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Le juge des référés du Conseil d'État vient de demander la suspension de l'application de l'arrêté du 29 septembre 2011, qui devait geler les tarifs réglementés de vente de gaz pour les particuliers. Le gouvernement espérait ainsi pouvoir contenir cette hausse jusqu'aux élections présidentielles...
Les juges administratifs étaient saisis par des concurrents de GDF-Suez, des "fournisseurs alternatifs" — en réalité, des affairistes intermédiaires, véritables dealers parasites qui ne produisent rien, n'investissent rien et se nourrissent sur la bête — comme Poweo, Direct Energie ou Altergaz regroupés au sein de l'association Anode, qui l'a contesté. Pour eux, plus les tarifs de GDF sont bas et plus il leur est difficile d'offrir des prix attractifs : ils s'estiment donc pénalisés. Pour eux, "le gel des tarifs est surtout de nature à déstabiliser les règles du jeu concurrentiel en France".
Le Conseil d'Etat leur a donné raison, soulignant qu'un "gel durable des tarifs réglementés de GDF-Suez est de nature à créer un phénomène de ciseau tarifaire selon lequel les coûts complets de ces opérateurs seraient supérieurs aux tarifs réglementés de GDF-Suez". Comprenez : cet arrêté est surtout de nature à affecter leurs marges !
De même, selon le Conseil d'Etat, le gouvernement a enfreint la loi en décidant de geler les prix du gaz. Dans leur décision, les juges estiment que "contrairement à ce que soutenait l'administration, aucune disposition du décret du 18 décembre 2009 ne permettait aux ministres de suspendre l'application de la formule tarifaire". Cette formule, qui fixe les tarifs réglementés, avait beau être en cours de révision, le gouvernement n'était donc pas en droit de la jeter aux oubliettes. (A croire qu'il l'a fait exprès.)
Le gouvernement a un mois pour revoir sa copie. La hausse semble inéluctable.
Résultat : une augmentation de la facture, estimée par la Commission de régulation de l'Energie (CRE) "de 8,8% à 10%" pour près de 10 millions de ménages en ce début d'hiver alors que, depuis 2005, ils ont déjà eu a supporter une flambée de 60%, et que l'énergie n'est pas une marchandise comme les autres.
Boire, manger et se loger font partie des besoins primaires de l'individu. Or, le libéralisme économique considère que la satisfaction de ces besoins n'est qu'un vaste marché, soumettant l'eau, le logement, la nourriture et les sources d'énergie à une concurrence et une spéculation de plus en plus effreinées. Cette marchandisation des biens de première nécessité, qui nuit à une majorité croissante d'êtres humains aussi bien dans leur accès à ces biens que leur qualité, est résolument intolérable !
SH
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Commentaires
Or, qui sont les administrateurs de l'Afra ? Voyez ici :
http://www.assorail.fr/A-propos-de-l-afra/les-administrateurs -47.htm
On comprend que ces messieurs fassent pression afin de tirer leur épingle du jeu sur ce vaste marché, quitte à pousser un peu beaucoup. Car on note que ce sondage à pas cher a été réalisé auprès d'un échantillon… de 1.011 personnes majeures, censées représenter l'opinion de tous les Français !?!
On sait ce que valent les sondages, surtout lorsqu'ils sont de commande et à ce point ciblés.
Celui-ci, qui est tout sauf sérieux mais relayé par les médias aux ordres, contribue bien évidemment à la propagande ultralibérale.
A l'instar de l'Anode qui a eu gain de cause auprès du Conseil d'Etat, l'Afra tire la couverture à elle. La chose est d'autant plus aisée que, contrairement aux usagers d'EDF-GDF qui tiennent à leurs opérateurs historiques, les usagers de la SNCF sont de + en + mécontents.
De toutes façons — et c'est ça qui est dingue —, la privatisation de l'énergie a été décrétée à marche forcée depuis 2007, puis renforcée par la loi NOME votée l'année dernière sous l'injonction de l'UE au nom de "la concurrence libre et non faussée". Les Français en sont à peine conscients, et paient leurs factures de + en + cher.
L'opération de désorganisation /destruction de la SNCF a elle aussi commencé depuis longtemps. Quand on veut tuer son chien, on lui inocule la rage. Et on propose un remède pire que le mal : There Is No Alternative !
Dysfonctionneme nts, retards, grèves, opacité des tarifs et prix trop élevé des billets, changements d'horaires, suppression de lignes jugées non rentables… Profitant de la courte vue des usagers du train qui oublient à quoi ont abouti la privatisation de La Poste chez nous, ou du rail comme au Royaume-Uni ou de l'électricité comme en Californie (toutes deux un désastre !), ils ne font pas non plus le lien entre tous les services publics qui sont un à un méthodiquement démantelés en vue de les abandonner aux intérêts privés, avec à la clé un service plus cher, inégalitaire, et de moindre qualité.
Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt.
Un scandale chasse l'autre et, graduellement, les gens s'habituent au pire sans broncher. Répondre | Répondre avec citation |
Plusieurs centaines de cheminots ont manifesté ce lundi sur les quais de la Gare de Lyon à l'arrivée de Thello, le premier train privé en provenance d'Italie, pour dénoncer l'ouverture du rail à la concurrence.
"Nous sommes venus interpeller les voyageurs sur les trains privés et leur dire que l'ouverture à la concurrence se fera au détriment des usagers, des missions de service public, des conditions de travail des salariés et de la sécurité ferroviaire", a dit Eric Santinelli, secrétaire régional SUD. "C'est un retour en arrière de plus de 70 ans auquel nous assistons… En plus, ce sont les vieux trains de chez nous qu'on leur loue", affirmait de son côté Patrick Beaugendre de la CGT.
Pour les cheminots, la concurrence se traduira par "une diminution des missions de service public, les opérateurs se concentrant sur les trains les plus rentables, abandonnant les autres avec pour conséquence une augmentation des tarifs et une baisse de la qualité". L’"unique objectif reste et demeure la rentabilité à tout prix au mépris des conditions de transport des voyageurs et des conditions sociales des salariés", estiment-ils, assurant que l'ouverture à la concurrence du fret en 2006 était un "vrai désastre" qui "bénéficie surtout aux camions".
www.humanite.fr/social-eco/thello-arrive-la-liberalisation-du-rail-pointe-son-nez-485744
Pour l'instant, tout est fait pour séduire : le Paris-Venise propose des tarifs attractifs et des prestations soignées. Pour combien de temps ?
lexpansion.lexpress.fr/entreprise/thello-un-train-de-voyageurs-sur-les-rails-de-la-sncf_274546.html Répondre | Répondre avec citation |
www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/20111214trib000671245/y-a-t-il-de-l-eau-dans-la-hausse-du-prix-du-gaz-.html
Face à la hausse généralisée du gaz de 4,4% décrétée par le gouvernement, qu'ils jugent "illégale" et "intenable pour les opérateurs alternatifs", ils estiment que "ce sont les professionnels qui supporteront en fait une partie de la hausse des tarifs des particuliers que le gouvernement ne souhaite pas annoncer aux citoyens".
En clair : ils veulent que seuls les ménages la supportent. Répondre | Répondre avec citation |