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Sébastien Proto, un nom à retenir

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Voici l'homme qui a eu l'idée du référendum sur la formation des chômeurs ou la TVA sociale, et qui a piloté la réforme des retraites aux côtés d'Eric Woerth. A l'aube de sa carrière, ce fils et petit-fils de cheminots passé à l'UMP n'a donc pas fini d'empoisonner la vie des petites gens.

Nicolas Sarkozy dévoilera enfin jeudi, à moins de trois semaines du premier tour, son projet électoral complet pour être réélu à l'Elysée. Le rendez-vous est donné à 15h dans le sud de Paris. Ce projet, dont on sait déjà qu'il détaillera 115 milliards d'euros d'économies [1], va reprendre et chiffrer l'intégralité des propositions que le candidat de l'UMP a distillées depuis son entrée en campagne.

Eminence grise

L'homme derrière ce programme économique, la cheville ouvrière, c'est Sébastien Proto. Âgé de 34 ans, c'est une pièce maîtresse de l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy. De lui, la ministre du Budget Valérie Pécresse, dont il fut directeur de cabinet, dit que "c'est l'un des plus brillants de sa génération", un "collaborateur extrêmement fiable, doué d'une connaissance intime des dossiers, créatif et que l'on peut déranger à toute heure du jour ou de la nuit". Elle l'a "voulu" avec elle dès son arrivée à Bercy, à l'été 2011. Et pour le convaincre de quitter la banque Rotschild où il n'aura finalement passé que quelques mois, Mme Pécresse a confié avoir "demandé au président de la République de lui donner l'assurance qu'il pourrait travailler sur sa campagne ensuite, son souhait profond".

Promesse tenue. Sébastien Proto a quitté Bercy à la mi-février pour rejoindre le QG de campagne du candidat de l'UMP, dans le XVe arrondissement de Paris. Il y a retrouvé Emmanuelle Mignon avec laquelle il avait fait ses classes cinq ans plus tôt, participant déjà à la rédaction du programme de 2007. Dans son bureau de la rue de la Convention, Sébastien Proto, dit-on, travaille en musique aux réformes économiques et sociales d'un éventuel second mandat. Inspecteur des Finances, énarque mais aussi diplômé de Sciences-Po Paris et de l'Essec, il était l'un des artisans de la réforme des retraites, "dircab" aux côtés d'Eric Woerth, comme il s'était intéressé à la libéralisation des paris en ligne.

Technocrate de l'austérité

Auprès de Valérie Pécresse, il est aussi de tous les dossiers, du bouclage des plans d'austérité de l'été à la "TVA sociale". A Nicolas Sarkozy, il inspire l'allègement des charges sur le bas salaires, la formation professionnelle des chômeurs ou la taxation des exilés fiscaux. Sébastien Proto s'était distingué en 2007 à Bercy quand il copilotait une autre réforme à haut risque social et politique : la fusion des directions générales des impôts et des finances publiques, deux mastodontes qui emploient quelque 130.000 agents.

"J'ai 60 ans et j'en ai vu défiler beaucoup", confie Philippe Parini, à ses côtés à l'époque. "Mais Sébastien Proto n'est pas seulement un technocrate qui travaille très vite, très bien et beaucoup", assure ce haut fonctionnaire aujourd'hui à la tête de la "DGFiP", fruit de l'union des deux directions, "il est aussi doté d'un supplément de bon sens et d'une capacité d'écoute". "Il avait 29 ans quand il est arrivé à Bercy et on a vite oublié son âge pour ne plus voir en lui que le directeur de cabinet", confirme Vincent Drezet, du Syndicat national unifié des impôts. "Au-delà d'un désaccord de fond sur la réduction de l'emploi public, le dialogue a toujours été clair, franc, direct et même cordial", reconnaît-il volontiers.

Fils et petit-fils de cheminots

Les détracteurs de Sébastien Proto ne sont pas légion. Tout juste certains lui reprochent-ils une certaine "froideur" tandis que d'autre voient dans sa carrière le "symbole des relations entre la haute finance et les hautes sphères de l'Etat". Lui-même s'en est souvent défendu, confiant que son jardin secret était la boxe thaï, qu'il pratique encore assidûment dans un club du Val-d'Oise, là où ce fils et petit-fils de cheminots a grandi.

(Source : L'Expansion)


[1] NDLR : Sur ces 115 milliards d'euros d'efforts demandés aux Français, 40 consisteront en impôts supplémentaires et 75 en "économies". Il va sans dire que ce plan d'austérité visiblement assumé pèsera essentiellement sur les classes populaires et tout ce qui les concerne au quotidien (Sécu, services publics, etc).



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Mis à jour ( Lundi, 07 Mai 2012 15:56 )  

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