Voici son communiqué de presse :
4,3 millions de personnes inscrites à Pôle Emploi et tenues de faire des «actes positifs de recherche», environ 400.000 offres dites «insatisfaites» selon Pôle Emploi et 150.000 «emplois vacants» estimés à partir de l'enquête Acemo du Ministère du travail. Malgré des pénuries massives et persistantes d’emplois, le discours du gouvernement continue de stigmatiser les chômeurs. La petite phrase de Laurent Wauquiez sur la prétendue «culture de l’assistanat» n’est que le dernier avatar d’un discours démagogique relayé par un président de la République qui a multiplié les déclarations sur les offres d’emploi qui seraient non pourvues et les chômeurs qui refuseraient des emplois.
La note publiée aujourd’hui par le collectif ACDC montre d’abord que le taux d’emplois vacants est très faible en France, de 0,4%, bien inférieur à la moyenne européenne (1,5%), selon les données d’enquête régulièrement publiées par l’institut statistique européen Eurostat.
L’analyse montre également que, pour les données d’origine administrative collectées par Pôle Emploi, il peut y avoir un fossé entre offre d'emploi affichée et emploi vacant. Dans ces conditions, les chiffres avancés par le gouvernement sont très certainement surestimés.
Enfin, la notion d’offre d’emploi «non satisfaite» n’a guère de consistance, tant sur le plan conceptuel que statistique. L’existence, à un moment donné, d’emplois vacants ne fait que traduire le fonctionnement normal du marché du travail et, notamment, le délai qui existe entre la publication d’une offre d’emploi et le moment où elle est pourvue. En résumé, la notion d’emplois vacants ne peut être rapprochée d’un refus des chômeurs de travailler.
La réalité vécue par un nombre croissant de chômeurs reste bien plus sombre. Faute d’emplois convenables, de plus en plus de chômeurs sont poussés à accepter faute de mieux de petits boulots, aux conditions de travail précaires et mal rémunérés. Aujourd’hui, parmi la population des demandeurs d’emploi indemnisables, 35% d’entre eux sont dans cette situation. Ce pourcentage était inférieur à 10% au début des années 1990. Le développement de cette catégorie de «chômeur-travailleur» réfute l’idée d’un chômage volontaire et révèle la dégradation de la qualité des emplois proposés par les employeurs.
Lire la note ACDC n°7 de juin 2011 (document word - 8 pages) =>
CHÔMAGE ET EMPLOIS VACANTS : DÉMAGOGIE, MANIPULATIONS STATISTIQUES ET IDÉOLOGIE
Ici, un modeste résumé => C'est quoi, des «emplois vacants» ?
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