Athènes ou d'autres pays en difficulté d'accéder aux marchés financiers, a déclaré le ministre grec des Finances dans une lettre rendue publique par ses services et adressée à plusieurs hauts responsables de l'Union. «Les agences de notation doivent être régulées efficacement aux niveaux européen et mondial», écrit George Papaconstantinou au président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, au commissaire européen aux Affaires monétaires Olli Rehn, au commissaire au Marché intérieur Michel Barnier et au président de la BCE Jean-Claude Trichet. «C'est un problème qui doit être réglé de manière urgente par l'Eurogroupe et le (conseil) Ecofin», ajoute-t-il.
Lundi, en ramenant la note de la Grèce de Ba1 à B1, catégorie «hautement spéculative», Moody's a mis en avant les risques pesant sur la mise en œuvre du programme de réformes budgétaires d'Athènes et la possibilité d'une restructuration de sa dette.
Espagne
Jeudi, à quelques jours d'un important sommet européen sur la crise de la dette, l'agence a également baissé la note de la dette souveraine de l'Espagne de Aa1 à Aa2 et a prévenu que Madrid n'était pas à l'abri d'un nouvel abaissement, estimant que les projets d'assainissement du secteur bancaire espagnol coûteraient plus que prévu et ajouteront à l'endettement du pays.
Ces deux décisions ont accentué l'écart de rendement entre l'emprunt allemand de référence et les obligations grecques et espagnoles, renchérissant également le coût de l'assurance contre un risque de défaut sur les titres de Madrid, Lisbonne et Athènes. «Ce genre de décisions injustifiées et disproportionnées pourraient devenir des prophéties autoréalisatrices», met en garde George Papaconstantinou.
Le gouvernement grec a protesté contre la décision de Moody's et a souligné que l'UE et le Fonds monétaire international, qui ont mis en place un plan de sauvetage de 110 milliards d'euros pour le pays, avaient fait part d'avancées positives en terme de réformes.
Dix députés socialistes grecs ont demandé mercredi à leur gouvernement de déposer une plainte contre Moody's en alléguant que la décision de l'agence compromet les efforts du pays en matière budgétaire et, de façon générale, la reprise économique en Europe.
(Source : 20 Minutes)
DERNIÈRE MINUTE : Jusqu'où iront-ils ? Malgré le plan d'austérité "ambitieux" (comprenez, néfaste pour son peuple) annoncé vendredi par le ministre des Finances portugais Fernando Teixeira dos Santos, les vampires de l'agence de notation Moody's ont, mardi, baissé de deux crans la note du Portugal, qui passe à Aa3. Cette note est assortie d'une "perspective négative", ce qui signifie qu'elle pourrait être encore abaissée.
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