En effet, la BCE a prêté plus de 1.000 milliards d'euros sur 3 ans à des conditions très avantageuses (1%) aux banques privées de la zone euro lors de deux opérations exceptionnelles en décembre puis en février derniers, espérant stimuler ainsi l'octroi de crédit et par là-même l'activité économique dans son ensemble.
Mais dans l'économie, à l'heure actuelle, "la demande est contenue donc la demande de crédit est contenue", a déclaré Mario Draghi lors d'une audition devant des députés européens. Les opérations de prêts ont certes amélioré la situation financière et permis de "gagner du temps", a-t-il dit, ce qui n'est "pas négligeable", "mais nous ne pouvons pas suppléer au manque de demande".
Pour le patron de la BCE, ancien banquier de Goldman Sachs, le manque de crédit s'explique donc davantage par la crise, qui réduit la demande de financement des ménages, que par le comportement frileux des banques...
Le FMI, pourtant, pointe du doigt la prudence des établissements financiers. "Les pressions sur les banques européennes restent élevées. Elles font face aux risques de la dette publique, à une croissance économique faible, à une hausse des exigences lors du renouvellement de leurs emprunts arrivant à maturité et à la nécessité de renforcer leurs réserves pour regagner la confiance des investisseurs", expliquent les économistes du Fonds.
Le FMI estime par ailleurs que 58 grands établissements de crédit européens pourraient être amenés à réduire leurs actifs de 2.600 milliards de dollars d'ici la fin 2013 pour se conformer aux exigences de l'Autorité bancaire européenne en matière de ratios de fonds propres. Une telle perspective n'est pas seulement néfaste pour les marchés financiers : elle limiterait aussi la capacité de financement des banques, en particulier dans les pays où les taux d'intérêt restent élevés, et elle diminuerait encore les crédits accordés aux entreprises, risquant de créer un cercle vicieux.
(Source : L'Expansion)
Rappel : Pour Mario Draghi, c'est clair, «le modèle social européen est mort»...
A lire absolument : Où sont passés les 1.000 milliards d'euros de la BCE ?
Selon les données publiées par l’institution, le flux de prêts aux entreprises non financières a… diminué de 3 milliards d’euros en février, tandis que le flux de prêts aux ménages n’a pas changé (en réalité, les banques ont durci leurs conditions d’accès au crédit).
Une partie des prêts de la BCE ont certes servi à racheter des titres de dette publique, ce qui a conduit à une réduction provisoire des tensions au sein de la zone euro mais n’a pas réglé les problèmes, tandis que le reste est placé bien au chaud en attendant des jours meilleurs, sachant que les politiques d’austérité menées un peu partout en Europe alimentent la spéculation sur le risque de faillite de certains pays ainsi que l’incertitude sur les marchés financiers (crainte que les agences de notation ne dégradent leurs notes, avec pour conséquence une hausse des taux d’intérêt).
Ainsi, ce sont les politiques économiques qui génèrent cette paralysie. Un véritable cercle vicieux ! On nage en plein Kafka.
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