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Partout dans la presse, on peut lire qu’en cas de refus, les personnes concernées sont passibles de sanctions financières. Donc, que ces contrats sont bel et bien obligatoires (et assimilables à du travail forcé).
Jeudi soir sur BFMTV, à la question «Ce travail sera-t-il obligatoire ?», la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale a répondu par un «non» catégorique, affirmant que ces mini-CUI seront signés «sur le mode du volontariat», ET par les conseils généraux qui acceptent de le mettre en œuvre (et le co-financer), ET par les allocataires du RSA eux-mêmes. Selon elle, les sanctions annoncées seront appliquées «en cas de mauvaise volonté» à l’encontre de ceux qui ne respecteront pas le contrat qu'ils auront signé. Ce qui sous-entend que ceux qui le refuseront au départ ne seront pas sanctionnés...
L'animateur, tout aussi perplexe que nous, insiste. A la question «Celui qui refusera ce contrat pourra-t-il toujours toucher le RSA ?», elle répond «Absolument ! Ce n'est pas une contrepartie du RSA». Voyez ici :
On note que Mme Bachelot a précisé qu'il s'agit de contrats «d'une journée par semaine», formulation plus restrictive que les «7 heures par semaine» qu'on peut imaginer modulables : deux heures par-ci, trois heures par-là… le pire du travail en miettes.
Que valent les allégations de la ministre ?
Pour en avoir le cœur net, nous avons contacté son cabinet.
Il nous a été rappelé que le RSA s’articule sur une logique de «droits» et de «devoirs» et que, de ce fait, chaque bénéficiaire doit signer un «contrat d’engagement réciproque, librement débattu avec son référent».
En effet, si l’allocataire n’est pas entravé par de lourds problèmes de santé, de logement ou de famille (il est alors suivi par des travailleurs sociaux et non inscrit à Pôle Emploi), il est estimé «apte à l’emploi» et doit accepter toute action favorisant sa réinsertion professionnelle. Donc, accepter le CUI de 7 heures que son «référent» lui proposera.
S’il refuse, précise le cabinet de Mme Bachelot, il devra s’acquitter d’une amende de 100 € prélevée en une fois de son misérable RSA. Il s’agit bien d'une punition, et de surcroît salée !
La ministre s’est voulue rassurante : elle n’aurait pas du. Ses propos tarabiscotés ont semé le doute parmi nos lecteurs. Son cabinet a justifié son manque de clarté par la brièveté de l’entretien télévisé... Mais quand on réécoute son interview, qui est nettement moins expédiée que la moyenne, on remarque que Mme Bachelot profère d’autres inexactitudes : le gain réel du CUI de 7 heures/hebdo ne sera pas de 240 € par mois mais de 130 €, et les personnes malades qu’elle évoque ne sont généralement pas considérées comme «aptes à l’emploi», donc ne rentrent pas dans le cadre. Quant aux femmes seules avec enfants, elles ont des problèmes de garde : si le gain obtenu sert à payer une nounou, quel est l’intérêt financier de la manœuvre ?
Conclusion : Mme Bachelot n’est pas digne de confiance.
SH
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Commentaires
ouai en langage + cru, Madame Bachelot à une langue de p—e, tout comme Monsieur Hirsch, quand il parlait du RSA.
elle n'evoque pas non plus les pertes de droits connexes, en cas de travail :
- baisse possible d'APL ( selon revenus année - 2 )
- perte possible de l'exonération redevance TV et taxe habitation
- perte prime de Noël
- elle n'evoque pas les frais de route, donc, eventuels. ( d'autant + si du travail étalé sur la semaine ), style 20 kms/aller retour, pour aller faire la plonge, 1 heure 30, tout les midis, à la cantine municipale.
par contre pas de risque à 7h / semaine de perdre la CMU, ça reste sous les plafonds, mais par contre + de paperasses à faire, car pu d'automatisme, comme lorsqu'on est au RSA socle.
bref, les 130 euros, soit disant en + par mois, peuvent etre donc carrement bouffés, par ce que je viens de décrire, ou tout du moins, à minima, sont donc FAUX, en amélioration de pouvoir d'achat réel. Répondre | Répondre avec citation |
personne ne se souvient de son cinéma pour la grippe A. Avec tous les millions d'euros de gaspillage par le gouvernement en vaccins, masques, produits, pub, sur le dos des contribuables ? Pour ma part je n'ai pas oublié. Malheureusement , la plupart des politiques usent d'écran de fumée dans les médias. En voici un exemple flagrant ! Répondre | Répondre avec citation |
par contre elle peuvent bénéficier, en faisant demande à pôle-emploi de l'AGEPI :
170 € pour un enfant, 195 € pour 2 enfants et 220 € pour 3 enfants et plus lorsque la reprise d'emploi ou la formation est inférieure à 15 heures par semaine ou 64 heures par mois.
pendant 1 an maximum. Répondre | Répondre avec citation |
La dignité c'est aussi de ne pas raconter n'importe quoi, voire de fieffés mensonges. Répondre | Répondre avec citation |
Je ne suis pas sûr que le dispositif soit anticonstitutio nnel, reste à savoir s'il ne viole pas les traités internationaux qui prévoient qu'on ne peut pas forcer les gens à travailler pour les punir.
Mais nous savons que l'emploi n'a d'intérêt pour les patrons, les financiers et les possédants que s'il leur rapporte quelque chose .
Je ne suis pas sûr que les emplois qu'ils veulent imposer aux plus pauvres rentrent dans cette catégorie et donc seront des emplois qui vont coûter plus à la collectivité qu'ils ne vont rapporter.
Pas sûr qu'au final ils aient autant d'argent à mettre par le fenêtre pour que des gens creusent des trous le lundi et les rebouchent le mardi afin d'entretenir une idéologie morale qui est une pure fiction confrontée à la réalité économique.
Le travail n'enrichit que ceux qui ont des employés qui se lèvent tôt et qui se couchent tard. Répondre | Répondre avec citation |
Débattre avec son référent … ahaha, … nous prennent vraiment pour des cons ! Répondre | Répondre avec citation |
Tout du moins, c'est l'analyse de nos brillants politiciens comme si le capitalisme n'était pas compatible avec la dictature. Répondre | Répondre avec citation |
Autre détail : Sur BFMTV, elle avait précisé "une journée par semaine" au lieu de 7 heures par semaine. Hier soir, elle a dit "une journée par semaine" ou "deux demi journées par semaine"…
www.pluzz.fr/mots-croises.html
Roselyne Bachelot a admirablement joué son rôle de pondératrice des déclarations de ses collègues les plus virulents de l'UMP, Sarko compris. Répondre | Répondre avec citation |
Exercice difficile en fait. La droite m'a semblé tout de même sur la défensive dans cette émission, et Marie-Sol Touraine et Bernard Thibaut ont été à la hauteur.
Le silence de la gauche sur l'incroyable discours de Bordeaux était peut-être dû à l'obligation qui a été faite aux médias de rééquilibrer le temps de parole, après les primaires. Répondre | Répondre avec citation |
C'est bien ça le problème : Espérer travailler 7 heures pour toucher des allocs de misère et avoir le sentiment de retrouver un peu de dignité.
Le témoignage de Cakelicot est édifiant… Répondre | Répondre avec citation |
L'amende de 100 €, j'y crois pas.
Toujours est-il que le décret qui détermine le montant de l'aide à l'employeur vient de paraître.
L'employeur touche heure pour heure 95 % du taux horaire.
Donc ces contrats coûtent à la collectivité, 195 % du smic à l'heure.
Sans cotisations employeurs.
Source : www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000025193708 Répondre | Répondre avec citation |
www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250263101645&cid=1250263098600 Répondre | Répondre avec citation |
Le contrat de 7 heures c'est vraiment pour permettre à des personnes très marginalisées de reprendre contact avec la société.
Les politiques qui utilisent ce texte pour vanter une politique répressive sont d'infâmes menteurs qui détournent l'esprit de la loi et sont véritablement dégueulasses.
Les journalistes qui suivent le pas sont des connards qui n'ont pas étudié le texte une seule seconde. Répondre | Répondre avec citation |
www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/26/roselyne-bachelot-veut-continuer-sa-vie-politique-autrement_1635003_1471069.html Répondre | Répondre avec citation |
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